Israël en guerre - Jour 533

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Selon Gideon Saar, nombreux au Likud sont comme lui opposés à une élection

Selon le député, Netanyahu et Gantz seraient à blâmer si la crise budgétaire n'est pas résolue avant la date limite du 25 août ; le Premier ministre ne lui a pas parlé depuis mai

Le député Likud Gideon Saar lors d'un débat en session plénière de la Knesset sur la demande d'immunité parlementaire du député Haim Katz, le 20 février 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le député Likud Gideon Saar lors d'un débat en session plénière de la Knesset sur la demande d'immunité parlementaire du député Haim Katz, le 20 février 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Gideon Saar, membre du parti au pouvoir, le Likud, et rival interne du Premier ministre Benjamin Netanyahu, s’est prononcé avec force dimanche soir contre la possibilité de nouvelles élections dans un contexte d’impasse sur le budget de l’Etat.

Le ministre de la Défense Benny Gantz, du parti Kakhol lavan, a demandé au gouvernement d’adopter un budget de deux ans couvrant les années 2020 et 2021, conformément à l’accord de coalition signé entre les deux partis en mai, qui prévoit que le budget doit être adopté avant le 25 août sous peine de dissolution du gouvernement.

M. Netanyahu insiste au contraire sur un budget d’un an, affirmant que la pandémie de coronavirus avait bouleversé les prévisions économiques pour l’année prochaine. Puisque selon la loi israélienne, l’échec de l’adoption d’un budget 2021 en mars prochain obligerait à de nouvelles élections, Kakhol lavan a accusé Netanyahu de tenter délibérément de violer l’accord de coalition avec sa demande de budget pour éviter de remettre le poste de Premier ministre à Gantz en novembre 2021, conformément à l’accord.

Si des élections sont convoquées, ce serait le quatrième vote national depuis avril 2019.

Dans une interview accordée à la Treizième chaîne d’information, Saar a déclaré que Netanyahu et Gantz seraient tous deux fautifs si des élections anticipées étaient organisées.

« Beaucoup de mes amis au Likud pensent comme moi qu’il ne devrait pas y avoir d’élections », a déclaré Saar, qui a défié sans succès Netanyahu lors des primaires du parti avant la dernière élection en mars.

Il a déclaré que la tenue d’élections supplémentaires en pleine pandémie de coronavirus et la crise économique qui l’accompagne – « la plus grave que l’État ait connue » – entraîneraient une nouvelle perte de confiance dans le système politique.

« Les élections seraient un coup dur pour le pays », a déclaré M. Saar.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gideon Saar (à gauche), au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 25 décembre 2012. (Miriam Alster/ Flash90/ File)

Il a souligné que les élections n’étaient pas une fatalité et que s’il y avait de la bonne volonté des deux côtés, une solution sur le budget pourrait être trouvée avant la date limite du 25 août.

« Quinze jours, c’est très long dans la politique israélienne », a-t-il déclaré. « Une solution peut être obtenue. »

Il a proposé un compromis qui prévoit l’approbation d’un budget pour le reste de l’année 2020, mais qui prévoit que les négociations sur le budget de l’année prochaine commence juste après.

« Il faut faire preuve de souplesse tout en maintenant la confiance », a-t-il ajouté. « Si nous allons aux élections, il n’y aura pas de budget, qu’il soit annuel ou biennal, et Israël sera lésé. Je soutiendrai tout accord qui sera conclu. »

Saar a également déclaré que Netanyahu ne lui avait pas parlé depuis le mois de mai.

Selon les fuites d’une réunion à huis clos, dimanche dernier, du cabinet coronavirus – une commission ministérielle chargée d’endiguer la propagation du virus et de gérer ses retombées économiques – Gantz a accusé violemment Netanyahu de l’avoir délibérément trompé, affirmant que le Premier ministre n’avait jamais eu l’intention d’honorer l’accord de coalition entre leurs partis.

M. Netanyahu a rétorqué avec sarcasme qu’il n’entendait pas son ministre de la Défense, selon la Douzième chaîne de télévision, qui a cité trois ministres qui, selon elle, étaient présents à la réunion. « Est-ce que quelqu’un va monter le volume ? Nous n’entendons pas », a déclaré Netanyahu.

Le ministre de la Défense Benny Gantz (à gauche) s’entretient avec le directeur de l’Institut de recherche biologique, le professeur Shmuel Shapira, au laboratoire de Ness Ziona, le 6 août 2020. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Le reportage indique également que Gantz a ensuite accusé le ministre des Finances Israel Katz d’essayer d’imposer un budget d’un an en donnant l’ordre au ministère des Finances de ne rédiger qu’un budget pour 2020, en violation de l’accord de coalition. Le budget sur deux ans n’ayant pas été préparé, il faudrait maintenant des semaines pour le préparer, des semaines qui signifieraient une instabilité supplémentaire pour l’économie israélienne en difficulté.

Ces développements surviennent alors que des rumeurs de plus en plus nombreuses circulent selon lesquelles Netanyahu aurait délibérément acculé Gantz au pied du mur afin de dissoudre le gouvernement et de forcer la tenue de nouvelles élections.

Si une nouvelle élection est convoquée avant l’échéance budgétaire du 25 août, elle se tiendrait entre mi et fin novembre – très probablement le 18 ou le 25 novembre – et constituerait la quatrième élection générale en 19 mois.

Les tensions entre les deux hommes politiques ont déjà presque gelé le travail du gouvernement. Dimanche dernier, pour la première fois, la réunion hebdomadaire du cabinet a été sabordée en raison de l’échec de Netanyahu et de Gantz à s’entendre sur un ordre du jour.

Dans le cadre de leur accord de coalition, les deux partis doivent approuver l’ordre du jour de la réunion hebdomadaire du cabinet, qui se tient généralement le dimanche. Mais comme aucun accord n’a été trouvé sur l’ordre du jour, la réunion a été annulée.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu visite une base du Commandement du Front Intérieur de l’armée israélienne à Ramle, le 4 août 2020. (Yossi Aloni/Flash90)

Un article de journal dimanche matin a cité des hauts fonctionnaires de Kakhol lavan affirmant que cela avait été une « erreur » d’entrer dans une coalition avec le Likud, et qu’il n’y avait pas de réelle possibilité de résoudre la crise budgétaire parce que Netanyahu était déterminé à mener le pays aux urnes.

« En fin de compte, cela a été une erreur d’entrer au gouvernement dirigé par Bibi si, après trois mois, tout s’écroule », a déclaré au journal Yedioth Ahronoth un responsable du parti non identifié, en utilisant le surnom de Netanyahu.

« Nous n’étions pas sûrs que Netanyahu respecterait l’accord de rotation [selon lequel Gantz deviendra Premier ministre en novembre 2021], mais il s’avère maintenant qu’il n’attend même pas novembre 2021 mais veut tout démanteler maintenant, simplement par peur que [le chef Kakhol lavan Benny] Gantz le remplace comme Premier ministre. »

Le Likud, quant à lui, estime que l’insistance de Kakhol lavan sur un budget de deux ans serait préjudiciable aux Israéliens.

Le ministre des Finances Israel Katz tient une conférence de presse au ministère des Finances à Jérusalem, le 1er juillet 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)

« Ils ont franchi une ligne rouge. Kakhol lavan est passé d’un désaccord politique à un grave préjudice pour la population en général », a déclaré M. Katz à la radio de l’armée dimanche matin.

Alors que Netanyahu doit céder le poste de Premier ministre à Gantz s’il convoque de nouvelles élections avant que le chef de Kakhol lavan ne prenne la tête du gouvernement en novembre 2021, l’accord de coalition a fait une exception en cas d’échec de l’adoption d’un budget, ce qui a fait naître des rumeurs selon lesquelles le chef du Likud imposait la crise budgétaire maintenant pour éviter de devoir quitter son poste dans 15 mois.

Gantz et Netanyahu se sont entendus sur un accord de partage du pouvoir en mai après que trois tours consécutifs d’élections se sont révélés peu concluants. L’accord a provoqué la scission de Kakhol lavan, en raison de la promesse de campagne du parti de ne pas rejoindre un gouvernement dirigé par le Premier ministre en raison des accusations de corruption portées contre lui. Yair Lapid de Yesh Atid et Moshe Yaalon de Telem ont quitté la coalition formée par Kakhol lavan pour l’opposition tandis que Gantz et son collègue Gabi Ashkenazi, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, ont fait entrer pour moitié leur faction dans la coalition dirigée par Netanyahu.

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