Mansour Abbas : Le parti Raam tout entier est engagé derrière le gouvernement
Le chef de la formation a promis que Said al-Harumi, qui s'est abstenu lors du vote sur le gouvernement, ne fera pas défection à l'alliance
Le leader du parti Raam, Mansour Abbas, a insisté lundi sur le fait que sa faction toute entière, forte de quatre sièges, faisait partie de la nouvelle coalition – et ce, même si l’un de ses membres s’est abstenu lors du vote de confirmation du gouvernement à la Knesset, dimanche soir.
Alors que le député Said al-Harumi a choisi de ne pas se prononcer, le Parlement a donc approuvé le gouvernement avec la plus étroite des majorités – 60 voix « pour » contre 59 voix « contre ».
Avec ce 36e gouvernement, c’est la première fois qu’une formation arabe devient une partie déterminante d’une coalition.
Mais l’abstention d’al-Harumi – en raison de son opposition à la démolition programmée d’habitations de la communauté bédouine dans le Negev – a mis en doute l’engagement du parti, et particulièrement celui du législateur, en faveur du prochain gouvernement.
Abbas a fait savoir, lundi, que le choix du député de s’abstenir, dimanche, ne déterminait en rien ses votes à l’avenir.
« Les quatre députés sont là », a dit Abbas à la station de radio Kan. « Il [al-Harumi] fait partie de la coalition. »
Abbas a expliqué que Harumi avait préféré s’abstenir parce que certains détails définitifs concernant la région du Negev, dans le sud du pays, n’avaient pas encore été finalisés. Une importante communauté bédouine réside dans le Negev.
Abbas a ajouté que le vote de protestation du député avait été su à l’avance et que les leaders de la coalition, Naftali Bennett et Yair Lapid, en avaient eu connaissance au préalable. Il a précisé qu’al-Harumi avait été prêt à soutenir le gouvernement s’il y avait eu un risque qu’il ne soit pas approuvé.
« S’il y avait eu un risque que le gouvernement ne soit pas établi, alors il aurait voté en sa faveur », a poursuivi Abbas.
Malgré cet incident, Abbas a insisté sur le fait que la position de Raam au sein de la coalition n’était pas « conditionnelle » et que le parti n’aurait pas signé un accord pour intégrer l’alliance si cela avait été le cas.
« Nous voulons ce gouvernement et nous avons fait notre part pour qu’il soit mise en place », a-t-il expliqué. « En ce qui nous concerne, il n’y aura pas de crise, mais nous espérons que nos partenaires sauront avoir une approche positive face aux demandes soumises par la communauté arabe ».
La coalition est une combinaison complètement improbable de huit partis, qui vont de la droite (Yamina, Tikva Hadasha, Yisrael Beytenu) à la gauche (parti Travailliste et Meretz) en passant par le centre (Yesh Atid et Kakhol lavan) avec en plus un parti islamiste conservateur, Raam. Les dirigeants de toutes les formations concernées ont promis de trouver les consensus nécessaires pour guérir les divisions qui déchirent la société israélienne sans franchir, pour autant, leurs propres lignes rouges idéologiques.
Raam avait émergé dans un rôle d’arbitre après les élections non-concluantes du mois de mars. La faction avait été courtisée à la fois par le Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu, et par Yair Lapid. Raam avait initialement préféré travailler avec Netanyahu mais le Premier ministre s’était heurté au refus du dirigeant du Parti sioniste religieux, Bezalel Smotrich, de coopérer avec une formation arabe.
Au cours du vote tendu de confirmation du gouvernement, dimanche soir, trois députés de la Liste arabe unie – Ayman Odeh, Ahmad Tibi et Osama Saadi — sont restés à l’extérieur de la chambre jusqu’à fin du décompte initial des votes, prêts à s’abstenir si nécessaire pour garantir que la coalition serait élue. Une fois qu’il a été clairement établi que leurs abstentions ne seraient pas nécessaires, ils ont voté contre.
Tibi a ultérieurement expliqué que la Liste arabe unie à majorité arabe s’opposait au gouvernement dirigé par Bennett dans la mesure où ce dernier défendait un positionnement pro-implantations, ajoutant néanmoins que sa présence à la tête du gouvernement était encore préférable au maintien de Netanyahu à ses fonctions.