Israël en guerre - Jour 342

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Reportage

Manifestation du collectif « Nous Vivrons » à Paris avec les « Jeux olympiques de l’antisémitisme »

Face à une manifestation hostile à Israël organisée place de la République le 26 juillet, à la veille de l'ouverture des JO, le collectif "Nous Vivrons" s'était rassemblé pour dénoncer l'antisémitisme de la gauche radicale française

Le collectif "Nous Vivrons" à la veille de l'ouverture des Jeux olympiques pour dénoncer l'antisémitisme de la gauche radicale française, place de la République, le 26 juillet 2024. (Crédit : Capture d’écran X/collectif Nous vivrons ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Le collectif "Nous Vivrons" à la veille de l'ouverture des Jeux olympiques pour dénoncer l'antisémitisme de la gauche radicale française, place de la République, le 26 juillet 2024. (Crédit : Capture d’écran X/collectif Nous vivrons ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président français Emmanuel Macron, la place de la République, à Paris, a été, ce mois de juillet, avant les Jeux olympiques, le cœur battant de la gauche désormais « unie ». Elle a aussi été le point de ralliement de la cause palestinienne. Naturellement, à la veille de l’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet, c’est là que des militants hostiles à Israël se sont ainsi rassemblés pour dénoncer le comité olympique, qui a soutenu la participation d’Israël à l’évènement international. Selon eux, il était incompréhensible qu’Israël participe aux JO en raison de la riposte de Tsahal dans la bande de Gaza, réponse aux massacres palestiniens du 7 octobre, alors que la Russie était privée d’olympiades pour cause d’invasion de l’Ukraine. Les manifestants avaient ainsi repris le mot d’ordre de Thomas Portes, député de La France insoumise, parti de gauche radicale française ouvertement hostile à l’État hébreu et flirtant ouvertement avec l’antisémitisme.

À l’occasion d’un autre rassemblement « pour la Palestine », l’élu de Seine-Saint-Denis avait ainsi déclaré : « Non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris. Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris. » Il invitait son auditoire à utiliser « l’échéance » des Jeux et « tous les leviers pour créer des mobilisations ». La polémique était ainsi lancée. Cinquante-deux ans après les attentats de Munich, lors desquels onze athlètes israéliens ont été assassinés par un commando de l’organisation palestinienne Septembre Noir, Thomas Portes était accusé de placer une nouvelle cible dans le dos des membres de la délégation israélienne. Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, et le président de la République, Emmanuel Macron, ont alors précisé que la délégation Bleu Blanc était la bienvenue aux Jeux – et aucun incident n’a été à déplorer contre les athlètes lors de la compétition.

Sur la place de la République, ils étaient donc une centaine venus demander l’exclusion de la délégation de l’État hébreu. Drapeaux palestiniens brandis, les manifestants ont répété les mantras « Israël assassin » ou « cessez-le-feu ». En face, séparés uniquement par la chaussée et quelques policiers de la compagnie républicaine de sécurité (CRS), un contre-rassemblement s’est organisé. Le collectif « Nous Vivrons », créé au lendemain des attentats du 7 octobre pour lutter contre l’antisémitisme en France, lançait lui ses « Jeux olympiques de l’antisémitisme ».

« On veut décerner une médaille à Thomas Portes, Aymeric Caron et à David Guiraud, qui participent très largement depuis le 7 octobre à l’augmentation des actes antisémites », a expliqué Sarah Aizenman, présidente du collectif.

Aller au contact de cette façon exige un certain courage, mais aussi une organisation pour garantir à la fois la sécurité des participants et le respect de l’ordre public. À un militant qui lui proposait de se rapprocher des partisans de la cause palestinienne, Benjamin Siberman, vice-président de l’association, a répondu : « Non, la police nous a demandé de ne pas y aller. Nous avons de bons rapports avec eux, il faut les préserver. »

Les membres de « Nous Vivons » sont donc restés à distance. Un trottoir séparait les pro-palestiniens et les militants contre l’antisémitisme. D’un côté, une nuée de drapeaux palestiniens, de l’autre, une banderole « Les Jeux olympiques de l’antisémitisme » avec le visage de plusieurs élus insoumis qui se sont fait remarquer pour leurs propos haineux et/ou ignorants : Sébastien Delogu, Ersilia Soudais, David Guiraud, Mathilde Panot, Manuel Bompard, Aymeric Caron, Thomas Portes.

À un militant qui voulait sortir un drapeau israélien, un organisateur a expliqué : « Nous aimons tous Israël, mais nous sommes là en tant que Français pour dénoncer l’antisémitisme, ça a plus de poids. »

La foule, rassemblée derrière la bâche, a scandé des slogans tels que « carton rouge aux antisémites » ou « l’antisémitisme au vestiaire ».

Paris recevant les Jeux olympiques, la scène ne se déroulait pas uniquement sous le regard des journalistes français, mais aussi sous celui de la presse internationale.

Caroline Yadan, nouvelle députée de la 8ᵉ circonscription des Français établis hors de France (dont Israël), présente sur place et ceinte de l’écharpe tricolore d’élue, a répondu aux journalistes allemands et à ceux de la Treizième chaîne israélienne.

Au Times of Israël, elle a déclaré : « Les propos de Thomas Portes [pour le député LFI, les athlètes israéliens « n’ont pas leur place aux JO de Paris », NDLR] sont une abjection. C’est un appel à la haine et une provocation à la violence. Voilà pourquoi j’ai fait un signalement au procureur de la République. Thomas Portes adopte la rhétorique du Hamas et fait de l’apologie du terrorisme. »

Dans la foule, les discussions entre les militants et les badauds étaient animées. « Vous êtes pour la poursuite des massacres ? », a interrogé un passant. « Je suis opposé à la politique de Netanyahu, mais si le Hamas le voulait, il y aurait un cessez-le-feu », a répondu un membre de « Nous Vivrons ».

Sur le trottoir d’en face, les manifestants pro-palestiniens demandaient l’exclusion de la délégation Bleu Blanc au nom de l’équivalence de droit. Alors que les athlètes russes étaient contraints de concourir sous bannière neutre en raison de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, les Israéliens auraient dû être, selon eux, soumis au même régime après la riposte de Tsahal aux attentats du 7 octobre dans la bande de Gaza.

Mais pour Benjamin Siberman, aucune équivalence n’est possible : « Israël a été attaqué par le terrorisme ! On n’est pas dans le cas d’un pays qui a déclaré la guerre comme la Russie. On va rappeler un peu les règles. La Russie a envahi l’Ukraine. Là, on est face à un pays qui a été attaqué le 7 octobre, qui a été terrorisé par 1 200 meurtres. On n’est pas du tout sur la même échelle de comparaison. »

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