Trump renonce à nommer Elise Stefanik à l’ONU pour préserver la majorité républicaine
Le président des États-Unis dit que la représentante restera à la Chambre et pourrait rejoindre la direction du parti

Donald Trump a annoncé jeudi renoncer à nommer l’élue new-yorkaise Elise Stefanik comme ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, déclarant ne pas vouloir « prendre de risque » face à la fine majorité dont disposent les républicains à la Chambre des représentants.
« Avec une majorité aussi serrée, je ne veux pas prendre le risque de voir quelqu’un d’autre briguer le siège d’Elise », a écrit Trump sur Truth Social.
« D’autres personnes peuvent accomplir un excellent travail à l’ONU. Par conséquent, Elise restera au Congrès, rejoindra l’équipe dirigeante de la Chambre et continuera à se battre pour notre formidable peuple américain », a-t-il ajouté.
La confirmation de Mme Stefanik à ce poste aurait entraîné sa démission de la chambre basse du Congrès et la tenue d’une élection partielle.
Le président américain a donc préféré éviter le risque d’éroder la marge de manoeuvre de son parti, et a affirmé sur sa plateforme Truth Social qu’il était « essentiel de maintenir CHAQUE siège républicain au Congrès ».
L’année dernière, Stefanik s’est fait remarquer pour son ton incisif lors d’une audition sur l’antisémitisme dans les universités, interpellant les présidentes d’établissement. Cette intervention lui a valu un large soutien des groupes pro-israéliens de l’establishment politique.
A 40 ans, Elise Stefanik était censée devenir l’ambassadrice des Etats-Unis au sein d’une organisation que Donald Trump a fortement critiqué à de nombreuses reprises.
Cette ancienne élue modérée, devenue alliée indéfectible du milliardaire républicain, avait elle-même dénoncé fin janvier la « gangrène antisémite » qui touche l’ONU.
Connue pour ses positions pro-israéliennes, elle avait notamment déclaré être sur la même ligne que des ministres israéliens d’extrême droite, qui estiment que leur pays a un « droit biblique sur la Cisjordanie ».
Aucun problème n’était attendu pour la confirmation de sa nomination par le Sénat américain.
Mais alors que Donald Trump avait nommé d’autres élus de la Chambre des représentants à divers postes, il a vu la majorité des républicains fondre comme neige au soleil. Il s’est ainsi attiré des problèmes avec des élus de son camp, qui – disposant d’un pouvoir de blocage – ont exprimé leur opposition publique sur certains sujets, notamment budgétaires.
« Les gens adorent Elise, et avec elle, nous n’avons pas à nous inquiéter quand viendra le jour de l’élection », a déclaré Donald Trump sur Truth Social.
« Il y en d’autres qui peuvent faire du bon boulot aux Nations unies », a-t-il ajouté, sans préciser pour le moment qui il comptait nommer en remplacement.