Ryad libère deux Indonésiennes condamnées à mort pour sorcellerie – Jakarta
La police religieuse saoudienne chargée de faire respecter les règles de pratique de l'islam dans le pays avait arrêté les deux femmes pour actes de sorcellerie présumés
Deux domestiques indonésiennes condamnées à mort en Arabie saoudite pour avoir pratiqué la sorcellerie contre leurs employeurs sont rentrées à Jakarta mercredi après avoir obtenu un allègement de peine, a indiqué le ministère des Affaires étrangères indonésien.
Sumartini et Warnah, qui ne portent chacune qu’un nom, sont arrivées à Jakarta après avoir passé plus de 10 ans en prison en Arabie saoudite, a confirmé un porte-parole du ministère à l’AFP.
Les deux femmes avaient été condamnées à mort en 2009 par un tribunal de Ryad mais ont vu leur peine commuées à de la prison après des années de négociations entre Jakarta et le royaume pétrolier.
« Après de difficiles négociations, l’ambassade est parvenue à convaincre le gouvernement saoudien de laisser les femmes rejoindre leur patrie », a indiqué l’ambassadeur d’Indonésie dans le royaume, Agus Maftuh Abegebriel.
L’Arabie saoudite, un royaume ultra-conservateur a massivement recours aux exécutions.
Le pays a mis à mort mardi 37 de ses citoyens condamnés pour « terrorisme », atteignant un total de plus de 100 exécutions cette année, selon l’agence de presse saoudienne.
La police religieuse saoudienne chargée de faire respecter les règles de pratique de l’islam dans le pays avait arrêté les deux femmes pour actes de sorcellerie présumés.
Sumartini a été accusée d’avoir fait disparaître le fils de 17 ans de son employeur en ayant eu recours à de la « magie noire ». Ce dernier avait été retrouvé vivant par la suite.
Warnah, de son côté, aurait jeté un sort contre la première épouse de son employeur et a été jugée responsable de l’avoir rendue malade, ont rapporté les médias indonésiens.
Les défenseurs indonésiens des droits de l’homme réclamaient depuis des années la libération des deux femmes et avaient organisé des manifestations pendant la visite du roi Salmane en 2017.
L’Indonésie s’est plainte à de nombreuses reprises des mauvais traitements contre ses ressortissants employés à l’étranger. En 2015, elle a interdit le recrutement de domestiques indonésiennes dans 21 pays du Moyen-Orient.
Cette décision était intervenue après l’exécution de deux Indonésiennes en Arabie saoudite sans que Ryad n’eut informé leur famille ou les services consulaires indonésiens.