Israël en guerre - Jour 368

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Réactions après l’annonce du projet US de sanctionner le bataillon Netzah Yehuda

Avi Maoz : "Ce bataillon devrait recevoir le Prix Israël, pas des sanctions" ; Shlomo Karhi qualifie "d'absurde et inacceptable" le projet américain de sanctionner l'unité de Tsahal

Des soldats israéliens du bataillon Netzah Yehuda patrouillant près de la frontière entre Israël et Gaza, le 20 octobre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des soldats israéliens du bataillon Netzah Yehuda patrouillant près de la frontière entre Israël et Gaza, le 20 octobre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le député d’extrême-droite Avi Maoz a dénoncé dimanche le projet américain de sanctionner le bataillon Netzah Yehuda de l’armée israélienne et a appelé Israël à décerner le prestigieux Prix Israël au bataillon ultra-orthodoxe « en reconnaissance de son travail pour la sécurité d’Israël ».

« En tant que père d’un fils qui a servi régulièrement dans le bataillon Netzah Yehuda, y compris cinq mois de service de réserve en Judée et Samarie depuis le début de la guerre [contre le groupe terroriste palestinien du Hamas] à Gaza, je suis rempli de mépris pour ceux qui veulent imposer des sanctions à ce merveilleux bataillon », a-t-il écrit sur X.

Les remarques du chef du parti anti-LGBT Noam ont été faites après que le site d’information Axios a rapporté que l’administration Biden prévoyait d’annoncer des sanctions contre le bataillon pour des violations présumées des droits de l’Homme à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie.

« Imposer des sanctions à Netzah Yehuda revient à sanctionner tous les soldats de l’armée israélienne », a-t-il déclaré.

Le ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likud), s’est joint à un groupe de législateurs israéliens pour critiquer l’intention des États-Unis d’annoncer des sanctions contre le bataillon Netzah Yehuda.

« Israël est en guerre, Tsahal est sur la ligne de front, et les États-Unis, notre grand ami, qui a déclaré qu’il nous soutenait dans la défaite du [groupe terroriste palestinien du] Hamas, impose des sanctions à une unité ou à des soldats d’une unité de Tsahal ?! », a écrit Karhi sur X.

Le ministre des Communications Shlomo Karhi assistant à une audience de la commission de l’Économie de la Knesset, à Jérusalem, le 20 novembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Ayant lui-même servi dans le bataillon Netzah Yehuda, qui a été au centre de plusieurs controverses dans le passé liées à l’extrémisme de droite et à la violence contre les Palestiniens, Karhi a qualifié le plan rapporté « d’absurde et inacceptable ».

« En tant que sortant de Netzah Yehuda, je salue tous les soldats de Tsahal, et ceux de Netzah Yehuda en particulier, qui risquent leur vie pour le peuple d’Israël. Il ne faut pas tomber dans le piège hypocrite du BDS [mouvement anti-Israël Boycott, désinvestissement et sanctions] et de ses métastases », a-t-il poursuivi.

La cheffe du parti Avoda, Merav Michaeli, a appelé le gouvernement à démanteler le bataillon Netzah Yehuda, au sein de Tsahal, alors que des informations laissent entendre que les États-Unis s’apprêtent à le sanctionner pour des violations aux droits de l’Homme, avec des violences  qui ont été commises à l’encontre des Palestiniens.

Ces sanctions sont « une reconnaissance de la réalité et une manière de reconnaître aussi que la conduite d’Israël dans les territoires occupés ne peut pas continuer », a-t-elle indiqué, expliquant que « le comportement violent, malhonnête, du bataillon Netzah Yehuda et de ceux qui l’entourent est connu depuis des années et rien n’a été fait pour y mettre un terme ».

« Il y a deux ans, les États-Unis ont formé une équipe qui a été chargée d’enquêter sur le bataillon. La hiérarchie politique et militaire ne peut pas prétendre qu’elle l’ignorait », a-t-elle poursuivi, notant que « au lieu de se réveiller enfin et de s’attaquer à la situation, nous avons encore une fois assisté au déni et aux tergiversations, aux mensonges qui viennent recouvrir la triste réalité » – ce qui a directement entraîné les sanctions.

« Netzah Yehuda est un bataillon de Tsahal qui aurait déjà dû être démantelé il y a de nombreux années. La majorité des ultra-orthodoxes qui font leur service dans l’armée ne l’intègrent plus aujourd’hui. C’est un régiment constitué ‘de jeunes des collines’ et d’individus qui cherchent seulement à prendre la religion comme excuse pour pouvoir attaquer des Arabes », a estimé Michaeli.

En réponse à la déclaration faite par le ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz, qui a déclaré que l’unité était « une partie inséparable de l’armée israélienne », Michaeli a rétorqué que « prendre automatiquement la défense » du régiment « jette une ombre lourde sur l’armée israélienne toute entière. »

Ces commentaires interviennent après que le site d’information Axios a fait état des sanctions prévues, citant des sources qui ont déclaré que la mesure interdirait au bataillon et à ses membres de recevoir une aide militaire ou une formation de la part des États-Unis.

L’administration Biden devrait annoncer des sanctions contre le bataillon Netzah Yehuda de l’armée israélienne pour des violations présumées des droits de l’Homme à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie, a rapporté samedi le site d’information Axios. Ce serait la première fois que les États-Unis prennent une telle mesure.

Le bataillon a été au centre de plusieurs controverses dans le passé liées à l’extrémisme de droite et à la violence contre les Palestiniens, y compris le décès le 13 janvier d’Omar Abdalmajeed Assad, retrouvé mort dans un village de Cisjordanie après avoir été détenu et abandonné menotté par des soldats du bataillon, selon des responsables palestiniens.

Israël a retiré l’unité de la Cisjordanie en décembre 2022 – bien qu’il ait nié l’avoir fait en raison du comportement des soldats – et elle a depuis servi principalement dans le nord du pays. Elle a également été déployée dans la bande de Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

L’annonce du plan américain a suscité une réaction cinglante de la part des autorités israéliennes, notamment du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« J’ai travaillé ces dernières semaines contre la sanction des citoyens israéliens, y compris dans mes conversations avec l’administration américaine. »

Des troupes du bataillon Netzah Yehuda de la Brigade Kfir opérant dans le nord de Gaza à Beit Hanoun, sur une image publiée le 8 mars 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« À l’heure où nos soldats combattent des monstres terroristes, l’intention de prendre des sanctions contre une unité de Tsahal est le summum de l’absurdité et de la bassesse morale », a-t-il ajouté, s’engageant à lutter contre cette mesure.

Gantz s’est joint aux critiques, déclarant que l’unité du Corps d’Infanterie faisait « partie intégrante de Tsahal » et qu’elle était liée par le droit militaire et international. Il a ajouté qu’Israël disposait de tribunaux « forts et indépendants » capables de traiter les violations présumées.

« Nous avons un grand respect pour nos amis américains, mais imposer des sanctions à l’unité est un précédent dangereux et envoie un mauvais message à nos ennemis communs en temps de guerre », a déclaré Gantz, tout en s’engageant à « prendre des mesures pour que cette décision ne soit pas adoptée ».

Les manifestations d’étonnement et de colère en Israël surviennent peu après que les dirigeants ont exprimé leur profonde gratitude à l’égard des États-Unis après l’adoption par la Chambre des représentants d’un important programme d’aide militaire en faveur de l’État juif.

Citant des sources américaines anonymes, Axios indique que les sanctions interdiraient le transfert d’armes américaines à l’unité du Corps d’Infanterie majoritairement ultra-orthodoxe et empêcheraient ses soldats de s’entraîner avec les forces américaines ou de prendre part à toute activité financée par les États-Unis, en vertu des lois Leahy.

Rédigées par le sénateur Patrick Leahy à la fin des années 1990, ces lois interdisent de fournir une assistance militaire à des individus ou à des unités de forces de sécurité qui commettent des violations flagrantes des droits de l’Homme et qui n’ont pas été traduits en justice.

L’une des sources a déclaré que le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait décidé de ne pas sanctionner d’autres unités militaires et policières sur lesquelles l’administration enquêtait, car elle avait constaté des ajustements dans leur comportement.

Un fonctionnaire de l’administration a déclaré au site d’information que la décision de sanctionner Netzah Yehuda était basée sur des recherches effectuées avant le 7 octobre et portant sur des incidents survenus en Cisjordanie.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken participant à une session lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, sur l’île de Capri, en Italie, le 19 avril 2024. (Crédit : Gregorio Borgia/Pool/AFP)

L’article a été publié quelques jours après que ProPublica a indiqué qu’un groupe d’experts du Département d’État avait recommandé à Blinken de sanctionner plusieurs unités israéliennes, dont Netzah Yehuda, pour des violations présumées des droits de l’Homme.

Blinken a lui-même déclaré vendredi qu’il avait procédé à des « déterminations » concernant les accusations de violation des lois Leahy par l’armée israélienne.

Interrogé lors d’une conférence de presse en Italie sur les informations selon lesquelles le Département d’État aurait recommandé la suppression de l’aide militaire à certaines unités israéliennes en raison d’éventuelles violations des droits de l’Homme en Cisjordanie, Blinken n’a pas franchement confirmé ces informations, mais a promis des résultats très prochainement.

« Je pense que vous faites référence à la loi dite Leahy et à notre travail dans ce cadre », a-t-il répondu. « Il s’agit donc d’une loi très importante. Nous l’appliquons de manière générale. Et lorsque nous menons ces enquêtes, ces investigations, cela prend du temps. Il faut procéder avec beaucoup de soin, à la fois pour recueillir les faits et pour les analyser. »

« Et c’est exactement ce que nous avons fait. Et je pense qu’il est juste de dire que vous verrez les résultats très bientôt. J’ai pris des décisions. Vous pouvez vous attendre à les voir dans les jours à venir », a poursuivi Blinken, sans fournir plus de détails.

Netzah Yehuda a été créé pour que les soldats ultra-orthodoxes et les autres soldats religieux puissent servir sans avoir l’impression de compromettre leurs croyances. Les soldats n’interagissent pas avec les femmes dans la même mesure que les autres militaires et disposent de plus de temps pour la prière et l’étude religieuse.

Les membres de l’unité ont été impliqués dans de nombreux incidents violents et controversés et ont également été condamnés par le passé pour avoir torturé et maltraité des prisonniers palestiniens.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, les États-Unis ont pris trois séries de sanctions à l’encontre de résidents d’implantations pour des actes de violence commis à l’encontre de Palestiniens. La dernière série a été émise vendredi et incluait le leader du groupe d’extrême-droite Lehava, Benzi Gopstein, qui est un proche du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a déclaré samedi que l’imposition de « sanctions à nos soldats est une ligne rouge ».

Qualifiant l’article d’Axios « d’extrêmement grave », Ben Gvir a déclaré qu’il « attendait du ministre de la Défense Yoav Gallant qu’il ne se soumette pas aux diktats américains » et que les membres de Netzah Yehuda « devaient être pleinement soutenus ».

« S’il n’y a personne au ministère de la Défense qui soutienne le bataillon comme il se doit, je demanderai à ce qu’il soit intégré à la police israélienne et au ministère de la Sécurité nationale », a poursuivi Ben Gvir, qui a ajouté qu’il serait prêt à intégrer le bataillon à la police des frontières.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré qu’imposer des sanctions « alors qu’Israël se bat pour son existence est une pure folie ».

« Cela fait partie d’un plan visant à forcer l’État d’Israël à accepter la création d’un État palestinien et à renoncer à la sécurité d’Israël », a déclaré Smotrich sur X.

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