Tsahal pilonne Beyrouth suite aux tirs de roquettes du Hezbollah la veille de Simhat Torah sur le centre
Selon les médias d'État, 6 bâtiments ont été rasés lors de frappes sur la capitale ; une personne aurait été tuée et plusieurs blessées lors d'une attaque visant les bureaux de la chaîne Al-Mayadeen, liée au Hezbollah

Les médias d’État libanais ont fait état de 17 frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth – six bâtiments ont été rasés ainsi que les bureaux inoccupés d’une chaîne de télévision liée au Hezbollah, mercredi – après que le groupe terroriste chiite libanais a tiré des roquettes sur le centre d’Israël, alors que le pays commençait à célébrer la fête de Simhat Torah.
Des images de l’AFPTV ont montré une explosion massive suivie de plus petites explosions dans la banlieue sud, à la suite d’un appel à évacuer qui avait été lancé par l’armée israélienne pour la région, où le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah domine.
L’agence de presse nationale officielle (NNA) a fait état d’au moins 17 raids israéliens, marquant l’une des nuits les plus intenses de frappes visant la région au cours du mois dernier.
Six bâtiments ont été détruits dans la banlieue de Laylaki, a indiqué la NNA, qui a qualifié ces raids de « plus violents dans la région depuis le début de la guerre ».
Les frappes ont eu lieu peu de temps après que le porte-parole en langue arabe de Tsahal, Avichay Adraee, a appelé les locaux à évacuer sur le réseau social X.
Il n’y a pas eu de mise en garde, cependant, pour une frappe qui a touché le quartier de Jnah dans le sud de Beyrouth et qui visait un bureau de la chaîne de télévision pro-iranienne Al-Mayadeen. Cette dernière a fait savoir qu’il avait été évacué en amont.

« Al-Mayadeen tient l’occupant israélien pour le responsable de l’attaque du bureau d’un média connu », a déclaré la chaîne panarabe, qui est alignée sur le Hezbollah.
La frappe aurait fait un mort et cinq blessés, selon le ministère de la Santé du Liban, qui ne fait pas de distinction entre civils et terroristes. Le nom de la victime n’a pas été rendu public.
Le bureau aurait été touché par deux roquettes et « complètement détruit » dans la frappe, qui a déclenché un incendie, a rapporté NNA.
Le bureau d’Al-Mayadeen est situé près des anciens locaux de l’ambassade d’Iran à Beyrouth et à proximité d’un poste de contrôle des forces armées libanaises (LAF).
Plus tôt dans la journée de mercredi, Israël a frappé l’ancienne ville côtière de Tyr. Selon la NNA, ces frappes ont causé « des destructions massives et de graves dommages aux maisons, aux infrastructures, aux bâtiments, aux magasins et aux voitures ».
Le ministère de la Santé libanais a signalé 16 blessés dans les frappes sur Tyr, tandis que des images de l’AFP montraient des quartiers entiers ensevelis sous les décombres.
« Toute la ville a tremblé », a déclaré à l’AFP Rana, une habitante qui a demandé à n’utiliser que son prénom pour des raisons de sécurité, après s’être réfugiée sur le front de mer à la suite d’un avertissement militaire de la part d’Israël qui a demandé aux habitants d’évacuer une grande partie du centre de Tyr dans la matinée.
Les frappes de Tsahal ont visé « des complexes de commandement et de contrôle de diverses unités du Hezbollah », selon un message publié sur les réseaux sociaux par Adraee.

Adraee a décrit Tyr comme un bastion « important » du Hezbollah, bien qu’Amal, un allié du groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran, y soit considéré comme plus influent.
Avant le début des attaques transfrontalières du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, l’année dernière, au moins 50 000 personnes vivaient à Tyr, une ville dynamique abritant à la fois des chrétiens et des musulmans. La ville a été vidée de la majeure partie de sa population lorsque Israël a intensifié ses opérations contre le Hezbollah le mois dernier.
Il n’en restait que 14 500 mardi, selon Bilal Kashmar, de l’unité de gestion des catastrophes de Tyr.
Mais la ville a connu un nouvel exode mercredi, les habitants ayant commencé à fuir immédiatement après que l’armée israélienne a émis un avis d’évacuation pour quatre quartiers à 8h du matin.
Des équipes des services d’urgence ont parcouru la ville, exhortant les gens à évacuer au moyen de mégaphones, a indiqué un journaliste vidéo collaborant avec l’AFP.
Un photographe de l’AFP dans la ville de Sidon, plus au nord, a vu des dizaines de voitures sur l’autoroute côtière remplies de familles transportant des matelas, des valises et des vêtements.
Tyr est l’une des plus anciennes villes du monde à avoir été continuellement habitée. Elle abrite d’importants sites archéologiques, datant principalement de l’époque romaine.
Kashmar a déclaré qu’il n’y avait pas encore eu d’évaluation des dégâts subis par les sites du patrimoine.

Cependant, « des dégâts sont possibles », a-t-il déclaré, expliquant qu’une frappe a touché à moins de 50 mètres l’une des ruines de la ville.
L’UNESCO a déclaré « suivre de près l’impact du conflit en cours sur le site du patrimoine mondial de Tyr » à l’aide d’outils de télédétection et d’images satellite.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Quelque 60 000 habitants ont été évacués des villes du nord de la frontière libanaise peu après l’assaut barbare et sadique du Hamas du 7 octobre 2023, par crainte que le Hezbollah ne mène une attaque similaire et en raison de l’intensification des tirs de roquettes par le groupe terroriste chiite libanais.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi qu’Israël avait découvert un complot du Hezbollah visant à mener une attaque par le biais de tunnels souterrains impliquant des jeeps et des missiles, déclarant aux chaînes françaises CNews et Europe 1 que si ce plan avait abouti, une telle attaque aurait été plus dommageable que les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023.
« À cent mètres, deux cents mètres de la frontière, nous avons trouvé des tunnels, des tunnels qui préparaient une invasion d’Israël, une attaque encore plus importante que le 7 octobre », a déclaré Netanyahu, selon une traduction simultanée qui a été fournie par les chaînes.
« Avec des jeeps, avec des motos, avec des roquettes, avec des missiles. Ils préparaient une invasion,» a-t-il ajouté.
Netanyahu avait déclaré au quotidien français Le Figaro au début du mois que l’armée israélienne avait trouvé du matériel militaire russe de pointe dans les caches d’armes du Hezbollah.