Israël en guerre - Jour 490

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Retour sur la cérémonie qui a instauré la paix entre Manama et Jérusalem

Meir Ben-Shabbat a salué l'accord conclu avec une "famille d'Abraham" ; un communiqué salue des liens "pacifiques et amicaux"

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le chef de la délégation israélienne, le conseiller à la sécurité Meir Ben-Shabbat, à gauche, et le ministre bahreïni des Affaires étrangères,  Abdullatif bin Rashid Al-Zayani, signent l'accord officialisant les relations diplomatiques entre les deux pays dans la capitale bahreïnie de Manama, avec le secrétaire d'Etat américain au Trésor, Steve Mnuchin, à l'arrière-plan, le 18 octobre 2020. (Crédit :  tRonen Zvulun/Pool/AFP)
Le chef de la délégation israélienne, le conseiller à la sécurité Meir Ben-Shabbat, à gauche, et le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Abdullatif bin Rashid Al-Zayani, signent l'accord officialisant les relations diplomatiques entre les deux pays dans la capitale bahreïnie de Manama, avec le secrétaire d'Etat américain au Trésor, Steve Mnuchin, à l'arrière-plan, le 18 octobre 2020. (Crédit : tRonen Zvulun/Pool/AFP)

Israël et Bahreïn ont officiellement déclaré avoir fait la paix et avoir établi des relations officielles dans la journée de dimanche. C’est seulement le quatrième accord de ce type conclu entre l’Etat juif et un pays arabe – et le deuxième en quelques semaines.

Lors d’une cérémonie officielle qui a été organisée à Manama, les responsables des deux nations ont signé huit accords bilatéraux et notamment un « Communiqué conjoint sur l’établissement de relations diplomatiques, pacifiques et amicales ».

Dans ce document, qui a été signé par le conseiller à la sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Meir Ben-Shabbat, et par le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Abdullatif bin Rashid Al-Zayani, les deux pays ont promis de ne pas entreprendre d’actions hostiles l’un envers l’autre et de réagir contre de tels actes émanant de pays tiers.

Le document indique aussi que les deux parties « continueront à mener des initiatives en faveur d’une résolution juste, totale et durable au conflit israélo-palestinien ». Il ne mentionne toutefois pas explicitement l’objectif de l’établissement d’un État palestinien ou la mise en œuvre de la solution à deux Etats.

Les autres traités – des protocoles d’accord – sont consacrés à la coopération bilatérale dans des secteurs variés et notamment dans l’aviation civile, les communications, l’agriculture et la technologie. Ils ont été signés par les directeurs généraux des ministères concernés.

Les textes complets n’ont pas encore été rendus publics.

Dans un long discours qui a suivi la cérémonie de signature, Al-Zayani a exprimé son espoir de voir se mettre en place « une coopération bilatérale fructueuse dans tous les domaines » et il a appelé de ses vœux la paix régionale, avec notamment une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien.

Le roi de Bahreïn Hamad bin Isa Al-Khalifa « croit en l’importance du renforcement des valeurs de tolérance et de coexistence, ainsi que de la compréhension mutuelle, entre les différentes cultures et religions », a affirmé l’éminent diplomate, en particulier dans une région « dont les peuples ont souffert dans de nombreux conflits et combats ».

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn, Abdullatif bin Rashid al-Zayani, et le conseiller à la sécurité nationale israélien Meir Ben Shabbat, lors de la cérémonie de signature d’un accord de paix entre Israël et Bahreïn à Manama, le 18 octobre 2020. (Crédit :Matty Stern/Ambassade américaine à Jérusalem)

« La question palestinienne doit être résolue par le biais de négociations directes entre les deux parties, de manière à trouver une solution satisfaisante pour les deux parties et de manière aussi à réaliser la solution à deux Etats, conformément aux principes prônés par l’Initiative de paix arabe et par le droit international », a continué Al-Zayani.

« Nous saluons le gouvernement israélien pour sa réactivité au cours de cette avancée historique », a ajouté al-Zayani, en évoquant l’accord

Le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Steven Mnuchin, qui a représenté l’administration du président Donald Trump – qui a chapeauté les négociations – a brièvement évoqué les opportunités qui pourront dorénavant se concrétiser pour les deux pays.

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn, Abdullatif bin Rashid al-Zayani, à droite, le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Steve Mnuchin, au centre, et le conseiller à la sécurité nationale israélien Meir Ben Shabbat, lors de la cérémonie de signature d’un accord de paix entre Israël et Bahreïn à Manama, le 18 octobre 2020. (Crédit : Matty Stern/Ambassade américaine à Jérusalem)

« C’est vraiment une réussite remarquable », a commenté Mnuchin. Il a mentionné le tout premier vol El Al, sans escale, qui a relié Tel Aviv à Manama, dans la journée de dimanche. « J’espère que ce sera le premier d’un grand nombre de vols commerciaux entre les deux pays », s’est-il exclamé.

Ben-Shabbat a salué l’accord, disant que c’était un premier pas vers la paix qui se forgeait entre l’Etat juif et Bahreïn. Il a remercié ses hôtes bahreïnis pour leur accueil chaleureux et promis que toute délégation en provenance du royaume serait accueillie avec la même chaleur au sein de l’Etat juif.

« Nous avons commencé la journée en amis et nous la finissons en tant que membres de la même famille – celle d’Abraham », a-t-il noté, une allusion aux Accords d’Abraham qui ont été signés, le mois dernier, à la Maison Blanche.

Le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat, à gauche, et le secrétaire d’Etat américain au Trésor Steve Mnuchin à leur descente de l’avion à l’aéroport international du Bahreïn, le 18 octobre 2020. (Crédit : Ronen Zvulun/Pool/AFP)

Le Communiqué conjoint – qui se trouve au cœur de la nouvelle amitié entre l’Etat juif et Bahreïn – n’est pas un traité d’ordre légal mais plutôt un « accord-cadre », ont expliqué les officiels israéliens qui ont souligné toutefois qu’avec sa signature, les deux pays avaient officiellement établi des relations diplomatiques.

Il est néanmoins difficile de dire quand ce document sera présenté à l’approbation au cabinet israélien et/ou à la Knesset. Il semble probable que le procureur général Avichai Mandelblit exigera au moins un feu vert des ministres à cet égard, dans la mesure où le document contient des obligations du côté d’Israël.

Le ministre Bahreïni des Affaires étrangères Abdullatif bin Rashid al-Zayani, le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat, le directeur-général du ministère israélien des Affaires étrangères Alon Ushpiz et d’autres officiels bahreïnis et israélien lors de la signature d’un accord de paix entre Israël et Bahreïn à Manama, au Bahreïn, le 18 octobre 2020. (Crédit :Matty Stern/Ambassade américaine de Jérusalem)

Peu avant la cérémonie de signature, Netanyahu s’est entretenu au téléphone avec Al-Zayani et avec Mnuchin. Il s’est réjoui des accords qui allaient être signés et a qualifié la cérémonie historique de signature de « pas de géant » vers la paix.

« Le Premier ministre s’est également réjoui du tout premier vol entre Israël et Bahreïn qui a atterri aujourd’hui et a déclaré que cette grande première n’était que la continuation logique de ces avancées vers la paix », d’après un compte-rendu de l’appel téléphonique publié par son bureau.

La délégation israélo-américaine conjointe est arrivée dans ce petit royaume du Golfe, dimanche en début de journée, pour débattre des derniers détails des accords bilatéraux. Le vol El Al 973 – un clin d’œil à l’indicatif téléphonique du pays – a atterri à Manama après avoir décollé de l’aéroport Ben Gurion, le tout premier vol passager sans escale reliant l’Etat juif et Bahreïn.

Al-Zayani a accueilli sur le tarmac de l’aéroport les membres de la délégation conjointe.

Au cours d’une cérémonie organisée à la descente de l’avion, Ben-Shabbat a déclaré en arabe qu’Israël « tend une main de paix authentique à la population du Bahreïn ».

« Ensemble, nous changerons la réalité dans la région au bénéfice de nos nations. Et si Dieu le veut, nous vous accueillerons rapidement en Israël », a-t-il ajouté.

S’exprimant ensuite en hébreu, Ben-Shabbat a déclaré que la délégation – comme cela avait été également le cas d’une autre qui s’était rendue aux Emirats arabes unis – avait effectué un voyage sans escale depuis Tel Aviv, et qu’il espérait que cette liaison aérienne deviendrait régulière dans un avenir proche.

Il a cité le livre de la Genèse : « Que la lumière soit, et la lumière fut. Et l’Eternel vit que tout cela était bon ».

« Puissions-nous apporter la lumière, et apporter ce qui est bon », a-t-il poursuivi. Il a par ailleurs noté que Bahreïn et Israël avaient beaucoup de choses en commun – qu’ils étaient des Etats modestes en taille et en population, mais dont l’esprit d’innovation était incontestable.

Le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat fait une déclaration lors de son arrivée à l’aéroport international de Bahreïn, le 18 octobre 2020. (Crédit : Ronen Zvulun / AFP)

Al-Zayani a fait part de son « optimisme de ce qu’une telle paix puisse apporter une stabilité et une prospérité nouvelles dans la région, en permettant à tous nos jeunes, dans tout le Moyen-Orient, de réaliser leur potentiel et leurs aspirations – ce qui leur est refusé depuis trop longtemps ».

« Aujourd’hui, nous mettons en place les fondations qui nous permettront d’atteindre cet objectif en établissant un cadre pratique qui fera progresser notre coopération bilatérale et le partenariat qui lie si positivement nos pays avec les Etats-Unis d’Amérique », a déclaré le numéro un de la diplomatie bahreïnie.

« Mon espoir est que cette visite soit un autre pas en avant sur la route d’un Moyen-Orient qui soit réellement pacifique, en sécurité, stable – un Moyen-Orient où tous les Etats, toutes les races et toutes les confessions sauront résoudre leurs différences par le dialogue et qui saura offrir à nos enfants une réalité nouvelle de coexistence et de prospérité », a-t-il continué.

Le ministre des Affaires étrangères bahreïni Abdullatif al-Zayani s’exprime lors de l’arrivée d’une délégation israélo-américaine à l’aéroport international de Bahreïn, le 18 octobre 2020 (Crédit : RONEN ZVULUN / POOL / AFP)

A bord de l’avion, Mnuchin avait indiqué aux journalistes que la Maison Blanche et le ministère israélien des Affaires étrangères travaillaient actuellement sur des accords de normalisation avec d’autres pays arabes.

« Nous espérons être en mesure de faire de nouvelles annonces bientôt », avait-il expliqué.

Du tarmac, les officiels se sont rendus à l’hôtel Ritz Carlton, dans la capitale, où ils se sont divisés en de multiples groupes pour travailler sur la finalisation des accords bilatéraux.

Mnuchin et Ben-Shabbat ont aussi été accueillis par le vice-Premier ministre du royaume, Mohammed bin Mubarak Al Khalifa, dans son bureau du palais Gudaibiyah.

A cette occasion, Al Khalifa a répété l’attachement à la paix avec Israël du roi Hamad bin Isa, tout en soulignant que son approche « a également pour objectif de renforcer les efforts de résolution de la question palestinienne sur la base d’une solution à deux Etats… qui est la solution idéale pour la mise en œuvre d’une paix juste et authentique dans la région », selon le ministère des Affaires étrangères bahreïni.

Al Khalifa a ajouté que Bahreïn considérait le processus de paix comme « une avancée importante pour des relations plus larges au bénéfice des pays et des populations de la région ».

Au cours de sa rencontre avec Ben-Shabbat, Al-Zayani a dit que les accords signés « établiront une coopération fructueuse entre Bahreïn et Israël, qui contribuera à consolider les fondations de la paix dans la région », a fait savoir un compte-rendu de ces entretiens émis par le ministère des Affaires étrangères bahreïni.

« Ces visions visent à promouvoir un processus de paix marqué par des perspectives plus positives, en commençant par les droits légitimes du peuple palestinien frère, conformément aux résolutions internationales », a ajouté le ministre.

Pour leur part, un certain nombre de journalistes israéliens qui accompagnaient la délégation ont été invités à visiter la synagogue de Manama, où des offices du soir ont été organisés, et ont pu rencontrer les responsables des communautés juives locales. Dans la synagogue, qui avait été construite dans les années 1930, ils se sont aussi entretenus avec Khalid bin Khalifa Al-Khalifa, à la tête du Centre Global Roi Hamad pour la coexistence pacifique.

Le docteur Shaikh Khalid bin Khalifa Al-Khalifa du Centre Global Roi Hamas pour la coexistence pacifique, parle aux journalistes à la synagogue de la communauté juive au Bahreïn, le 18 octobre 2020. (Crédit : Matty Stern/Ambassade américaine de Jérusalem)

Les responsables de ce minuscule royaume du Golfe considèrent ce court voyage – les Israéliens ne sont restés que l’après-midi et la soirée – comme étant l’équivalent du déplacement historique de la délégation israélo-américaine à Abou Dhabi, le 31 août, pendant lequel les officiels ont posé les fondations du traité, signé quinze jours plus tard lors d’une cérémonie à la Maison Blanche.

Dimanche soir, la délégation américaine – avec à sa tête Mnuchin et l’envoyé spécial pour le conflit israélo-palestinien de la Maison Blanche Avi Berkowitz — s’est rendue aux Emirats arabes unis pour des rencontres.

La délégation israélienne ne s’est pas jointe aux Américains pour ce voyage aux Emirats. Elle est retournée à Tel Aviv dimanche soir.

Mardi, une délégation émiratie, qui comprendra deux éminents ministres, devrait arriver en Israël pour des entretiens bilatéraux concernant la mise en oeuvre de l’accord de normalisation.

Ce sera la première fois que des ministres émiratis se rendront publiquement en Israël depuis que l’annonce de la conclusion de l’accord diplomatique le 13 août.

Aaron Boxerman et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.

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