Israël en guerre - Jour 436

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Une délégation saoudienne en Cisjordanie, une première en plus de 30 ans

Le nouvel ambassadeur non résident présentera ses lettres de créance à Mahmoud Abbas ; Ryad condamne les provocations israéliennes "extrémistes" de Juifs priant au mont du Temple

L'ambassadeur saoudien Nayef Al-Sudairi (G) présente ses lettres de créance au conseiller diplomatique de l'Autorité palestinienne Majdi al-Khalidi à l'ambassade palestinienne en Jordanie le 12 août 2023. (Crédit : Wafa)
L'ambassadeur saoudien Nayef Al-Sudairi (G) présente ses lettres de créance au conseiller diplomatique de l'Autorité palestinienne Majdi al-Khalidi à l'ambassade palestinienne en Jordanie le 12 août 2023. (Crédit : Wafa)

Une délégation saoudienne de haut niveau est arrivée mardi matin à Jéricho en Cisjordanie pour y rencontrer le chef de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, alors que le royaume se rapproche d’un accord de normalisation avec Israël.

C’est la première visite d’une délégation officielle saoudienne en Cisjordanie depuis les accords de paix israélo-palestiniens d’Oslo (septembre 1993) ayant permis l’établissement de l’AP.

La délégation est dirigée par l’ambassadeur saoudien en Jordanie, Nayef al-Sudairi, qui a été nommé le mois dernier premier ambassadeur non-résident de Ryad en Palestine et premier consul général non-résident de Ryad à Jérusalem.

« L’ambassadeur d’Arabie saoudite est entré en zone palestinienne », a confirmé mardi à l’AFP Nazmi Mouhanna, directeur général des frontières de l’Autorité palestinienne.

« Nous souhaitons la bienvenue à Son Excellence l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite dans l’État de Palestine ; il présentera, dans quelques jours, ses lettres de créance officielles à Son Excellence le président Mahmoud Abbas », avait tweeté al-Sheikh lundi. Il le fera à 13h mardi.

Avant cela, sa délégation doit être reçue au ministère des Affaires étrangères par le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Maliki.

Cette visite intervient alors qu’Israël et l’Arabie saoudite sont sur le point de conclure un accord sous l’égide des États-Unis, selon lequel Ryad renoncerait à sa demande antérieure de la création d’un État palestinien avant toute normalisation. Les demandes saoudiennes relatives aux concessions israéliennes en faveur des Palestiniens restent toutefois importantes dans le cadre de l’accord.

L’accord a semblé devenir plus concret ces derniers jours, avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qui a déclaré mercredi à Fox News que « chaque jour, nous nous rapprochons » de la normalisation des liens entre son pays et Israël, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a consacré une grande partie de son discours à l’ONU à vanter l’accord possible avec Ryad et ses effets sur la région.

Une photo polycopiée fournie par le Palais royal saoudien montre le roi Salman bin Abdulaziz (R) recevant le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (G) à Ryad, le 16 octobre 2019. (Crédit : Bandar Al-Jaloud/Palais royal saoudien/AFP)

Dans son discours de vendredi, Netanyahu a déclaré qu’Israël était sur le point de conclure un accord de paix historique avec les Saoudiens, un accord qui, selon lui, transformerait le Moyen-Orient, « encouragerait les autres États arabes à normaliser leurs relations avec Israël » et « améliorerait les perspectives de paix avec les Palestiniens ».

Les Saoudiens continuent néanmoins d’insister publiquement sur l’impératif de la création d’un État palestinien.

S’adressant samedi à l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a averti que la sécurité régionale au Moyen-Orient dépendait d’une « solution équitable et globale à la question palestinienne » et a semblé critiquer Israël pour ses « mesures unilatérales qui constituent une violation flagrante du droit international », sans toutefois mentionner le pays.

« La sécurité au Moyen-Orient nécessite qu’un coup d’accélérateur soit donné… à une solution équitable, globale, à la question palestinienne ; cette solution devra être basée sur les résolutions adoptées dans l’arène internationale et elle devra apporter une paix qui autorisera le peuple palestinien à avoir son propre État indépendant, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que l’Arabie saoudite « rejette et condamne toutes les initiatives unilatérales constituant une violation flagrante du droit international, des initiatives qui contribuent à l’effondrement des efforts de paix livrés aux niveaux régional et international, des initiatives qui, de surcroît, entravent la mise en œuvre de solutions diplomatiques » – faisant ici apparemment référence à l’approbation, par Israël, d’un nombre record de nouvelles constructions dans les implantations de Cisjordanie et à la légalisation récente de certains avant-postes par le gouvernement de Jérusalem.

Abbas a prévenu qu’il ne pourrait y avoir de paix au Moyen-Orient sans que les Palestiniens n’obtiennent leur propre Etat indépendant. « Ceux qui pensent que la paix peut l’emporter au Moyen-Orient sans que le peuple palestinien jouisse de la totalité de ses droits nationaux légitimes seraient dans l’erreur », a-t-il déclaré à l’Assemblée générale de l’ONU le 21 septembre.

Lundi, l’Arabie saoudite a également publié une déclaration condamnant les incidents de Juifs priant sur le mont du Temple, qui abrite le troisième site le plus sacré de l’islam, la mosquée al-Aqsa.

« Le ministère des Affaires étrangères fait part de la condamnation par le Royaume d’Arabie saoudite des pratiques provocatrices répétées menées par un groupe d’extrémistes à la mosquée al-Aqsa sous la protection des forces d’occupation israéliennes », peut-on lire dans le communiqué.

La Jordanie, l’Égypte, le Qatar et plusieurs autres pays arabes ont eux aussi publié des condamnations.

Le mont du Temple est le lieu le plus sacré du judaïsme, car il abritait les temples bibliques.

Les juifs sont autorisés à s’y rendre sous réserve de nombreuses restrictions, mais pas à y prier.

Plusieurs centaines de fidèles juifs ont été aperçus dans l’enceinte lundi, jour de Yom Kippour, la journée juive du Grand Pardon.

Israël s’est emparé du mont du Temple et de la Vieille Ville de Jérusalem lors de la guerre des Six Jours. Afin de réduire les frictions avec le monde musulman, et tenant compte des conseils des sages orthodoxes recommandant généralement de ne pas se rendre au mont du Temple pour ne pas fouler le sol sacré où se trouvait le Saint des Saints du Temple, Israël autorise depuis 1967 le Waqf jordanien à continuer d’exercer son autorité religieuse sur le mont.

On assiste cependant depuis quelques années à une hausse du nombre de visiteurs venant prier sur le site, mais Israël réfute avoir apporté le moindre changement au statu quo.

Ce site très sensible est régulièrement le théâtre d’affrontements qui provoquent des violences plus importantes dans toute la région.

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