Un homme arrêté pour avoir prévu une attaque à une marche anti-Netanyahu
L'attaque aurait été envisagée à Tel Aviv ; le suspect, 18 ans, originaire de Holon, était en possession d'un tournevis et de gaz lacrymogène

La police a arrêté un suspect qui aurait prévu d’attaquer les participants à un rassemblement anti-Netanyahu à Tel Aviv jeudi soir.
La police a approché le suspect, 18 ans, originaire de Holon, sur le boulevard Rothschild de Tel Aviv où défilaient les manifestants. Après avoir reçu l’ordre de s’arrêter et de s’identifier, le suspect a brandi un tournevis en direction des forces de l’ordre, a indiqué le site Ynet.
Il était aussi en possession de gaz lacrymogène.
Des photos montrent des agents en civil appréhender le suspect, qui porte une veste à capuche blanche.
« La présence de la police sur les lieux, la vigilance et les ressources des agents ont permis d’éviter de nuire aux manifestants », a noté un communiqué émis par la police.
בלשים סמויים של המשטרה עצרו חשוד בן 18 מחולון בשדרות רוטשילד בתל אביב שבכליו היו גז מדמיע ומברג. הבלשים שעצרו אותו חושדים שהתכוון לפגוע במפגינים. הוא נלקח לחקירה בתחנת המשטרה כש- @tomerappelbaum ואני במקרה היינו שם pic.twitter.com/Vu9X4olOBY
— Bar Peleg (@bar_peleg) October 22, 2020
Cette arrestation survient dans un contexte de hausse des violences à l’encontre des Israéliens qui manifestent contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dénonçant son inculpation pour corruption et sa gestion de la crise entraînée par la pandémie de COVID-19.
Mercredi, un sans-abri, à Haïfa, avec des antécédents psychologiques, a été condamné à huit mois de prison pour avoir jeté des pierres sur des personnes qui participaient à un regroupement anti-Netanyahu dans cette ville du nord du pays. Il est le premier à être condamné pour de tels faits commis dans le cadre du mouvement de protestation anti-gouvernemental.
Au total, cinq personnes ont été mises en examen pour des dizaines d’agressions présumées à l’encontre de manifestants, selon le quotidien Haaretz.
Des milliers de manifestants se sont regroupés dans tout le pays dans le contexte d’une vague de protestation visant à dénoncer les difficultés financières rencontrées au sein de l’Etat juif, les violences policières et la corruption de responsables.
Les plus importants rassemblements de protestation ont eu lieu à Tel Aviv et à Haïfa, et d’autres plus modestes ont eu lieu dans des centaines de municipalités. À Holon, des contre-manifestants d’extrême-droite ont affronté les activistes anti-gouvernementaux et ont chahuté un membre de la Knesset appartenant à l’opposition.

Les manifestants organisent régulièrement des rassemblements réclamant le départ de Netanyahu, actuellement traduit devant les juges dans trois dossiers de corruption et qui doit répondre de pots-de-vin, fraude et abus de confiance.
Netanyahu, de son côté, ne cesse de clamer son innocence et affirme, ainsi que ses alliés, que la police, le système judiciaire et d’autres responsables cherchent à se livrer à une « chasse aux sorcières » à son encontre.
Alors que les rassemblements anti-Netanyahu se sont élargis à tout le pays, les incidents de violences contre les activistes se sont multipliés avec notamment des agressions et de multiples attaques au gaz lacrymogène.
Les critiques du Premier ministre estiment que ses agressions verbales à l’encontre du système judiciaire et des manifestations réclamant son départ, en plus des effets déstabilisateurs du coronavirus, sont à l’origine d’une atmosphère profondément divisée en Israël, et ils craignent que ces violences deviennent meurtrières.