Royaume-Uni: clôture de l’enquête sur une journaliste qui avait tourné à la polémique
La police était venue au domicile d'Allison Pearson pour l'informer qu'elle faisait l'objet d'une enquête suite à un message signalé pour incitation à la haine raciale
La police britannique a annoncé avoir clôturé sans suite l’enquête qui avait suscité une vive polémique sur une chroniqueuse du journal conservateur The Telegraph, accusée d’avoir publié un message sur le réseau social X incitant à la haine raciale.
Après examen du dossier, le bureau du procureur « a estimé qu’il n’y avait pas matière à inculpation », a indiqué la police de l’Essex (sud-est) dans un communiqué, ajoutant que l’enquête était « close ».
Un « examen indépendant » de la manière dont la police a géré cette affaire va être mené en interne, précise le communiqué.
Allison Pearson, chroniqueuse au Telegraph, avait affirmé la semaine dernière que la police s’était rendue à son domicile pour l’informer qu’elle faisait l’objet d’une enquête suite à une publication signalée pour incitation à la haine raciale.
Elle s’était dite « sidérée », « choquée » et avait dénoncé « une intrusion de l’État dans sa vie privée ».
Le message, publié il y a un an dans le contexte des manifestations anti-Israël après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, a été supprimé.
Mais selon la BBC, il s’agit d’une photo de deux policiers à côté de deux hommes tenant un drapeau du parti pakistanais Tehreek-e-Insaf (PTI).
« Invitée à poser pour une photo avec les sympathiques et pacifiques British Friends of Israel samedi, la police a refusé. Regardez ces gens qui sourient avec ceux qui détestent les Juifs », a écrit Pearson dans son message accompagnant la photo, selon la BBC.
Abondamment relayée par son journal, l’affaire avait tourné au débat sur la liberté d’expression et la chroniqueuse a reçu de nombreux soutiens de la droite conservatrice et de l’extrême-droite.
« Nous ne devrions pas voir des journalistes recevoir la visite de la police pour avoir exprimé des opinions », avait notamment estimé la cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch, tandis que l’ancien Premier ministre Boris Johnson avait appelé l’actuel occupant de Downing Street, le travailliste Keir Starmer à « dire à la police de surveiller les rues, pas les tweets ».
Un porte-parole de Downing Street avait assuré que le gouvernement allait revoir les procédures en vigueur au sein de la police concernant le traitement des « incidents haineux non criminels » pour garantir « le droit fondamental à la liberté d’expression ».