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Un film consacré à l’histoire d’un demandeur d’asile érythréen nominé aux Ophir

Le casting de ‘Running on Sand’ comprend des migrants africains dans le cadre d'une initiative visant à lever le voile sur le racisme et sur l'invisibilité, tout en utilisant l'humour

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Chancela Mongoza dans le rôle d'Omari dans "Running on sand", nominé pour le prix du meilleur film de fiction aux Ophirs 2023. '(Autorisation)
Chancela Mongoza dans le rôle d'Omari dans "Running on sand", nominé pour le prix du meilleur film de fiction aux Ophirs 2023. '(Autorisation)

Alors que les Nations unies ont mis en garde Israël mardi face à une expulsion massive des Érythréens dans le sillage d’émeutes majeures qui ont eu lieu le week-end dernier, la cinémathèque de Jérusalem a organisé une projection du film « Running on Sand, » nommé aux Ophir. Ce long-métrage est une comédie dramatique consacrée à la lutte pour la survie, à Tel Aviv, d’un demandeur d’asile érythréen.

Avec un casting composé d’acteurs africains qui ont immigré – avec notamment en tête d’affiche Chancela Mongoza, né au Congo et qui vit en Israël depuis 16 ans – et des visages familiers, tels que ceux de Zvika Hadar, Kim Or Azulay, Israel Atias et d’autres – ce film drôle et tendre raconte l’histoire d’Omari (Mongoza), demandeur d’asile qui se retrouve malgré lui engagé dans une équipe de football de Netanya en difficulté alors qu’il échappe à l’expulsion du pays.

Réalisé par Adar Shafran, qui a dialogué avec le public présent à la cinémathèque après la projection, le film a vu le jour après que Shafran et les trois autres scénaristes — Yoav Hebel, Sarel Piterman et Assaf Zelicovich — ont commencé à remarquer la vie très ordinaire menée par les demandeurs d’asile à Tel Aviv.

« On voyait des réfugiés passer devant nous alors qu’on buvait notre café du matin, on disait : ‘Ils sont comme nous mais nous ne les avions pas remarqués’, » dit Shafran, décrivant une scène familière pour les habitants de Tel Aviv avec des gens, dont les migrants, qui emmènent leurs enfants à l’école, qui parlent hébreu et qui vaquent à leurs occupations comme le font tous les Israéliens.

Les demandeurs d’asile, a noté Shafran, sont devenus invisibles en Israël. Ils font la vaisselle dans les restaurants, ils sont gardiens, aides-soignants ou ils font le ménage – leur peau est certes plus sombre, mais ils restent inaperçus dans la société israélienne.

« C’est comme s’ils étaient recouverts d’un voile noir », a noté Shafran.

Chancela Mongoza dans le rôle d’Omari et Micheal Kabya-Aharoni dans « Running on sand », nominé pour le prix du meilleur film de fiction aux Ophir 2023. ‘(Autorisation)

Dans « Running on Sand, » Omari et son ami Nigel (Micheal Kabya-Aharoni, demandeur d’asile adopté par le célèbre chef Yisrael Aharoni), vivent une sorte de success story en tant que réfugiés. Ils travaillent à la plonge d’un restaurant, ils parlent couramment hébreu et ils partagent un appartement avec des amis jusqu’à ce que la catastrophe arrive.

Omari se retrouve au centre d’un drame dont il est partiellement responsable mais sa personnalité optimiste, gentille, lui permet de se sortir des complications entraînées par l’absence de papiers en règle.

Il y a des réalités et des vérités dans cette histoire non-conventionnelle, avec notamment l’invisibilité des demandeurs d’asile, les difficultés rencontrées par le gouvernement israélien dans son approche de cette problématique et le racisme endémique, avec l’acceptation à contrecœur de la présence des migrants africains dans la société israélienne.

Chancela Mongoza dans le rôle d’Omari dans « Running on sand », nominé pour le prix du meilleur film de fiction aux Ophirs 2023. ‘(Autorisation)

« Ce film parle de racisme mais aussi de gens invisibles », a indiqué Shafran, rappelant la manière dont les demandeurs d’asile franchissaient, dans le passé, la frontière avec le Sinaï avant de passer du temps au centre de détention de Holot puis d’être abandonnés sans préavis au dernier étage de la gare routière de Tel Aviv.

Shafran n’espère pas remporter l’Ophir du meilleur film de fiction, la semaine prochaine, remarquant que la comédie « sheva brachot » d’Ayelet Menahemi, consacrée à l’histoire d’une famille marocaine à Jérusalem, devrait remporter la statuette, le 10 septembre prochain.

Ce qui ne semble pas lui poser de problème particulier.

« Nous avons choisi un sujet très lourd et nous l’avons rendu comique, notre objectif est de toucher le plus de monde que possible en faisant, peut-être, la différence – même une toute petite différence », philosophe Shafran.

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