Netanyahu tweete et supprime une critique des soutiens de la refonte judiciaire
Le tweet paru sur le compte du Premier ministre évoquait les "arguments horribles" des partisans des réformes, fustigeant aussi le système de la justice
Le compte officiel sur X (anciennement Twitter) du Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié – et rapidement supprimé – une publication, dimanche, qui critiquait apparemment par mégarde le plan de refonte radicale du système judiciaire qui est avancé par son propre gouvernement.
Une vidéo a ainsi été postée montrant le Premier ministre et son épouse atterrir à Chypre pour une visite, des images accompagnées d’un texte s’amusant « des arguments horribles des partisans du coup d’état du régime ». Il tournait aussi en dérision les opposants au plan de refonte en faisant référence à un système judiciaire qui, disait le texte, était « une tour de spéculations et de tapes autosatisfaites dans le dos, le tout collé l’un à l’autre à l’aide d’un chewing-gum ».
La publication a été rapidement supprimée, des sources du bureau du Premier ministre évoquant « l’erreur humaine d’un employé » et ajoutant que le post avait disparu « une seconde et demie » après sa parution.
Israël est balayé par un mouvement de protestation massif depuis plus de huit mois concernant le plan de refonte radicale du système de la justice qui est avancé par le gouvernement de coalition dirigé par Netanyahu, alors qu’aucun compromis entre le gouvernement et l’opposition ne semble en vue.
Les critiques du plan du gouvernement évoquent un changement révolutionnaire dans la gouvernance israélienne, ôtant, dans les faits, toute capacité de la Cour suprême à agir comme contre-pouvoir. Ce qui pourrait transformer la démocratie israélienne en un autre système de gouvernance, expliquent les experts.
En plus de souligner le danger posé par ce plan aux institutions démocratiques libérales, à l’état de droit et aux protections apportées aux libertés civiles, les critiques soulignent aussi ses répercussions diplomatiques et juridiques qui ont d’ores et déjà été signalées par les leaders des différents secteurs de l’industrie et par les dirigeants internationaux.
Les soutiens du plan de refonte du système judiciaire rejettent, pour leur part, les manifestations massives et les appels à geler le projet. Ils disent que le plan est nécessaire pour « rééquilibrer » le pouvoir, qui serait entre les mains d’un système judiciaire activiste au détriment des représentants élus du peuple – estimant que cette correction « renforcera la démocratie ». Ils affirment aussi que de nombreuses personnes, dans leur camp, ne parviennent pas à s’identifier aux tribunaux qui sont, depuis longtemps, considérés comme des bastions du libéralisme et ils disent vouloir apporter une plus grande diversité sociale et idéologiques dans leurs rangs.