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Un musée de la Shoah dans « Fortnite » ; son créateur insulté et menacé

Après avoir annoncé le projet, Luc Bernard a reçu deux types de réactions : "celle de la communauté des gamers qui ont dit que c’était génial", et une autre, très violente

Illustration du musée de la Shoah sur Fortnite. (Luc Bernard / Fortnite / Twitter)
Illustration du musée de la Shoah sur Fortnite. (Luc Bernard / Fortnite / Twitter)

Le célèbre jeu vidéo « Fortnite » va bientôt accueillir son musée sur la Shoah, un projet qui vise à rendre l’histoire de la Shoah accessible aux jeunes joueurs.

Ce nouveau musée virtuel s’inspire du musée qui raconte l’histoire des droits civiques aux États-Unis, déjà présent sur « Fortnite » – il est aussi possible pour les joueurs de revenir en 1963, à l’époque du célèbre discours de Martin Luther King Jr. devant le Lincoln Mémorial, à Washington.

Son créateur, Luc Bernard, avait déjà créé par le passé le jeu « The Light of the Darkness », un projet vidéoludique dans lequel le joueur incarne les membres d’une famille juive française originaire de Pologne et suit leur périple sous le régime de Vichy jusqu’à leur arrestation en 1942 lors de la rafle du Vel d’Hiv et leur transfert vers le camp de Pithiviers, d’où ils sont déportés.

Interviewé par Le HuffPost, Luc Bernard explique n’avoir que peu appris de la Shoah durant son enfance. « J’ai grandi en Haute-Saône où on n’avait pas de musée et lors de ma scolarité, on n’a jamais rencontré de survivant. Mon professeur nous a montré le film ‘La liste de Schindler’ mais c’est tout. De plus, la majorité des gens n’ont pas forcément accès aux musées, or aujourd’hui avec internet on est connecté au niveau mondial donc cette initiative c’était vraiment une manière d’y donner accès à tout le monde. »

L’histoire des homosexuels et des Juifs séfarades pendant la Shoah sera également narrée.

Après avoir annoncé le projet le 2 août sur X, Luc Bernard a reçu deux types de réactions : « celle de la communauté des gamers qui ont dit que c’était génial », et une autre, au contraire a été très violente.

« Twitter c’est vraiment le pire endroit pour être Juif en ce moment. J’ai reçu plein de trucs, des photos ou des vidéos de moi qui va à Auschwitz, des gens qui m’écrivent en me disant qu’ils veulent terminer le génocide et je recevais ça par milliers », dit-il. « C’est surtout que Nick Fuentes, un néo-nazi, suprématiste blanc très connu aux États-Unis, a découvert le projet et a envoyé tous ses followers contre moi. Ça fait plusieurs jours que ça ne s’arrête pas. »

Afin que les joueurs ne puissent exprimer leur haine en ligne, plusieurs fonctionnalités de « Fortnite » seront désactivées dans le musée. Il sera par exemple impossible de le détruire ou de danser entre ses murs. La visite sera également restreinte à un seul joueur.

Le musée sera accessible dans quelques semaines.

L’évocation de la Shoah reste encore taboue dans l’univers du jeu vidéo, peu de développeurs s’étant aventurés sur un terrain jugé glissant.

« Il y a la peur de faire un jeu trivial ou de simplifier à l’excès », explique Eugen Pfister, chercheur à la Haute école des arts de Berne et spécialiste de l’histoire des jeux vidéo. « Il y a aussi la crainte de ne pas pouvoir faire un jeu de manière éthique », ajoute-t-il.

Parmi les blockbusters des dernières années, un cas fait exception : la série « Wolfenstein », notamment l’opus « The New Order » (2014) dans lequel le personnage principal s’introduit dans un camp de concentration fictif en Croatie.

Mais ce jeu se situe dans un univers alternatif, où les nazis ont remporté la Seconde Guerre mondiale, et n’aspire pas à une représentation réaliste de la Shoah.

« On voit les cheminées, les wagons et même la sélection des prisonniers, mais on ne parle jamais de camps de concentration ou même de Juifs », décrit Eugen Pfister.

Dans « The New Colossus » (2017), la suite de « The New Order », l’horreur génocidaire est abordée de façon plus explicite.

Avec des centaines de milliards de dollars de revenus annuels et des joueurs dans le monde entier, le jeu vidéo offre une plateforme unique pour toucher un public large, notamment chez les plus jeunes.

« Fortnite », jeu en ligne développé par Epic Games, comprend différents modes de jeu et revendique plus de 500 millions de joueurs inscrits.

L’AFP a participé à cet article.

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