Tsahal minimise la portée du retard des livraisons d’armes américaines
Les Etats-Unis avaient confirmé plus tôt agir pour éviter l'utilisation de certaines armes à Rafah
L’armée israélienne semble minimiser les blocages imposés à une livraison d’armes par une administration américaine inquiète de la perspective d’une offensive de grande ampleur de Tsahal à Rafah, dans le sud de Gaza, en disant que les alliés règlent d’éventuels désaccords « à huis clos ».
Lors d’une conférence organisée par le journal Yedioth Ahronoth en ce huitième mois de guerre à Gaza, le porte-parole militaire en chef, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué que le niveau de coordination entre Israël et les États-Unis avait atteint « un sommet sans précédent, je pense, dans toute l’histoire ».
Pour sa part, l’administration Biden a confirmé l’information selon laquelle elle avait retardé, la semaine dernière, l’envoi d’une cargaison de bombes d’une demi à une tonne, de crainte qu’Israël ne les utilise lors de son offensive terrestre de grande ampleur à Rafah.
C’est la première fois depuis le 7 octobre que les États-Unis bloquent une cargaison d’armes destinée à Israël.
Washington s’oppose catégoriquement à toute forme d’offensive de grande ampleur dans cette ville du sud de Gaza, convaincu qu’il est impossible pour Israël d’assurer la sécurité du million ou plus de Palestiniens qui s’y sont réfugiés.
Un haut responsable de l’administration Biden a déclaré au Times of Israel que les États-Unis avaient organisé deux réunions à distance avec de hauts responsables israéliens, ces derniers mois, pour dire leur inquiétude concernant une éventuelle opération à Rafah et aussi proposer des alternatives pour cibler le Hamas dans la ville.
Ces pourparlers se poursuivent, mais la Maison Blanche estime qu’ils sont insuffisamment avancés pour faire taire ses inquiétudes, a déclaré le haut fonctionnaire.
« Le mois dernier, lorsqu’il est apparu que les autorités israéliennes semblaient sur le point de prendre une décision à propos de cette opération, nous avons commencé à examiner attentivement les projets de transferts d’armes à Israël susceptibles d’être utilisées à Rafah », a-t-il ajouté.
Cet examen a abouti à la suspension, la semaine dernière, d’une cargaison de 1 800 bombes de 2 tonnes et de 1 700 bombes d’une demie-tonne, a-t-il expliqué, notant que la Maison Blanche s’inquiétait qu’Israël utilise des bombes de 2 tonnes dans la ville très densément peuplée de Rafah, comme il a pu le faire ailleurs à Gaza.
L’homme a ajouté qu’aucune décision définitive n’avait été prise concernant la cargaison suspendue la semaine passée.
Il a par ailleurs confirmé que les États-Unis avaient retardé l’envoi de munitions d’attaque directe conjointes (JDAM) en Israël, mais que ce retard était bien antérieur au blocage des bombes de la semaine dernière.
« D’autres cas sont toujours en cours d’examen par le Département d’État, à commencer par les kits JDAM. Aucun d’entre eux n’implique de transfert immédiat. Il s’agit d’envois futurs », a commenté le responsable, ajoutant que les livraisons d’armes à l’examen étaient liées à des fonds alloués il y a de cela des années et ne relevaient pas de l’aide autorisée par le Congrès le mois dernier.
« Nous sommes déterminés à nous assurer qu’Israël reçoive jusqu’au dernier dollar ce qui lui a été alloué », a conclu le haut responsable, soulignant que les États-Unis venaient d’autoriser une enveloppe de 827 millions de dollars d’armes et d’équipements pour Israël.