Pfizer fait des tests sur l’homme pour une pilule contre la COVID pour 2021
Des tests sont effectués aux États-Unis et en Belgique, et le géant pharmaceutique affirme qu'il s'agit d'une "course contre la montre"
Des dizaines de volontaires ont commencé à participer aux essais initiaux d’une pilule que la société pharmaceutique Pfizer espère être un remède contre le COVID-19 disponible dans le courant de l’année, a rapporté samedi le Daily Telegraph.
L’essai se déroule sur deux sites Pfizer, l’un aux États-Unis et l’autre en Belgique, et concerne jusqu’à 60 volontaires âgés de 18 à 60 ans.
L’essai sera divisé en trois phases réparties sur 145 jours, avec 28 jours supplémentaires à la fin pour « le dépistage et le dosage », selon la dépêche, et comprendra plusieurs nuitées pour les participants.
« S’ils ont franchi ce stade, ils feront preuve d’un optimisme tranquille », a déclaré au Telegraph Penny Ward, professeure invitée en médecine pharmaceutique au King’s College de Londres.
« La question sera de savoir comment le médicament est toléré », a déclaré Mme Ward, qui a participé au développement du Tamil, un traitement antiviral contre la grippe.
La première phase consistera à déterminer si le nouveau médicament est bien toléré et s’il y a « des effets secondaires importants, et comment les gens se sentent après l’avoir pris », selon des documents de Pfizer cités par le média britannique. La phase suivante portera sur l’administration de doses multiples, tandis que la troisième étudiera l’influence de la consommation simultanée d’aliments.
Pour cette partie, les participants auraient reçu des instructions : la consommation d’un petit-déjeuner riche en graisses composé de « deux œufs frits dans du beurre, deux tranches de bacon de porc, deux tranches de pain grillé avec du beurre, 114 grammes de pommes de terre rissolées et 236 millilitres de lait entier », le tout devant être consommé en 20 minutes.
Les volontaires ont été avertis que le médicament n’a jusqu’à présent été testé que sur des animaux, selon les documents de Pfizer.
Un des documents met en garde : « La sécurité du médicament à l’étude a été étudiée chez l’animal. Dans ces études animales, aucun risque significatif ou événement de sécurité préoccupant n’a été identifié, et le médicament à l’étude n’a provoqué d’effets secondaires à aucun des niveaux de dose qui seront utilisés dans les études cliniques. »
Si les essais ne révèlent aucun effet secondaire, le médicament pourrait alors être testé sur les personnes ayant été exposées au coronavirus.
Au cœur de la recherche se trouve une molécule antivirale artificielle, le PF 07321332, un inhibiteur de protéase, qui empêche le virus de se reproduire dans le nez, la gorge et les poumons. Les inhibiteurs de protéase sont un élément clé du traitement des patients atteints du VIH, mais ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires à long terme.
Les liens avec le VIH seront également examinés dans le cadre des essais, les participants recevant des doses de ritonavir, un médicament antiviral utilisé dans le traitement du VIH qui contribuera à augmenter la quantité de PF-07321332 dans le sang des participants.
Mikael Dolsten, directeur scientifique et président de la recherche mondiale chez Pfizer, a déclaré dans un communiqué officiel le mois dernier que la molécule était conçue « comme un traitement oral potentiel qui pourrait être prescrit dès les premiers signes d’infection, sans nécessiter que les patients soient hospitalisés ou en soins intensifs ».
Ward, quant à elle, a averti que même en cas de succès, le médicament devrait être entièrement développé et prêt à être utilisé par le public à un prix raisonnable, alors que le coronavirus reste une menace sanitaire importante.
Il s’agit, selon elle, d’une « course contre la montre ».
Pfizer, en collaboration avec son partenaire BioNTech, a déjà produit un vaccin COVID-19 qui s’est avéré efficace à plus de 95 % et qui a été au centre de la campagne de vaccination de masse d’Israël. Jusqu’à présent, plus de la moitié de la population israélienne a reçu les deux doses requises du vaccin, ce qui fait de l’État juif un leader mondial en matière de vaccination par habitant.