Près d’un million d’Israéliens ont souffert d’insécurité alimentaire en 2021 – étude
L'Institut d'Assurance nationale constate une légère amélioration depuis le rapport de 2016, mais le problème reste grave dans la communauté arabe, où le taux d'insécurité atteint 42 %
Près d’un million d’Israéliens, dont environ 665 000 enfants, vivaient dans l’insécurité alimentaire en 2021, selon les conclusions d’une enquête de l’Institut d’assurance nationale publiée mardi, la communauté arabe étant la plus touchée.
Selon le rapport, cela se traduit par 16,2 % des familles et 21,1 % des enfants vivant dans l’insécurité alimentaire. Parmi les familles avec enfants, 19 % ont connu l’insécurité alimentaire, dont 8,5 % ont souffert d’une insécurité sévère.
Les personnes âgées sont également touchées, puisque 12 % des personnes ayant atteint l’âge de la retraite en 2021 souffrent d’insécurité alimentaire.
L’insécurité alimentaire a été définie comme l’incapacité d’assurer un approvisionnement constant en aliments contenant tous les éléments nutritionnels nécessaires au bon développement et à la santé. Si elle peut conduire à la malnutrition, il ne s’agit toutefois pas de la même chose. En effet, l’insécurité alimentaire est l’une des principales causes de l’obésité et est étroitement liée à la maladie et à une vulnérabilité accrue à des maladies telles que le COVID-19.
Malgré ce sombre constat, l’étude note une amélioration de la situation depuis la dernière enquête nationale de 2016 – où 18,1 % de toutes les familles souffraient d’insécurité alimentaire.
Chez les enfants, le taux a également diminué, passant de 26,3 % en 2016 à 21,1 % en 2021.
Le rapport souligne que l’enquête a été menée au plus fort de la pandémie de coronavirus, à un moment où des centaines de milliers d’Israéliens ont été licenciés ou mis en congé sans solde.
Cependant, depuis lors, le coût de la vie a continué à monter en flèche en Israël, l’inflation faisant grimper encore plus haut le coût des produits de base comme la nourriture, les services publics et le logement.
Le rapport indique que le groupe le plus touché en Israël est la communauté arabe, dont 42,4 % des familles étaient en situation d’insécurité alimentaire en 2021 – un taux presque trois fois supérieur à celui de la population générale.
Il s’agit pourtant d’une très légère amélioration par rapport à la dernière enquête, où le taux était de 43,2 %.
Chez les Juifs ultra-orthodoxes, dont le taux de pauvreté est similaire à celui de la population arabe, on constate une nette amélioration du niveau de sécurité nutritionnelle, qui passe de 77 % à environ 84 %, un niveau qui se rapproche de celui de la population dans son ensemble.
Géographiquement, Jérusalem et le nord d’Israël, deux secteurs où la population arabe est importante, ont été les plus touchés. Dans le nord, 27 % de la population était en situation d’insécurité alimentaire, dont 14,4 % en situation d’insécurité sévère. À Jérusalem, l’insécurité était de 23 %, dont 9,5 % d’insécurité grave.
L’étude s’est également penchée sur les personnes jugées en situation d’insécurité alimentaire sévère dans le rapport de 2016 et a constaté que 54 % d’entre elles étaient toujours dans la même situation en 2021.
S’exprimant après la publication du rapport, Yoav Ben-Tzur, un deuxième ministre au sein du ministère des Affaires sociales, a promis de travailler de toute urgence pour améliorer la situation – bien qu’il n’ait donné aucun détail sur la manière dont il comptait le faire.
« Plus d’un demi-million de familles en Israël vivent dans l’insécurité alimentaire – c’est une statistique choquante et douloureuse qui doit être traitée de toute urgence », a-t-il déclaré, selon le site d’information Walla.
« Nous voyons les populations les plus faibles de la société, dans la périphérie et dans les villes, s’effondrer sous le lourd fardeau du coût de la vie et renoncer aux repas de base en raison de graves difficultés économiques », a-t-il ajouté. « Chaque jour, des centaines de milliers d’enfants en Israël se rendent à l’école sans avoir pris un bon déjeuner ».