Sarah Halimi : davantage de réactions suite à la décision de justice
Le grand-rabbin Haïm Korsia, l'acteur Richard Berry et d'autres personnalités ont depuis réagi à la décision de ne pas reconnaître l'assassin de Sarah Halimi pénalement responsable
Suite à la décision de la cour d’appel de Paris de reconnaître le meurtrier de Sarah Halimi, une sexagénaire juive assassinée en 2017, pénalement irresponsable, de nombreuses voix se sont élevées.
Parmi la classe politique, si la droite a largement condamné le jugement, la gauche, hormis Anne Hidalgo, et LREM, hormis le député François de Rugy, sont restés silencieux.
Citoyens Juifs comme non-Juifs, responsables communautaires et personnalités publiques ont également réagi – parmi eux, Bernard-Henri Lévy, Françoise Laborde, Joseph Mace-Scaron ou encore Joann Sfar.
Suite à ces premières réactions de personnalités publiques, d’autres ont depuis émergé sur les réseaux sociaux.
Hier, le grand-rabbin de France, Haïm Korsia, a écrit sur Twitter : « Scandaleuse et sidérante décision. Faut-il comprendre qu’être sous l’emprise de stupéfiants octroie le permis de tuer ? »
Scandaleuse et sidérante décision. Faut-il comprendre qu’être sous l’emprise de stupéfiants octroie le permis de tuer? https://t.co/uMqMmXNrHZ
— Haïm Korsia (@HaimKorsia) December 23, 2019
L’acteur Richard Berry a, sur Instagram, partagé un tweet de Me Francis Szpiner, avocat des parties civiles, et commenté en reprenant une phrase de Franz-Olivier Giesbert dans sa chronique du Point : « Il y a deux façons de rendre la justice, couché ou debout. Après avoir fait preuve d’une grande lâcheté pendant l’occupation nazie, la justice française a commis une grande faute et le mot est faible. »
La publication de Richard Berry a notamment été commentée par l’actrice Marie-Josée Croze : « C’est absolument inacceptable. La justice française est antisémite. »
Le journaliste François Busnel a commenté avec des claquements de mains, et l’animatrice Véronika Loubry par le message : « Honteux vraiment honteux. » Patrick Braoudé, acteur, scénariste et photographe, a lui écrit : « Un scandale judiciaire. Nous ne pouvons pas en rester là. »
Dans un autre post sur Instagram, l’écrivaine Emilie Frèche a indiqué : « Au-delà du drame pour la famille et de la vérité qui ne sera jamais faite, je pense ce matin à tous ceux qui s’engagent au quotidien pour faire reculer la haine, à tous ceux qui sont descendus dans la rue pour dire non, qui ont déposé des gerbes, commémoré des crimes, accompagné des projets éducatifs, raconté, expliqué, travaillé comme des petites fourmis pour que l’antisémitisme – cette cause nationale, on se demande bien pourquoi – recule. Car c’est d’eux et de leur travail si difficile que la justice se moque aujourd’hui en considérant, dans une sorte de bouffée délirante semblable à celle du meurtrier, qu’on peut être à la fois antisémite et irresponsable. Irresponsable justice. »
Romain Lancry, comédien, a lui commenté le tweet de Me Francis Szpiner déjà partagé par Richard Berry par plusieurs hashtags : « #sarahhalimi #incense #justice »
La chambre de l’instruction a tranché jeudi entre les expertises psychiatriques contradictoires du dossier et conclu à l’abolition du discernement de Kobili Traoré au moment des faits. La décision met ainsi fin à la détention du suspect.
La cour d’appel a en outre ordonné son hospitalisation et des mesures de sûreté pour une durée de 20 ans, comprenant l’interdiction d’entrer en contact avec les proches de la victime et de retourner sur les lieux.
En proie à une bouffée délirante liée à une forte consommation de cannabis, ce jeune musulman avait roué de coups sa voisine aux cris de « Allah Akbar » avant de la défenestrer dans la cour de leur immeuble du 11e arrondissement parisien.