Un leader d’extrême-droite slovaque accusé de promouvoir l’extrémisme néo-nazi
Le député Marian Kotleba encourt jusqu'à trois ans de prison
Le parquet slovaque a accusé le chef d’un parti d’extrême-droite représenté au Parlement de promouvoir l’extrémisme par le biais de distribution de chèques pour une somme qui renvoie à un symbole néo-nazi.
Le député Marian Kotleba a été accusé de « promouvoir des sentiments de sympathie à l’égard d’un mouvement qui vise à réprimer les libertés et les droits fondamentaux », a déclaré vendredi à l’AFP Jana Tokolyova, porte-parole du bureau du procureur en charge de l’affaire.
L’affaire remonte à une action caritative organisée en 2017 par le mouvement de Kotleba, le Parti populaire notre Slovaquie (LSNS), lors de laquelle il a distribué à des familles dans le besoin des chèques pour un montant de 1 488 euros.
Or « le nombre 1 488 est un symbole néo-nazi bien connu », a-t-elle précisé.
« Kotleba a distribué trois chèques symboliques, de grand format, pour 1 488 euros chacun, à trois familles, devant près de 400 invités », a détaillé Tokolyova.
Kotleba encourt jusqu’à trois ans de prison.
Cet ancien gouverneur de la région centrale de Banska Bystrica, qui avait déjà été inculpé pour discours de haine, s’était fait connaître en organisant des marches dans la rue où les membres de son parti étaient habillés en uniformes noirs néo-nazis.
Il est hostile à la grande minorité rom de Slovaquie et aux élites, ne cachant pas sa sympathie à l’égard de l’ancien président Jozef Tiso, qui avait accepté d’expulser des dizaines de milliers de Juifs vers l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le parti de Marian Kotleba a fait campagne contre l’entrée de migrants dans le pays et a remporté des sièges au Parlement, pour la première fois en mars 2016.
L’année dernière, le parquet slovaque a demandé à la Cour suprême d’interdire le LSNS.
Il existe des preuves que c’est « un parti politique extrémiste à tendances fascistes », avait déclaré à l’époque Andrea Predajnova, une porte-parole du procureur général.