Nadejda Spravchikov, 75 ans : La chimiste de formation qui s’occupait avec dévouement des personnes âgées
Elle a été assassinée aux côtés de sa sœur par des terroristes du Hamas à Sderot, le 7 octobre
Nadejda Spravchikov, 75 ans, originaire de Netivot, a été assassinée par des terroristes du Hamas à Sderot le 7 octobre.
Nadejda et sa sœur, Natalia Tomayev, se trouvaient dans un car de tourisme qui transportait majoritairement des Israéliens retraités qui devaient prendre part à une excursion d’une journée, au bord de la mer Morte. En tout début de matinée, un pneu du car avait crevé alors qu’il circulait aux abords de Sderot. Il s’était arrêté à un arrêt de bus, dans la ville, le temps de la réparation.
Les passagers étaient sortis pour attendre à l’extérieur du véhicule, à l’arrêt de bus – et les sirènes d’alerte à la roquette avaient brusquement retenti. Il y avait, près de l’arrêt de bus, un abri antiaérien doté d’une porte automatique qui était censée se déverrouiller lorsque les sirènes étaient activées – mais le système avait connu un dysfonctionnement et la porte était restée désespérément fermée. Quelques instants plus tard, un pick-up rempli de terroristes du Hamas s’était approché. Les hommes armés avaient ouvert le feu en direction du groupe de personnes âgées. Il n’y avait eu aucun survivant parmi les passagers du car ; seul le chauffeur était resté en vie.
Les images du massacre commis à l’arrêt de bus avaient été parmi les premières à circuler dans la matinée du pogrom du 7 octobre – choquant les Israéliens par leur brutalité et horrifiant les membres des familles qui étaient parvenues à identifier un proche sur les photos. La fille de Nadejda, Irit, a confié à un média indépendant que lorsqu’elle avait vu les clichés, « j’ai immédiatement reconnu maman et sa sœur d’après les vêtements qu’elles portaient et la forme de leur corps ».
La famille avait néanmoins dû attendre neuf jours avant d’être officiellement informée que la dépouille avait été identifiée et qu’elle pouvait être dorénavant inhumée.
Née à Douchanbé, au Tadjikistan, en 1948 – le pays faisait alors partie de l’Union soviétique – Nadejda était l’aînée d’une fratrie de trois : Natalia, Vladimir et Leonid.
Elle avait suivi sa scolarité dans la ville et elle avait été active au sein d’un groupe de jeunes communistes, selon un éloge funèbre qui a été rendu public par l’État. Après le lycée, elle était allée à l’université où elle avait obtenu une licence et une maîtrise en chimie.
Pendant ses études universitaires, elle avait rencontré et épousé Anatoly, avec qui elle avait eu trois enfants, Igor, Alexander et Irit. Nadejda avait travaillé avec passion dans le domaine qui était le sien et, pendant son temps libre, elle aimait s’adonner à des activités artistiques. Elle aimait particulièrement certaines formes d’artisanat : macramé, tricot, broderie et couture.
En 1993, les trois enfants du couple étaient partis en Israël dans le cadre d’un programme d’études, et les parents les avaient suivis peu après. Ils s’étaient d’abord installés au kibboutz Geva avant de déménager à Holon, puis à Netivot. Nadejda et Anatoly avaient par la suite divorcé mais ils étaient restés en bons termes, et Nadejda et sa sœur s’étaient occupées pendant de nombreuses années de leur mère jusqu’à sa mort – c’était moins d’un an avant qu’elles ne soient elles-mêmes tuées.
Elle aimait également passer du temps avec ses petits-enfants.
Sa fille, Irit, a déclaré à At Magazine que les deux sœurs « aimaient particulièrement aller à la mer Morte, elles adoraient barboter dans l’eau. En novembre, elles avaient prévu de partir en voyage à Eilat, puis en Haute-Galilée, et elles avaient déjà payé pour ces voyages ».
Après avoir déménagé en Israël, sa mère avait changé de carrière et elle s’était occupée des personnes âgées : « Lorsqu’elle a fait son aliya, elle a décidé que sa vocation était d’aider les personnes âgées – même si elle était elle-même âgée, elle a insisté pour donner d’elle-même aux autres et pour soutenir ceux qui en avaient besoin », a-t-elle confié au site d’information Mako.
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