Nucléaire/Iran : Londres, Paris et Berlin réaffirment leur engagement
Malgré un consensus, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne affirment que les clauses de caducité doivent être prises en compte, de même que le programme de missiles de Téhéran
Londres, Paris et Berlin ont réaffirmé leur engagement dans l’accord sur le nucléaire iranien, y voyant « le meilleur moyen de neutraliser la menace » d’un armement atomique de l’Iran, ont indiqué dimanche les services de la Première ministre, Theresa May.
Mme May s’est entretenue séparément au téléphone avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, samedi et dimanche, après la visite de ces deux derniers cette semaine aux Etats-Unis, où ils ont tenté de convaincre le président américain Donald Trump de rester dans l’accord, connu sous l’acronyme JCPOA, négocié par son prédécesseur Barack Obama en 2015.
« Ils ont discuté de l’importance de l’accord nucléaire iranien (…) comme le meilleur moyen de neutraliser la menace d’un Iran doté de l’arme nucléaire, s’accordant sur le fait que notre priorité en tant que communauté internationale restait d’empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire », selon un communiqué.
« Ils sont convenus que des éléments importants n’étaient pas couverts par l’accord, mais que nous devons y répondre, notamment les missiles balistiques, ce qui arrivera à l’expiration de l’accord et l’activité déstabilisatrice de l’Iran dans la région ».
Emmanuel Macron a proposé cette semaine à Donald Trump de préserver l’accord d’origine qui deviendrait le premier des « quatre piliers » d’un futur texte.
Les autres « piliers » concernent l’après-2025, quand certaines clauses concernant les activités nucléaires vont expirer, mais aussi les missiles balistiques très controversés de Téhéran et son rôle jugé « déstabilisateur » dans la région.
« Reconnaissant l’importance de conserver le JCPOA », les dirigeants français, britannique et allemand « se sont engagés à continuer à collaborer étroitement, ainsi qu’avec les Etats-Unis, sur la manière de faire face aux défis posés par l’Iran, notamment les questions qui pourraient être concernées par un nouvel accord », a ajouté Downing Street.
Aprement négocié par l’Iran et les grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), l’accord prévoit un gel par Téhéran de son programme nucléaire jusqu’en 2025.
Mais Angela Merkel a estimé vendredi qu’il ne suffisait pas à contenir les ambitions iraniennes.
M. Trump, fervent opposant à l’accord signé en juillet 2015, doit annoncer le 12 mai s’il le « déchire », comme il l’a maintes fois promis.
Selon John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président américain, ce dernier n’a pas encore pris sa décision.
« Il n’a pris aucune décision sur l’accord nucléaire, qu’il s’agisse de rester à l’intérieur ou en sortir », a-t-il déclaré à Fox News.
Les déclarations de M. Bolton coïncidaient avec la rencontre du nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu en Israël, où il a déclaré que M. Trump se retirerait de l’accord si l’administration américaine « ne peut pas le corriger ».
« Le Président Trump a été très clair : cet accord est très imparfait. Il a ordonné à l’administration d’essayer d’y remédier, et si nous ne pouvons pas le faire, il va se retirer de l’accord », a déclaré M. Pompeo lors d’une conférence de presse conjointe.
Netanyahu, un critique virulent de l’accord sur le nucléaire, a déclaré que celui-ci n’a fait que renforcer « l’agressivité » de l’Iran dans la région.
« Si les gens ont cru que l’agressivité de l’Iran diminuerait à la suite de la signature de l’accord, c’est le contraire qui s’est produit », a-t-il dit.
Trump doit décider d’ici le 12 mai s’il y a lieu de réimposer des sanctions nucléaires contre Téhéran, mettant en péril l’accord historique de 2015, que la plupart des puissances mondiales considèrent comme la clé pour empêcher Téhéran d’obtenir la bombe.
Mais Trump et les alliés américains au Moyen-Orient soutiennent que l’accord était trop léger et doit être remplacé par un règlement plus durable et complété par des contrôles sur le programme de missiles de l’Iran.
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