Ses élèves et des enseignants de 3 continents disent adieu à un réserviste tué à Gaza
Yossi Hershkovitz, directeur d'un lycée pour garçons de Jérusalem, a été salué pour son "dévouement" et l'attachement qui le liait "quotidiennement" à ses élèves
JTA — Vendredi, peu avant que son unité ne soit envoyée dans le nord de la bande de Gaza dans le cadre de la guerre menée par Israël, une guerre qui vise à éradiquer le Hamas, le sergent-major (réserviste) Yossi Hershkovitz avait fait une vidéo pour ses élèves du lycée pour garçons ORT Pelech, à Jérusalem, dont il était le directeur.
« Aujourd’hui en Israël, il n’y a ni droite, ni gauche, ni Haredim. Il n’y a que des Juifs », avait-il commenté, sanglé dans son uniforme vert. Il avait cité la Torah et il avait cité aussi des propos tenus par feu le grand-rabbin britannique, Jonathan Sacks, sur l’importance de s’appuyer sur sa foi en période de crise et sur cette capacité des Juifs à apporter de la lumière au monde.
« L’enseignement de Yossi était ancré dans la compassion et dans la bienveillance à l’égard de chaque élève en tant qu’individu », a écrit le rabbin Binyamin Krauss, principal de la SAR Academy dans le Bronx, une école du mouvement orthodoxe moderne où Hershkovitz et son épouse Hadas avaient été professeurs de 2012 à 2016. « C’était un homme qui avait des idéaux forts et qui respectait les principes de la Torah, appliquant ses convictions dans les classes comme à l’extérieur ».
Hershkovitz, 44 ans, a été tué à Gaza dimanche, avec quatre autres réservistes, lors de l’explosion d’un puits de tunnel piégé qui se trouvait aux abords d’une mosquée du secteur de Beit Hanoun. Les troupes étaient à l’extérieur du tunnel lors de la déflagration.
Matan Meir, 38 ans, originaire d’Odem, a aussi perdu la vie lors de cet incident. Producteur de télévision, il était connu pour avoir travaillé sur « Fauda », la série à succès israélienne dont la troisième saison s’était concentrée sur les opérations d’une unité sous couverture dans la bande de Gaza.
En tant qu’éducateur, Hershkovitz s’était fait aimer sur trois continents. A l’école SAR, il enseignait l’hébreu et c’est lui qui organisait l’office de commémoration annuel rendant hommage aux soldats israéliens tombés au combat à l’école. Il aimait le violon, et il jouait volontiers de son instrument lors des événements organisés au sein de l’établissement. C’est lui qui avait été à l’origine d’un programme appelé Meorav Yerushalmi — un programme d’apprentissage multidisciplinaire associant études religieuses et laïques dont de nombreuses écoles se sont dorénavant emparées.
« Son sacrifice pour Israël, ce pays qu’il aimait tant, reflète le même dévouement, le même attachement que celui qu’il affichait à l’égard de ses élèves quotidiennement », a écrit Kraus dans une note aux parents, où il appelait à soutenir la veuve de Hershkowitz et leurs cinq enfants.
Pendant les étés 2014-2015, il avait aussi été « Rosh Tzofiyut » (chef scout) au Camp Moshava I.O., un camp du mouvement orthodoxe moderne de Honesdale, en Pennsylvanie.
Dans le cadre de son travail au poste de directeur de l’ORT Pelech, il avait forgé des liens avec le Mount Scopus Memorial College de Melbourne, en Australie, qui envoie dorénavant des élèves à ORT Pelech pendant neuf semaines à l’occasion d’un programme d’échange.
« Yossi était un directeur adoré, un éducateur de premier plan, un homme du peuple, aimant et généreux, qui voyait devant lui toutes les possibilités de faire le bien et de créer un monde meilleur, plus lumineux », a commenté le directeur-général du réseau ORT, Tzvika Peleg.
Hershkovitz vivait à Gvaot, une communauté du Gush Etzion, en Cisjordanie. Il avait obtenu une licence en arts en études proches et moyen-orientales à l’université de Bar Ilan. Il avait aussi travaillé trois ans comme gardien de sécurité au bureau du Premier ministre.
Après les funérailles, lundi, c’est un cortège qui a accompagné la famille à l’école ORT Pelech, située dans le quartier Katamon de Jérusalem, où les collègues, les élèves du défunt ainsi que leurs parents se sont alignés, les uns à côtés des autres, sur le bord de la rue.
« Nous n’avons pas l’habitude de venir à l’école sans apercevoir notre directeur à la porte pour nous dire bonjour le matin », a déclaré Gilad Barchad, 13 ans, au Jerusalem Post.