Un groupe géré par Khamenei est l’un des grands bénéficiaires de l’accord nucléaire
Setad, dont la valeur est estimée à 95 milliards de dollars est sous le contrôle direct du guide suprême de Téhéran

L’un des principaux bénéficiaires de l’assouplissement des sanctions à l’Iran dans le cadre de l’accord nucléaire conclu avec les puissances mondiales en juillet sera le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei.
Selon une enquête de l’agence de presse Reuters, l’allégement des sanctions comprend la levée des restrictions sur l’une des organisations les plus secrètes et les plus riches de la République islamique, la «Setad Ejraiye Farmane Hazrate Emam», appelée aussi Setad ou EIKO.
Fondée en 1989, les actifs du groupe ont été estimés en 2013 à quelque 95 milliards de dollars et sont contrôlés exclusivement par Khamenei lui-même.
L’accord nucléaire lève les sanctions secondaires – c’est a dire, les sanctions sur les sociétés non américaines qui font des affaires avec le conglomérat iranien – sur Setad lui-même et sur quelques 40 sociétés qu’il détient en totalité ou en partie, selon Reuters.
Selon les termes de l’accord, Setad sera retiré de la liste ‘Specially Designated Nationals’ du Département du Trésor américain, ce qui lui permettra d’ouvrir des comptes bancaires à l’étranger et d’entreprendre des opérations financières hors d’Iran sans que ses partenaires ne risquent des sanctions des États-Unis.
Les entreprises , les institutions financières et les citoyens américaines n’ont toujours pas le droit d’entetenir de relations avec le groupe.
Setad « a peu de rapport avec le programme nucléaire de l’Iran, mais est proche de l’élite dirigeante de l’Iran », rapporte Reuters. Son retrait de la liste « alimente donc les critique des républicains américains que l’accord renforcera les durs de l’Iran et l’aidera à financer ses ambitions régionales. »
Les sanctions américaines sur Setad ont été introduites en juin 2013 comme tentative pour faire pression personnellement sur Khamenei afin qu’il soutienne les pourparlers sur le nucléaire alors au point mort.
Le groupe « génère chaque année des milliards de dollars de profits pour le régime iranien », avait déclaré alors le sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier David Cohen lors d’une audition devant la commission bancaire du Sénat.
Les sanctions contre Setad était destinées à faire pression sur Khamenei personnellement. Bien qu’on ne sache pas si sa fortune va changer, Setad est un bras essentiel de son pouvoir. Ses actifs ont été estimés en 2013 à quelque 95 milliards de dollars, en grande partie grâce à la «saisie systématique des milliers de biens appartenant à des minorités religieuses, à des hommes d’affaires, et à des Iraniens vivant à l’étranger», dit Reuters.
La levée des sanctions sur Setad « permettra au conglomérat véreux de l’ayatollah de mettre en péril le système financier mondial», a déclaré le sénateur républicain Cory Gardner, qui siège à la commission des relations étrangères du Sénat. « Ce sont de mauvais acteurs qui bénéficient maintenant de la négociation des États-Unis. »