Provocation à la haine à Paris: prison avec sursis pour un militant pro-palestinien
Le tribunal correctionnel a condamné à cinq mois de prison avec sursis Elias d'Imzalène après son appel à "mener l'intifada" en France lors d'un rassemblement à Paris en septembre
Elias d’Imzalène, connu sous ce pseudonyme, était jugé devant la 17e chambre correctionnelle pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion.
Les faits reprochés remontent au 8 septembre dernier. Lors d’un rassemblement pro-palestinien place de la Nation à Paris, M. d’Imzalène avait prononcé un discours dans lequel il incitait les participants à « mener l’intifada à Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers », ajoutant que « bientôt Jérusalem (serait) libérée ».
À l’audience, le prévenu précisait que ce rassemblement avait pour but de protester contre « le génocide à Gaza » et pour demander « un cessez-le-feu ».
La vidéo de son discours, visionnée au cours de l’audience, avait été diffusée sur les réseaux sociaux.
Lors de ces premières auditions, M. d’Imzalène avait soutenu que son discours allait dans le sens « d’un appel à l’indignation par des manifestations pacifiques », affirmant avoir une autre définition de « l’intifada ».
Jusqu'ici tout va bien…
pic.twitter.com/FibhYk4t50— sophia aram (@SophiaAram) September 8, 2024
Une thèse réaffirmée au cours de l’audience, au cours de laquelle il a indiqué que cette prise de parole avait pour but de « redonner espoir à des personnes qui, depuis un an, ne dorment plus et pleurent toutes les nuits », en référence à la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.
Fondateur du média « Islam et Info », Elias d’Imzalène avait été placé en garde à vue le 24 septembre dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP) puis placé sous contrôle judiciaire.
Une enquête avait été ouverte après le signalement de l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
M. d’Imzalène avait reçu le soutien de diverses structures, dont le Parti des Indigènes et le NPA. La députée LFI Ersilia Soudais avait indiqué sur X avoir exercé son « droit de visite » dans les locaux de la BRDP lors de la garde à vue du militant, lui exprimant « tout son soutien » dans une vidéo.
Cinq associations parmi lesquelles la Licra, l’Observatoire juif de France et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, s’étaient constituées parties civiles dans cette procédure.