Un ‘nano nez’ israélien pour flairer les bombes et les drogues
La technologie de détection d'odeur de Tracense devrait rapidement intégrer le marché, selon un responsable de la société
David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.
Un ‘nano-nez’ développé par des Israéliens pourrait aider les agents de la sécurité intérieure à flairer les explosifs – ainsi que les drogues, de grandes quantités d’argent et même de petits objets métalliques qui sont interdits dans les avions.
« Et nous avons beaucoup moins de faux résultats positifs que les chiens ou d’autres technologies qui sont utilisées aujourd’hui pour analyser l’odeur des explosifs et d’autres éléments [chimiques] », a déclaré Matan Barami, le chimiste en chef en nanotechnologie de la start-up israélienne Tracense.
Barami intervenait lundi à l’édition de cette année de NanoIsrael, un événement biennal organisé pour l’industrie de la nanotechnologie israélienne, une industrie en plein essor. Au cours des neuf dernières années, les chercheurs en nanotechnologie israéliens ont déposé 1 590 brevets (769 ont été accordés à ce jour), publié 12 392 articles scientifiques sur le sujet et a connu 129 ‘nano-histoires’ à succès, qui comprennent l’établissement de start-ups, la vente des idées ou de la technologie à des multinationales, les licences de brevet, etc., selon Rafi Koriat, le président de l’événement à l’université de Tel Aviv.
La conférence, a expliqué Koriat, est un endroit pour que les meilleurs chercheurs et les dirigeants d’Israël et de l’étranger puissent se rencontrer et discuter des derniers développements dans les nanotechnologies « et fournit aux visiteurs un premier regard sur les technologies de pointe, ce qui conduit à des réalisations scientifiques et des affaires unique et des opportunités d’investissement ».
Tracense, qui a développé le premier « nez électronique» nanotechnologique du monde pour flairer les menaces à la sécurité, ce qui inclut les bombes, les agents de guerre biologique et des liquides et des matières toxiques, pourrait être inclus dans cette catégorie des « derniers développements ».
« Nous utilisons la nanotechnologie pour traiter des fils électroniques qui répondent à l’ ‘odeur’ des objets, en les comparant à des profils d’odeurs très spécifiques que nous avons incorporé dans notre dispositif Tracense. Des capteurs détectent une odeur et envoient son profil aux fils, qui répondent quand une substance qui ne devrait pas être là se présente ».
Bien que la plupart des gens ne le réalisent pas, « l’odeur » est juste une manifestation de molécules spécifiques, chaque odeur dégage ses propres qualités chimiques spécifiques.
Détecter une odeur, donc, est juste une question de détermination des molécules qui « sentent » – ce qui n’est pas une chose compliquée pour la science moderne et plusieurs systèmes font exactement cela, en utilisant un équipement basé sur l’analyse chimique.
Bien qu’il existe de tels systèmes sur le marché, a déclaré Barami, ils n’utilisent pas la nanotechnologie et donc ne sont pas assez précis pour être utilisés dans des situations « sur le terrain » dans les aéroports, les gares routières et les centres commerciaux.
« La plupart des systèmes, par exemple, vont détecter s’il y a des traces d’engrais – qui peuvent être utilisés pour la fabrication de bombes – sur une personne. Mais que faire si cette personne est un agriculteur. C’est l’une des raisons pour lesquelles les systèmes similaires ne sont pas largement utilisés – et pourquoi Tracense sera utilisé quand il arrivera sur le marché. Parce que notre système peut faire la distinction entre la composition chimique de l’engrais quand il est utilisé pour l’agriculture et les changements qu’il subit quand il est utilisé pour fabriquer des bombes », a ajouté Barami.
Les chiens ont un meilleur record que la plupart des « nez artificiels » mais lorsqu’ils sont déployés sur une large base, cela met les gens mal à l’aise « et vous ne pouvez pas avoir un chien renifleur sur chaque personne ou chaque bagage ».
Avec un dispositif Tracense discrètement placé dans un endroit approprié dans un aéroport, les gens ne sauront même pas qu’ils ont été inspectés, a poursuivi Barami.
Le système Tracense utilise un capteur électrique pour détecter des molécules, avec les informations transmises à des fils équipés de nano-capteurs.
Chaque capteur stocke un profil d’odeur, alors quand une odeur est détectée, le système fournit une réaction très spécifique. Dans de nombreux tests bêta, le système de Tracense a été en mesure de détecter de très faibles concentrations d’explosifs, y compris des engins explosifs improvisés et des explosifs faits maison à partir de particules solides, de flux gazeux et des échantillons de liquides, a indiqué la compagnie.
Techniquement, le système de Tracense pourrait être programmé pour détecter toutes les odeurs sur terre et il peut juste être déployé dans d’autres domaines, tels que la médecine.
« Le système pourrait certainement détecter les bactéries, l’insuline, le sucre et autres choses », a ajouté Barami, mais pour l’instant la société se concentre sur le marché de la sécurité intérieure.
Le système devrait être disponible dans le commerce « bientôt », a déclaré Barami. « Nous mettons la touche finale à notre bibliothèque de profils d’odeur et je pense qu’il sera très populaire, étant donné que nous sommes capables de faire quelque chose que personne d’autre ne peut faire ».