Israël en guerre - Jour 56

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Plan de paix: Kushner, Greenblatt et Hook se rendent à Rabat, Amman et Jérusalem

Les Palestiniens ont récemment appelé à boycotter le sommet économique prévu à Bahrein

Jared Kushner devant la Maison Blanche, le 27 avril 2017. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)
Jared Kushner devant la Maison Blanche, le 27 avril 2017. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Jared Kushner, conseiller de Donald Trump chargé du plan de paix israélo-palestinien, se rend cette semaine à Rabat, Amman et Jérusalem, a annoncé mardi la Maison Blanche.

Le gendre du président américain sera accompagné lors de ce déplacement au Maroc, en Jordanie et en Israël par son bras droit Jason Greenblatt ainsi que par l’émissaire américain pour l’Iran Brian Hook, a précisé un responsable de l’exécutif sous couvert d’anonymat.

Kushner, chargé depuis deux ans par le milliardaire républicain de parvenir à « l’accord ultime » entre Israéliens et Palestiniens, se rendra ensuite, à compter du 1er juin, à Montreux, en Suisse, puis à Londres où il participera à la visite d’Etat au Royaume-Uni de son beau-père Donald Trump.

Les Etats-Unis doivent dévoiler les 25 et 26 juin lors d’une conférence à Manama le volet économique de ce plan de paix israélo-palestinien, dont le contenu politique n’a toujours pas été annoncé.

Le négociateur en chef de l’Autorité palestinienne, Saeb Erekat, avait appelé samedi « tous les pays » à ne pas participer à la conférence de paix économique chapeautée par les États-Unis qui doit se tenir au Bahreïn le mois prochain.

« Les Emirats arabes unis soutiennent la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale », avait souligné la diplomatie émiratie, en précisant leur participation.

L’envoyé spécial américain au Moyen-Orient Greenblatt avait déclaré la semaine dernière que le ministre de l’Economie d’Arabie saoudite assisterait à l’atelier « De la Paix à la Prospérité » organisé par le royaume du Bahreïn en collaboration avec les Etats-Unis », avait déclaré Greenblatt sur Twitter.

« Sans la participation des Palestiniens, la conférence échouera sûrement », avait prévenu Saeb Erekat.

Insinuant que les nations arabes y participant ne s’y rendaient que parce qu’elles étaient inféodées aux États-Unis, il a indiqué que les pays ne devaient pas payer leur dette à Washington « aux dépens des Palestiniens », et les a appelés à revoir leur position.

Erekat a qualifié l’administration Trump « de pierre angulaire de l’idéologie d’extrême droite israélienne », accusant les États-Unis de « semer la peur dans la région ».

Le président américain Donald Trump prend la parole lors d’un événement organisé dans la salle Roosevelt à la Maison Blanche, le 9 mai 2019. (Alex Wong/Getty Images via JTA)

Mercredi, l’Autorité palestinienne a formellement rejeté l’invitation à la conférence de juin. Elle avait déjà indiqué qu’elle ne participerait pas à l’événement, mais ne l’avait pas officiellement décliné.

« Il s’agit d’une annonce officielle que la Palestine ne participera pas à la réunion de Manama », a déclaré Erekat dans un communiqué. « Il s’agit d’une position palestinienne collective, du président Mahmoud Abbas et du comité exécutif de l’OLP à tous les mouvements et factions politiques palestiniens, en passant par des personnalités nationales, le secteur privé et la société civile ».

Il a ajouté que l’Autorité palestinienne n’enverrait aucun représentant d’aucune sorte pour négocier en son nom.

« Ceux qui se sentent préoccupés et ceux qui veulent servir les intérêts du peuple palestinien doivent respecter cette position collective », a-t-il précisé.

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn, Khalid bin Ahmed Al-Khalifa, a indiqué que la conférence n’avait « pas d’autre but » que d’aider les Palestiniens « par le développement de leurs capacité et le développement de leurs ressources ».

Le royaume « se tient aux côtés de ses frères palestiniens dans la restauration de leurs droits légitimes sur leur terre et l’établissement d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale », a déclaré un diplomate bahreïni de haut rang mercredi dans un communiqué.

Jason Greenblatt participe au Gala du Prix international de Soutien des valeurs juives au Carnegie Hall à New York, el 28 mars 2019. (Charles Sykes/Invision/AP)

La Maison Blanche avait auparavant annoncé qu’elle dévoilerait la première phase de son plan de paix lors d’un sommet consacré à ses aspects économiques, « en mesure de créer un avenir prospère pour les Palestiniens, » d’après l’envoyé américain pour le Moyen-Orient Jason Greenblatt.

Dans sa déclaration, Erekat a rejeté cette affirmation, estimant que « le potentiel économique de la Palestine ne pourra être pleinement atteint qu’avec la fin de l’occupation israélienne, le respect du droit international et des résolutions de l’ONU ».

L’Autorité palestinienne a également critiqué les organisateurs pour avoir exclu les questions politiques essentielles du programme de la conférence.

S’exprimant auprès du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi, Greenblatt a déclaré que « les Palestiniens feraient erreur s’ils ne se joignaient pas à nous ».

« Ils n’ont rien à perdre et beaucoup à gagner en se joignant à nous. Mais le choix leur revient, bien sûr », a ajouté celui qui a conçu le plan de paix avec le gendre du président Donald Trump, Jared Kushner.

Ashraf Jabari, à gauche, participe à une conférence à Jérusalem sur la souveraineté israélienne en Cisjordanie le 12 février 2017. (Gershon Elinson/Flash90)

Pour l’instant, le seul homme d’affaires palestinien ayant annoncé sa présence au sommet est Ashraf Jabari, un industriel de Hébron qui entretient des liens étroits avec l’administration Trump et des habitants des implantations. Il est considéré par certains comme étant très à l’écart de la pensée majoritaire des Palestiniens.

Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont également fait savoir qu’ils enverraient des délégations au Bahreïn. Le ministre des Finances Moshe Kahlon a également l’intention de s’y rendre.

Abbas a gelé les relations diplomatiques avec les États-Unis depuis que le président Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.

L’administration Trump a répondu par une série de mesures punitives, notamment une coupe budgétaire dans l’aide allouée à l’Autorité palestinienne et la fin du financement de l’UNRWA.

L’UNRWA, bien que problématique, assure des missions d’éducation et des services de santé et d’alimentation aux quelque 5,3 millions de réfugiés palestiniens présents en Jordanie, au Liban, en Syrie, dans la bande de Gaza en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

L’envoyé des Nations unies au Moyen-Orient s’est également exprimé devant le Conseil de sécurité de l’ONU mercredi, exhortant les Etats membres à continuer d’aider les réfugiés palestiniens.

Nikolay Mladenov, coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, à Yad Vashem, le 28 août 2017. ( Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Bien qu’il n’ait pas mentionné le plan de paix de Trump, Mladenov a prévenu que les efforts visant à mettre un terme à la crise humanitaire croissante à Gaza étaient voués à l’échec sans les contours d’une solution politique.

« Les aides économiques et humanitaires sont très importants pour la population et sont également essentielles pour créer un environnement favorable à des négociations viables », a-t-il ainsi assuré d’après un communiqué de son bureau. « Cependant, la solution au conflit reste profondément politique ».

« Il n’y a pas de raccourcis pour une paix durable », a-t-il ajouté.

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