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Obama : un Israël affaibli serait un échec de ma présidence

Dans une interview, le président américain affirme qu'il lui est "personnellement difficile" que son engagement en faveur d'Israël soit mis en doute

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le président américain Barack Obama s'adresse à la presse, à la Maison Blanche, le 31 mars 2015.  (Crédit photo: AFP / JIM WATSON)
Le président américain Barack Obama s'adresse à la presse, à la Maison Blanche, le 31 mars 2015. (Crédit photo: AFP / JIM WATSON)

Le président américain Barack Obama a déclaré dimanche que ce serait un échec « moral » de son administration si Israël devait être affaibli en raison de sa politique.

« Je verrais comme un échec de ma part, un échec fondamental de ma présidence, si pendant mon mandat ou en conséquence du travail que j’ai effectué Israël devenait plus vulnérable », a déclaré Barack Obama dans une interview vidéo de 45 minutes publiée dimanche sur le site du New York Times.

Il a dit qu’il considérerait cela comme « non seulement un échec stratégique (…) ce serait aussi un échec moral », ajoutant qu’aucun désaccord entre Israël et les Etats-Unis ne pourrait briser la relation entre les deux pays.

Obama a également confié que les accusations de ces derniers mois selon lesquelles son administration ne faisait pas tout son possible pour assurer la sécurité d’Israël étaient une « période difficile » pour lui, à titre personnel.

« Il a été personnellement difficile pour moi d’entendre … affirmer que en quelque sorte … cette administration n’avait pas fait tout ce qu’elle pouvait pour veiller à l’intérêt d’Israël – et l’insinuation que lorsque nous avons d’importantes divergences politiques, que ce n’est pas dans le contexte d’une amitié profonde et durable, du souci et de la compréhension des menaces auxquelles le peuple juif a été confronté historiquement et continue de l’être », a-t-il affirmé.

Le président semblait répliquer aux critiques croissantes – dans le prolongement de la controverse sur l’accord cadre de la semaine dernière avec l’Iran, et de ses commentaires consécutifs à la victoire électorale du Premier ministre Benjamin Netanyahu – qui affirment qu’il ne prend pas les problèmes de la sécurité d’Israël au sérieux, et que l’animosité personnelle envers Netanyahu conduisait certains aspects de sa politique.

Obama a souligné qu’il était prêt à s’engager à fournir à l’Iran et à d’autres pays au Moyen-Orient « une assurance claire que si Israël devait être attaqué par n’importe quel État, nous nous tiendrons à leurs côtés ».

Quelques semaines seulement après avoir mis en doute l’engagement de Netanyahu pour une solution à deux Etats, et après avoir suggéré que le Premier ministre israélien avait eu recours au racisme – en se référant à la « masse » des électeurs arabes – pendant les élections israéliennes du 17 mars, Obama a qualifié dans l’interview Israël de « démocratie robuste et chahuteuse ».

« Nous partageons tellement. Nous partageons le sang, la famille … Et une partie de ce qui a toujours rendu la relation américano-israélienne si spéciale, c’est qu’elle a un aspect transcendant, et je pense que cela doit être préservé. Il doit y avoir la possibilité pour moi d’être en désaccord avec la politique sur les implantations, par exemple, sans être considéré comme … m’opposant à Israël. Il doit y avoir un moyen pour le Premier ministre Netanyahu d’être en désaccord avec moi sur ma politique sans être considéré comme opposé au parti démocrate, et je pense que la bonne façon de le faire est de reconnaître que si nous avons de nombreux points communs, il y aussi des différences stratégiques. Et je pense qu’il est important pour chacun de respecter le débat qui a lieu dans l’autre pays et ne pas essayer de travailler seulement avec un côté. »

A propos de l’accord nucléaire à long terme émergent avec l’Iran, Obama a reconnu que le peuple israélien « a le droit d’être préoccupé par l’Iran. C’est un régime qui au plus haut niveau a exprimé le désir de détruire Israël, qui a nié l’Holocauste, qui a exprimé des idées antisémites venimeuses et c’est un grand pays avec une grande population et une armée sophistiquée. Donc, Israël a le droit d’être préoccupé par l’Iran, et ils doivent absolument craindre que l’Iran soit doté de l’arme nucléaire ».

Mais, a dit le président, un accord négocié sera beaucoup plus efficace qu’une frappe militaire pour s’assurer que l’Iran n’accède pas à l’arme nucléaire.

Obama a également critiqué l’implication par procuration de l’Iran dans des guerres de la région, et a déclaré que certaines sanctions resteraient en place en raison de ces activités. Malgré tout, il a exprimé l’espoir que l’Iran devienne une « puissance régionale très prospère » qui serait un « acteur international responsable ».

Malgré son soutien au terrorisme, sa rhétorique et ses actions anti-occidentales, une partie de la méfiance de l’Iran envers l’Occident est justifiée par des agissements américains passés, a fait valoir Obama.

« Une partie de la psychologie de l’Iran est enracinée dans des expériences passées, le sentiment que leur pays a été miné, que les Etats-Unis ou l’Occident se sont mêlés d’abord de leur démocratie puis ont soutenu le Shah, et enfin ont soutenu l’Irak et Saddam [Hussein] » durant la guerre Iran-Irak dans les années 1980.

Obama a aussi critiqué les Etats arabes sunnites, en affirmant que leurs plus grandes menaces ne venaient pas de l’Iran, mais « du mécontentement à l’intérieur des pays ».

Comprendre comment aider ces pays à lutter contre le terrorisme, « sans légitimer ou valider automatiquement toutes les tactiques répressives qu’ils pourraient employer – je pense que c’est une conversation difficile à avoir, mais c’est celle que nous devons avoir ».

Le président a souligné que les intérêts fondamentaux de l’Amérique « dans la région ne sont pas le pétrole, et ne sont pas territoriaux … Nos intérêts fondamentaux sont que tout le monde vive en paix, que la région soit ordonnée, que nos alliés ne soient pas attaqués, que des enfants n’aient pas des barils de bombes largués sur eux, qu’il n’y ait pas de déportations massives ».

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