Mandelblit retardera la communication des documents d’enquête contre David Bitan
Suite à la demande de David Bitan, un député accusé de corruption, blanchiment et fraude, les documents seront remis après l'élection afin d'éviter des fuites affectant le vote
Le procureur général Avichai Mandelblit a annoncé dimanche qu’il ne remettrait pas l’intégralité des documents de l’enquête dans l’affaire de corruption contre un fidèle du Premier ministre Benjamin Netanyahu avant les élections du 2 mars.
Mandelblit a annoncé le mois dernier qu’il allait déposer un acte d’accusation, en attendant une audience, contre le haut responsable du Likud, le député David Bitan, pour corruption, fraude et abus de confiance, ainsi que pour blanchiment d’argent et délits fiscaux.
Bitan est accusé d’avoir reçu 992 000 shekels (248 000 euros) en pots-de-vin alors qu’il était maire adjoint de Rishon Lezion et membre de la Knesset.
Bitan a demandé que les documents détaillant l’ensemble des éléments de l’enquête dans cette affaire ne soient remis à la défense qu’après les élections, afin d’éviter qu’ils ne soient divulgués aux médias et n’affectent éventuellement le résultat du vote.
Une lettre de Mandelblit adressée dimanche aux avocats de Bitan indique qu’après délibération, « le procureur général a décidé de retarder la remise des documents d’enquête dans l’affaire à tous les suspects jusqu’à la date des élections ».
Il a déclaré que les documents seraient disponibles à partir du 3 mars au bureau du procureur général.
M. Mandelblit a également déclaré que l’audience de mise en accusation de Bitan aurait lieu d’ici le 2 juin.
L’année dernière, la police a recommandé que Bitan soit inculpé de multiples chefs d’accusation de corruption, notamment de pot-de-vin, de fraude et de blanchiment d’argent, en raison des allégations selon lesquelles il aurait accepté de l’argent en échange de faveurs politiques.
Bien qu’il ait nié les méfaits, Bitan a quitté son rôle de chef de file de la coalition en 2017, peu après l’annonce de l’enquête de police.
Le mois dernier, il a annoncé qu’il renonçait à sa nomination au poste de ministre de l’Agriculture après qu’un vote visant à approuver un certain nombre de sélections ministérielles de Netanyahu a été reporté indéfiniment à la suite d’une décision de la plus haute cour d’Israël remettant en question l’autorité d’un gouvernement de transition à procéder à des nominations au sein du cabinet.
Il est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de son associé Moshe Yosef et de l’homme d’affaires Dror Glazer, alors qu’il était maire adjoint de la quatrième plus grande ville d’Israël et, plus tard, membre de la Knesset. Les deux hommes ont témoigné contre lui.
L’ancien maire adjoint de Tel Aviv, Arnon Giladi, et le maire de l’époque de Rishon Lezion, Dov Zur, sont également suspectés dans le présumé système de pots-de-vin qui a eu lieu entre 2011 et 2017.
La police a déclaré l’année dernière qu’elle avait obtenu des informations détaillées sur la manière dont les pots-de-vin et les transferts d’argent présumés avaient été traités, à la lumière du témoignage de Yosef, qui possède un magasin de meubles où Bitan aurait reçu l’argent.
Le procureur général a déclaré que Bitan avait fait avancer les intérêts de la société de construction Danya Cebus en approuvant des transactions immobilières à Rishon Lezion en échange d’un paiement en espèces de 430 000 shekels (107 500 euros). La somme versée à Bitan devait permettre à Danya Cebus de remporter un appel d’offres municipal pour la construction d’une station-service à la périphérie de la ville ainsi que l’approbation d’un autre projet de construction à l’extérieur de Jérusalem sur la route 38.
Mandelblit a également déclaré que la police a découvert des preuves que Bitan et Giladi avaient accepté un pot-de-vin de 385 000 shekels (96 250 euros) pour obtenir des permis de construire pour trois projets immobiliers à Tel Aviv. La police a déclaré qu’une partie de l’argent du pot-de-vin avait été transférée à Bitan en utilisant de fausses factures.
L’enquête, baptisée « Affaire 1803 », a vu l’arrestation d’un certain nombre de suspects, dont des fonctionnaires de la ville de Rishon Lezion, des hommes d’affaires locaux et des figures du crime organisé.
Bitan a nié toute malversation.
Raoul Wootliff a contribué à cet article.