Tsahal : Des frappes ont visé un organisme de financement du Hezbollah
Le bâtiment ciblé par l’armée détenant des centaines de millions de dollars pour l'achat d'armes et les paiements du groupe terroriste chiite libanais
L’armée israélienne a indiqué lundi que des avions à réaction avaient frappé des dizaines de sites liés à un organisme de financement du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Les frappes ont eu lieu à Beyrouth et au sud-Liban.
La plupart des frappes visaient des succursales d’une banque clandestine non agréée, considérée comme l’une des principales sources d’argent du groupe terroriste chiite libanais.
Tsahal affirme que le Hezbollah détient des centaines de millions de dollars dans les succursales de l’association, y compris des fonds directement associés aux activités terroristes de sa branche armée.
Ces fonds sont utilisés pour l’achat d’armes, ainsi que pour le paiement et la distribution de salaires aux terroristes du Hezbollah.
L’armée a précisé avoir pris d’importantes mesures pour éviter de blesser les civils, en les avertissant à plusieurs reprises d’évacuer les lieux, et note que les frappes s’inscrivent dans le cadre des « efforts continus visant à nuire aux activités terroristes du Hezbollah, à perturber les activités armées du Hezbollah et à rendre difficile pour le Hezbollah la restauration de ses capacités armée ».
מטוסי קרב של חיל האוויר תקפו במהלך הלילה, בביירות, בעומק ובדרום לבנון, ובהכוונה מודיעינית של אגף המודיעין, עשרות מפקדות ואתרים בהם אוחסנו כספים ששימשו את הזרוע הצבאית של ארגון הטרור חיזבאללה לפעילות טרור נגד מדינת ישראל>> pic.twitter.com/QKxITJxzkc
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) October 21, 2024
La Force de paix de l’ONU au Liban (FINUL) a pour sa part accusé Tsahal d’avoir « délibérément » détruit une « tour d’observation » des Casques bleus dans le sud du Liban, dernier d’une série d’incidents contre ses positions qui ont valu à Israël une volée de critiques internationales.
L’agence de presse libanaise Ani a rapporté onze frappes israéliennes qui ont principalement visé des « filiales d’Al-Qard al-Hassan » dans la banlieue sud de Beyrouth, et une visant le même groupe dans l’est du Liban, après des appels israéliens à la population à évacuer les abords des bureaux de cet organisme, soumis à des sanctions américaines.
La société financière « Al-Qard al-Hassan est impliquée dans le financement des opérations terroristes du Hezbollah », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, Avichay Adraee, sur le réseau social X.
À Saïda, dans le sud, un correspondant de l’AFP a vu des personnes s’enfuir des environs d’un site de cet organisme.
Plus tôt, Tsahal avait annoncé avoir visé un « centre de commandement » du Hezbollah près de la capitale et mené des frappes aériennes sur des dizaines de localités dans le sud.
Une source sécuritaire libanaise a par ailleurs fait état d’une « frappe » dimanche soir près de l’aéroport international de Beyrouth, qui jouxte la banlieue sud. Un journaliste de l’AFP a vu des volutes de fumée s’élever non loin.
En guerre sur deux fronts, l’armée israélienne poursuit ses opérations contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, où une frappe israélienne aurait fait au moins 73 morts la veille à Beit Lahia (nord), selon les secours, un bilan contesté par Israël.
Elle a aussi annoncé dimanche soir avoir intercepté dans l’espace aérien syrien un drone s’approchant « depuis l’est ».
Maisons « dynamitées »
Après avoir essuyé des tirs quasi-quotidiens de la part du Hezbollah depuis le 8 octobre 2023 – empêchant plus de 60 000 Israéliens évacués depuis de rentrer chez eux, Israël a lancé une campagne de frappes aériennes massives le 23 septembre sur les bastions du Hezbollah à travers le Liban, et depuis le 30 septembre Israël mène une opération terrestre dans le sud du pays, et récemment élargie aux zones côtières du sud-ouest.
Plus de 50 localités ont été bombardées dimanche dans cette région frontalière d’Israël, selon l’Ani, qui a également rapporté que Tsahal y « dynamitait » des maisons dans des villages.
Les forces armées libanaises (LAF), qui ne prennent pas part au conflit, ont annoncé la mort de trois soldats dans une frappe israélienne dans le sud.
Visitant des troupes dans le nord d’Israël, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a assuré que l’armée « détruit » le Hezbollah, « dans tous les villages le long de la frontière ». Israël dit vouloir y neutraliser le groupe terroriste chiite libanais pour permettre le retour chez eux de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël, évacués par les tirs de roquettes incessants.
Le Hezbollah a de son côté revendiqué de nouveaux tirs visant notamment trois bases militaires près de Haïfa et Safed, dans le nord d’Israël, ainsi que contre des troupes israéliennes dans le sud du Liban.
Il a aussi affirmé avoir abattu un drone israélien, sans préciser où.
Au moins 1 470 morts ont été signalées au Liban depuis le 23 septembre, d’après un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, et à la mi-octobre, l’ONU recensait près de 700 000 déplacés.
Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait accusé le groupe terroriste chiite libanais d’avoir tenté de l’assassiner après un tir de drone qui a visé, en son absence, sa résidence privée à Césarée, une ville côtière du centre d’Israël.
Le Hezbollah n’a pas revendiqué ce tir, mais la mission iranienne à l’ONU a affirmé qu’il était derrière l’attaque.
« Mourir de faim »
Parallèlement, l’armée israélienne intensifie ses opérations dans la bande de Gaza contre le Hamas, dont elle a éliminé mercredi le chef, Yahya Sinwar.
Elle a annoncé dimanche y mener des opérations dans « le nord, le centre et le sud ».
Dimanche, des familles pleuraient leurs proches tués dans la frappe sur Beit Lahia à l’hôpital Kamal Adwan, l’un des principaux du secteur.
Israël a affirmé avoir visé une « cible » du Hamas et assuré que le bilan des autorités de Gaza « ne correspondait pas » aux informations en sa possession.
Avant cette frappe, la Défense civile avait fait état de « plus de 400 morts » dans le nord de Gaza depuis le début de l’opération lancée par Tsahal le 6 octobre dans le secteur de Jabaliya.
« Nous sommes pris au piège, sans nourriture, eau et médicaments, et risquons de mourir de faim au milieu des décombres et destructions », témoigne auprès de l’AFP Ahmad Saleh, 36 ans, à Beit Lahia.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu’il continuerait à se battre malgré la mort de Sinwar, considéré comme l’instigateur du pogrom perpétré en Israël du 7 octobre 2023 ayant déclenché la guerre.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Plus de 42 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre