Rivlin rencontre des dirigeants religieux et appelle au calme avant Pessah
Le président dit à des responsables musulmans, chrétiens et juifs qu’Israël est engagé au statu quo au mont du Temple

Le président Reuven Rivlin a appelé les dirigeants des communautés religieuses d’Israël à travailler pour réduire les tensions entourant le mont du Temple à Jérusalem, et pour promouvoir un message de tolérance avant les fêtes de Pessah, la Pâques orthodoxe et d’autres.
« C’est un moment de crise réelle, et l’obligation d’empêcher le déclenchement de la violence qui menace les innocents pèse toujours sur les épaules de chacun d’entre nous », a déclaré Rivlin pendant une réunion du Conseil des dirigeants de communautés religieuses en Israël à la résidence présidentielle, à Jérusalem.
« Déjà maintenant, la tension a augmenté dans toute la ville, et en particulier dans le Bassin Saint, et autour du mont du Temple lui-même. Israël est engagé dans le statu quo, est vigilant dans son application, et assurera qu’il soit maintenu. »
La rencontre a rassemblé, entre autres, le grand rabbin israélien, David Lau, le président du Conseil des dirigeants religieux musulmans, le Sheikh Mohammed Kaiyuan, le dirigeant spirituel druze, le Sheikh Muwaffak Tarif, et le patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Théophile III.
La rencontre a eu lieu quelques heures après que des dirigeants palestiniens ont prévenu que les visites de Juifs sur le complexe du mont du Temple pendant Pessah enflammeront les tensions. Il a été annoncé mercredi que la semaine dernière, un couple juif s’est secrètement marié pendant une visite sur le mont du Temple, menant plusieurs politiciens israéliens à prévenir que cette action menaçait d’enflammer de nouvelles violences autour du lieu saint.
Mercredi, Adnan Gaith, directeur de la branche armée du Fatah, Tanzim, à Jérusalem, a déclaré à la radio publique israélienne que tout appel de dirigeants religieux ou politiques juifs à se rendre sur l’explosif complexe, qui accueille aujourd’hui la mosquée Al-Asqa et le Dôme du Rocher, connu en arabe comme Haram al-Sharif, le Sanctuaire Saint, « n’apportera pas la paix ou le calme ».

Le mufti de Jérusalem, le Sheikh Muhammad Ahmad Hussein, responsable de la mosquée Al-Aqsa, a également prévenu contre des « provocations » juives accrues sur le complexe pendant la fête juive, qui commence vendredi soir prochain.
Geith et Hussein, qui n’ont pas semblé faire référence au mariage sur le mont du Temple, ont accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’y exacerber les tensions.
Les Musulmans considèrent le complexe comme le troisième site saint de l’islam, après La Mecque et Médine.
Dans le judaïsme, le mont du Temple est si saint que les Juifs se sont traditionnellement empêchés de prier là-bas, se rassemblant à la place au mur Occidental adjacent, un mur de soutien de l’ancien complexe du Temple, qui est devenu le premier site saint pour les prières juives. Mais pendant Pessah, certains Juifs pratiquants cherchent à visiter le mont en hommage aux pèlerinages que faisaient les Juifs aux temps bibliques.
Dans le cadre d’un accord entre le gouvernement israélien et les autorités islamiques sur le site, conclu après la conquête israélienne de la Vieille Ville de Jérusalem en 1967, les Juifs ont le droit de visiter mais pas de prier sur le mont lui-même.
Des visiteurs juifs suspectés de violer la restriction de prière au mont du temple sont arrêtés régulièrement par la police.
Des affrontements entre de jeunes Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes ont éclaté sur le complexe en septembre 2015, les Musulmans craignant qu’Israël ne prévoie de modifier les règles gouvernant le site. Israël a démenti plusieurs fois avoir un tel projet.
Stuart Winer et Adiv Sterman ont contribué à cet article.