Marche des Vivants, Auschwitz : Les otages et l’antisémitisme au cœur des préoccupations
Cette année, les participants à l'événement pour Yom HaShoah établissent un parallèle entre les victimes des camps, les otages et les manifestations anti-Israël dans les universités
AUSCHWITZ – Scandant « Bring them back » [Ramenez-les], des dizaines d’étudiants universitaires juifs du Canada ont défilé lundi dans l’ancien camp nazi d’Auschwitz, en Pologne, en brandissant des affiches d’otages retenus à Gaza.
« C’est du pareil au même. La raison pour laquelle les otages ont été enlevés est la même que celle pour laquelle les gens ont été assassinés ici. Parce qu’ils étaient juifs », a expliqué Evylyn Gorodetzky, une étudiante, au Times of Israel, expliquant le message qu’elle et ses amis veulent transmettre à l’occasion de la Marche annuelle des Vivants.
Des milliers de Juifs, des adolescents aux survivants de la Shoah, ont participé à la marche annuelle, qui se déroule cette année dans l’ombre de la guerre qui a commencé quand le groupe terroriste palestinien du Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, assassinant près de 1 200 personnes en Israël et en enlevant 252 autres. Des dizaines d’otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza alors que les combats font rage et que les négociations en vue d’un accord pour leur libération semblent avoir échoué.
Les affiches des otages viennent de la délégation canadienne de lycéens, a expliqué Gorodetzky.
Elle et d’autres étudiants universitaires décrivent la situation dans les universités canadiennes comme « mauvaise », « difficile » et « terrible » quand on leur pose des questions sur l’antisémitisme.
« Nous élevons notre voix et nous nous battons », a indiqué Gorodetzky.
« Cette année, tout tourne autour d’Israël et du 7 octobre », a expliqué Tania Stelman Lowy, une éducatrice belge. Elle est à la tête de délégations de Juifs belges qui ne sont pas inscrits dans des écoles juives et n’ont donc pas la possibilité de participer à la marche, qui a lieu chaque année le jour de la commémoration de la Shoah en Israël. Sa délégation compte 45 étudiants cette année.
Benjamin Signer, un lycéen de 18 ans de Los Angeles, était censé accompagner les participants de son école juive en Pologne en Israël après la Marche, mais cette étape a été annulée après le 7 octobre, a-t-il expliqué.
« C’est décevant, mais cela donne encore plus de sens à cette expérience qui, pour moi, est synonyme de l’unité juive », a-t-il précisé.
L’unité qu’il constate, a encore ajouté Signer, « est importante en raison de l’isolement que nous ressentons en tant que Juifs à l’heure actuelle. Elle nous donne la force d’avancer dans la vie ».