Un groupe de travail USA-Israël pour renforcer la pression sur Téhéran – médias
John Bolton et Meir Ben-Shabbat se seraient rencontrés à ce sujet mais ne poursuivraient pas un renversement de régime
Israël et les Etats-Unis ont établi un groupe de travail conjoint qui se consacrera à l’intensification des pressions internes sur le régime iranien, a fait savoir un article israélien mardi.
Une récente rencontre à Washington entre le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat et son homologue américain John Bolton s’est penchée sur une stratégie susceptible de faire monter la pression sur le gouvernement de Téhéran, a fait savoir la Dixième chaîne.
La République islamique a été le théâtre de multiples manifestations massives qui ont entraîné la mort de plusieurs participants cette semaine en raison d’une crise de l’eau et des conditions économiques qui ne cessent d’empirer suite au retrait américain de l’accord sur le nucléaire.
Selon le reportage, un haut-responsable israélien aurait dit que l’objectif poursuivi par ce groupe n’était pas de renverser le régime.
« Personne ne pense » que cela puisse se faire, aurait-il déclaré.
Il a précisé que le but recherché était plutôt d’exploiter les pressions internes en Iran pour amener les ayatollahs à « changer leur comportement ».
Bolton qui, dans le passé, avait prôné un changement de régime en Iran, a fait savoir au mois de mai que l’administration Trump ne suivait pas une politique de renversement du régime de Téhéran.
Le reportage israélien a noté que le groupe de travail s’était rencontré à plusieurs occasions et qu’il liait ses activités aux tentatives récentes de hauts-responsables israéliens et américains de s’adresser directement à la population iranienne via les réseaux sociaux : le Premier ministre Netanyahu par un certain nombre de vidéos sur Facebook et le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo sur Twitter.
De plus, la chaîne Hadashot a fait savoir mardi que le ministère des Affaires étrangères avait envoyé un document aux missions israéliennes du monde entier détaillant les efforts visant à augmenter les pressions contre la République islamique.
« Le départ de Trump de l’accord sur le nucléaire et la politique américaine de mise sous pression de l’Iran correspondent à la politique israélienne. Nous devons donc renforcer la pression en prenant conscience que c’est le moment opportun de le faire, l’Iran se trouvant dans une période sensible aux niveaux diplomatique et économique. L’aide israélienne peut également mener à un changement du positionnement de l’Iran sur son programme nucléaire », disait ce document, selon la chaîne.
Selon le reportage, le plan inclurait le déploiement d’équipes diplomatiques dans le monde entier, en particulier dans les pays européens amis comme l’Autriche, la Hongrie et la république tchèque ainsi que dans d’autres pays comme l’Italie, l’Espagne, la Corée du sud, le Japon, Singapour, le Canada, l’Australie et les Etats latino-américains.
De plus, sous les termes du plan, Israël s’engagerait dans une activité anti-iranienne au sein des institutions internationales telles que les Nations-Unies, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. L’Etat juif organiserait des événements publics à Bruxelles, où se trouve le siège de l’UE, et en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
Les missions diplomatiques israéliennes seront bientôt informées de leur rôle spécifique dans le plan, selon la chaîne Hadashot.
Les efforts livrés par Israël et les Etats-Unis pour renforcer les pressions sur l’Iran surviennent alors que les autres pays signataires de l’accord sur le nucléaire passé en 2015 luttent actuellement pour sauvegarder cette convention. L’Iran a indiqué mardi que les ministres des Affaires étrangères des pays se rencontreront vendredi à Vienne.
Au cours de cette réunion, les ministres débattront d’un « ensemble d’incitations » que l’Union européenne a décidé d’offrir pour tenter de persuader l’Iran de rester dans l’accord, a fait savoir l’agence officielle de presse iranienne IRNA.
Ces entretiens permettront de « chercher des solutions pour préserver l’accord sur le nucléaire iranien après l’action illégale du retrait des Etats-Unis », a-t-elle dit.
Cette annonce a été faite alors que le président Hassan Rouhani se trouve en Europe pour rassembler les soutiens autour de l’accord.
Rouhani, accompagné par son ministre des Affaires étrangères Javad Zarif, se trouvait mardi en Suisse et il devrait se rendre mercredi à Vienne, où l’accord a été signé en 2015.
Le président américain Donald Trump est sorti de l’accord de manière unilatérale il y a deux mois, entraînant la colère des autres pays signataires qui, aux côtés de l’Union européenne, ont continué à appuyer la convention.
Trump a expliqué que cet accord « défaillant » ne permettait pas de suffisamment réduire le programme sur le nucléaire et qu’il ne prenait pas en compte le développement de missiles balistiques et le soutien aux groupes terroristes régionaux de Téhéran.
L’Iran a averti être prêt à reprendre l’enrichissement de l’uranium à 20% – au-delà du niveau autorisé sous les termes de l’accord – « dans les quelques jours » suivant une éventuelle fin du pacte.
L’AFP a contribué à cet article.
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