Un religieux iranien réclame la fin des hostilités avec Israël
S'exprimant auprès d'une chaîne israélienne, l'ancien ayatollah Abdol-Hamid Masoumi-Tehrani a déclaré que les Iraniens "n'ont pas de problème avec Israël"
![L'ayatollah Abdol-Hamid Masoumi-Tehrani, ancien haut-responsable religieux iranien, parle depuis Téhéran avec le journaliste Ohad Hemo de la Douzième chaîne israélienne, le 25 janvier 2021. (Capture d'écran/Douzième chaîne) L'ayatollah Abdol-Hamid Masoumi-Tehrani, ancien haut-responsable religieux iranien, parle depuis Téhéran avec le journaliste Ohad Hemo de la Douzième chaîne israélienne, le 25 janvier 2021. (Capture d'écran/Douzième chaîne)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2021/01/Screen-Shot-2021-01-25-at-20.41.04-e1611600539900-640x400.jpg)
Au cours d’un entretien sans précédent, un ancien religieux iranien devenu une personnalité de l’opposition s’est exprimé devant les caméras d’une chaîne de télévision israélienne lundi soir et depuis Téhéran. Il a réclamé la fin des hostilités entre les deux pays.
« Il est temps que le régime iranien cesse de s’inventer des ennemis qui n’existent pas », a déclaré l’ancien ayatollah Abdol-Hamid Masoumi-Tehrani devant les caméras de la Douzième chaîne.
Masoumi-Tehrani, dont le titre « d’ayatollah » a été révoqué par Téhéran en raison de ses désaccords avec le régime, a indiqué « ne pas avoir de problème » avec l’Etat juif.
Il a aussi raillé les déclarations fréquentes faites par la république islamique concernant son intention de détruire Israël : « N’oubliez pas que ces slogans ont aussi été ceux de feu le leader irakien Saddam Hussein, et on sait tous ce qui est advenu de lui aujourd’hui ».
Masoumi-Tehrani a ajouté que la république islamique était une dictature qui réprimait les dissensions et muselait la liberté d’expression.
Alors qu’il lui était demandé s’il craignait pour sa vie en raison de sa prise de parole sur une chaîne de télévision israélienne, il a déclaré au journaliste Ohad Hemo que « cela fait vingt ans que je parle avec beaucoup de clarté. S’ils n’apprécient pas que je vous parle à vous ou à d’autres, c’est leur problème ».
« Les Iraniens et les Juifs sont liés par de nombreuses années d’amitié », a-t-il continué. « Je n’ai jamais rencontre d’Iraniens qui n’ont pas un point de vue positif sur Israël ».
![](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2021/01/Screen-Shot-2021-01-25-at-20.40.58-e1611600477610.jpg)
« Nous n’avons pas de problème – ni avec Israël, ni avec n’importe quel autre pays dans le monde », a-t-il poursuivi.
Il a expliqué qu’il aimerait venir au sein de l’Etat juif si sa santé le lui permettait, ajoutant avoir toujours voulu se rendre à Jérusalem et « prier au mur Occidental ».
« Avec l’aide de Dieu, si Dieu me prête vie, j’adorerais pouvoir vous rencontrer et assister de mes propres yeux à la fin des hostilités illogiques entre les peuples iranien et israélien », a-t-il dit.
Masoumi-Tehrani avait publié un jugement religieux défavorable à la nomination du Guide suprême Ali Khamenei dans les années 1980. Il a expliqué à la Douzième chaîne que « parce que je le connaissais auparavant, j’avais alors estimé qu’il allait détruire de manière certaine la religion et le pays. Pour cela et parce que je m’étais opposé à lui, j’ai été emprisonné pendant cinq ans et nos désaccords continuent à ce jour ».
Le religieux a été arrêté à de nombreuses reprises en raison de son opposition au régime. Il prône avec ferveur la séparation de l’église et de l’Etat, le respect des droits des minorités et le respect du droit à manifester.
Calligraphe accompli, Masoumi-Tehrani a récemment écrit une copie en hébreu du livre biblique d’Ezra, a noté le reportage. Il a reconnu avoir été interrogé de nombreuses fois sur de nombreux sujets et notamment sur ses dons de calligraphie en hébreu.
![](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2021/01/Screen-Shot-2021-01-25-at-20.40.43-e1611600415500.jpg)
L’Iran a rompu les liens avec l’Etat juif après la révolution islamique de 1979. Khamenei et d’autres hauts-responsables affirment fréquemment avoir pour objectif de détruire l’Etat juif.
Si l’Iran nie vouloir se doter de l’arme nucléaire, Israël, les Etats-Unis et une grande partie de la communauté internationale estime que la république islamique œuvre à fabriquer un tel arsenal. Le Mossad israélien avait réussi à se saisir de nombreux documents qui se trouvaient dans un entrepôt à Téhéran en 2018, des documents qui, selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prouvaient que « l’Iran a menti » lorsqu’elle avait nié tenter de fabriquer une arme nucléaire.
Netanyahu a promis d’empêcher la république islamique d’atteindre ce but.