Obsèques de l’écrivain Meir Shalev : « Sa voix importante nous manquera cruellement »
Ses proches lui ont rendu hommage avec des couronnes de fleurs sauvages. Zohar Shalev dit de son père qu'il était un « homme pragmatique » qui a courageusement fait face au cancer
Meir Shalev a été inhumé vendredi dans le moshav de Nahalal, dans le nord du pays, avec plus d’un millier de proches et admirateurs venus rendre un dernier hommage au célèbre écrivain, dont les œuvres disent toute la puissance des récits bibliques dans la vie quotidienne compliquée des Israéliens d’aujourd’hui.
Shalev est décédé mardi, à l’âge de 74 ans, après un combat contre le cancer.
Les personnes venues l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure lui ont rendu hommage avec des couronnes de fleurs sauvages. Il avait décrit son bien-aimé jardin, qu’il cultivait lui-même, dans un ouvrage de 2017, Mon jardin sauvage.
« Mon père était un homme pragmatique », a déclaré sa fille Zohar dans son éloge funèbre. « Il a accepté le diagnostic de cancer et s’en est accommodé d’une manière à la fois pragmatique, professionnelle et courageuse. »
« Le voyage se termine pour lui ici aujourd’hui. Il s’était préparé à la mort, tout comme il avait envisagé la guérison, et a accepté tous les traitements », a-t-elle ajouté. « Être sa fille a été la meilleure chose qui me soit arrivée. »
Zur Shalev, le frère de Meir, a rendu hommage à son frère pour avoir été « une voix claire et importante contre les changements en cours en Israël ».
« Sa voix nous manquera cruellement », a-t-il ajouté.
Shalev était né en 1948 dans la communauté agricole historique de Nahalal, le tout premier moshav du pays, fils du poète Yitzhak et de Batya Shalev, qui ont plus tard emménagé à Jérusalem, dans le quartier de Kiryat Moshe, et après encore à Ginosar, sur les rives de la mer de Galilée.
Dernièrement, il vivait au Moshav Alonei Aba, à 15 minutes de route de Nahalal, à l’emplacement d’une ancienne communauté templière allemande connue sous le nom de Waldheim, que Shalev a décrite dans son roman de 2002 Fontanelle.
Shalev avait écrit trois livres pour enfants avant de s’aventurer dans le monde de la fiction pour adultes, à l’âge de 40 ans, avec La montagne bleue (Roman Russi en hébreu), publié en 1988, qui parle des pionniers de la vallée de Jezréel.
Le livre a été un succès immédiat en Israël et a fait de Shalev l’un des auteurs contemporains les plus populaires du pays.
Le président Isaac Herzog a regretté que, désormais, il n’y ait plus de nouveau livre de Shalev, qui a « changé nos vies, en les rendant plus riches et plus complètes ».
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a pour sa part tweeté : « Comme tout grand écrivain, la lumière de Shalev a créé un monde. Il nous a quittés, mais le monde qu’il a créé reste avec nous. »
Mercredi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tweeté pour dire sa tristesse suite à la nouvelle de la mort de Shalev : « Malgré nos divergences d’opinion, j’appréciais son talent littéraire et sa capacité à rendre les histoires de la Bible accessibles aux enfants d’Israël. Que sa mémoire soit bénie. »
Jessica Steinberg a contribué à la rédaction de cet article.