Une enquête ouverte un mois après l’empoisonnement de 3 personnes à Holon
L'unité des fraudes mènera l'enquête dans le foyer pour personnes en situation de handicap de Beit Dafna ; le ministère de la Santé avait évoqué de "graves défaillances"
Un mois après la mort de trois personnes dans un foyer accueillant des personnes en situation de handicap à Holon des suites d’un empoisonnement alimentaire, la police israélienne a annoncé, lundi, l’ouverture d’une enquête sur ces incidents.
« Sur les conseils des procureurs, il a été décidé d’ouvrir une enquête sur les trois morts survenues au foyer de Beit Dafna », a fait savoir la police du district de Tel Aviv dans un communiqué, notant que les investigations seraient dirigées par l’unité chargée des fraudes.
Le député travailliste Gilad Kariv a salué la décision.
« J’espère que la police enquêtera pleinement sur ces décès choquants, même si un mois s’est déjà écoulé depuis », a-t-il écrit sur Twitter. « Nous continuerons à exiger des politiques claires concernant l’ouverture d’éventuelles enquêtes sur les décès qui peuvent survenir dans de telles institutions », a-t-il ajouté, notant qu’il incombait à l’État d’assurer « le bien-être et la bonne santé » des citoyens pris en charge dans de telles structures.
Fin avril et début mai, trois résidents de Beit Dafna étaient tombés malades après avoir développé des symptômes d’empoisonnement alimentaire. Ils étaient finalement décédés. Une semaine plus tard, le ministère de la Santé avait confirmé qu’une contamination détectée dans les cuisines de l’institution était à l’origine de leur mort.
Plusieurs dizaines d’autres résidents avaient, eux aussi, été touchés, mais la majorité n’avait été que modérément malade et aucun cas n’avait nécessité d’hospitalisation.
Le ministère de la Santé avait envoyé une équipe spéciale à Beit Dafna suite à l’incident et avait émis un rapport qui notait « plusieurs défaillances graves » dans la maintenance de l’institution, le niveau de propreté des lieux et la manière dont les aliments étaient manipulés dans la cuisine.
Selon le ministère, des failles avaient été trouvées dans la façon de séparer les aliments au cours des différents processus de cuisson, dans le maniement des aliments et dans la propreté de la vaisselle.
« Au vu de cela et au vu de la gravité de la maladie qui s’est déclaré, la cuisine sera immédiatement fermée », avait indiqué le rapport, qui avait par ailleurs été transmis à la police et au ministère des Affaires sociales.
Le ministère avait fait savoir que cet empoisonnement mortel avait été entraîné par des négligences relatives aux viandes préparées pour les repas. Des échantillons alimentaires prélevés sur les lieux avaient révélé la présence de la bactérie Clostridium perfringens, qui se trouve habituellement dans les selles.
La bactérie avait également été identifiée dans des échantillons de matière fécale de sept patients qui avaient été hospitalisés suite à cet empoisonnement massif.
Quelques semaines plus tard, quatre résidents d’un foyer abritant des personnes en situation de handicap, à Neve Ram, ont été hospitalisées pour des douleurs à l’estomac, un empoisonnement alimentaire présumé.