Netanyahu dénonce la nomination « scandaleuse » d’une élue arabe comme Consule générale
Le chef de l'opposition a jugé "inacceptable" que "quelqu'un qui ne reconnaît pas Israël comme un État juif" en soit un représentant
Le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu s’en est pris mercredi au Premier ministre Naftali Bennett et au ministre des Affaires étrangères Yair Lapid à propos de la nomination « scandaleuse » de la députée de Meretz Ghaida Rinawie Zoabi comme prochaine Consule générale d’Israël à Shanghai, en Chine.
« Il est inacceptable que quelqu’un qui représente l’État d’Israël auprès de l’une des plus importantes puissances mondiales soit quelqu’un qui ne reconnaît pas Israël comme un État juif et qui en plus s’oppose à notre hymne national. J’exige que le gouvernement annule aujourd’hui cette nomination honteuse », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué.
Cette réaction intervient quelques heures après que Zoabi a été interviewée sur la chaîne publique Kan et qu’on lui a demandé si elle reconnaissait Israël comme un État juif.
Après avoir initialement évité de répondre et insisté sur le fait qu’elle reconnaissait Israël comme une démocratie, Zoabi a répété deux fois que lorsqu’elle est entrée à la Knesset et a prêté serment d’allégeance à l’État, elle l’a fait en reconnaissant Israël comme un État juif et démocratique.
Kan a ensuite demandé à la députée arabe si elle entendait chanter l’hymne national dans le cadre de son prochain poste. Mme Zoabi a admis que la première phrase de la chanson, qui parle de « l’âme Juive qui continue à aspirer », n’est « pas une phrase à laquelle je m’identifie », ajoutant ensuite qu’elle se sentait « exclue » par cette phrase et qu’elle ne connaissait pas l’hymne par cœur. À aucun moment, cependant, elle n’a déclaré qu’elle « s’opposait » à l’hymne, comme l’en accuse Netanyahu.
Interrogée sur le fait que sa nomination puisse avoir un rapport avec sa décision de voter contre la coalition le mois dernier, Mme Zoabi a insisté sur le fait que ce n’était pas le cas. Elle a préféré souligner le fait qu’elle avait étudié à l’université d’Oxford et que le nouveau gouvernement essayait de montrer à la population arabe du pays que ses membres étaient dignes de représenter Israël à l’étranger.
« Je crois vraiment qu’Israël est une démocratie, et je me suis battue pour qu’Israël… traite ses citoyens arabes de manière égale », a-t-elle déclaré à Kan.
Mais Boaz Toporovsky, député de Yesh Atid, a semblé contredire les propos de Zoabi. Il a déclaré à la Treizième Chaîne que le vote de Zoabi contre la législation visant à réglementer la conscription des jeunes ultra-orthodoxes avait joué un rôle dans la décision de l’envoyer à l’étranger. Toporovsky a précisé que ce n’était pas le facteur principal et que Zoabi était très qualifiée pour ce rôle.
Zoabi devrait entrer en fonction dans six mois.