Une chanteuse fera ses débuts au festival israélo-éthiopien devant un public conquis
Ayala Ingedashet présentera ses nouvelles chansons lors du festival annuel Hullageb, du 7 au 14 décembre 2022
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Lorsque la chanteuse Ayala Ingedashet rejoindra la scène du festival des arts israélo-éthiopiens Hullageb le 12 décembre, il s’agira d’une sorte de début pour cette artiste israélienne expérimentée d’origine éthiopienne.
« Je vais vraiment montrer la nouvelle Ayala », a-t-elle déclaré. « Je suis en pleine renaissance. »
« Going Out to the Light » est le prochain spectacle d’Ingedashet au Hullageb – un spectacle qui reflète deux années difficiles de douleur personnelle et de changement qui ont récemment eu lieu dans sa propre famille, ce dont elle parle volontiers.
Ces expériences ont donné naissance à de nouvelles chansons qui exposent de manière plus intime l’artiste et qui renouvellent aussi Ingedashet – cette dernière, pour sa part, attribue tous les mérites de son œuvre à sa mère et à ses quatre sœurs, ainsi qu’à sa « sœur » musicale, sa partenaire d’écriture Malka, qui est ultra-orthodoxe mais qui parvient à canaliser son esprit et son âme, dit-elle.
« La musique est ce qui me permet d’aller de l’avant, dit Ingedashet. « Quand j’arrive sur scène, tout est oublié, c’est comme deux mondes distincts. La guitare commence à jouer et c’est une différente Ayala sur scène. »
Il n’y a probablement pas de meilleure scène pour libérer cet alter ego que la scène de Hullageb, le festival qui met à l’honneur la culture éthiopienne.
« Je suis éthiopienne, c’est ma culture ; cela me représente tout comme c’est le cas également de nombreux artistes de ma communauté », a déclaré Ingedashet, qui est arrivée en Israël alors qu’elle n’avait que deux ans, parlant l’hébreu avant l’amharique.
Si Ingedashet se considère d’abord comme une Israélienne, elle est souvent considérée comme ayant été la première Israélienne d’origine éthiopienne à se produire dans une troupe de Tsahal – elle a fait partie d’une troupe de la Marine pendant son service militaire ; elle a été aussi l’une des premières solistes israéliennes d’origine éthiopienne à se produire dans un groupe ; et l’une des premières à se produire sur la scène Habima et à la télévision.
« J’ai été la seule pendant longtemps et je ne comprenais pas ce que ça voulait dire », a déclaré Ingedashet. « Quand j’ai enfin compris que les jeunes Israéliens originaires d’Éthiopie me considéraient comme un exemple, j’en ai été fière. Mais c’est encore mieux d’avoir cette nuance de peau qui n’est plus inhabituelle aujourd’hui. »
Les dernières chansons d’Ingedashet sont en hébreu avec des touches de culture éthiopienne et d’amharique. « C’est ce qui me paraissait le plus logique », dit-elle.
« Je suis Ayala, je suis ‘gam végam' », dit-elle. Je suis israélienne et également éthiopienne. Je suis en pleine renaissance. »
Le festival, qui se déroulera du 7 au 14 décembre, est produit par Effi Benaya à la Maison de la Confédération de Jérusalem, et il sera organisé dans ce lieu et dans d’autres sites de la ville avec notamment un concert d’ouverture au Yellow Submarine, de nouvelles pièces de théâtre et une performance de « spoken word » avec Orit Tashuma.