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Une étude du microbiote permet de détecter tôt le diabète chez les femmes enceintes

La découverte de l’Université Bar-Ilan pourrait améliorer le traitement et la prévention du diabète gestationnel dès le premier trimestre

Illustration, femme enceinte (Crédit : Rostislav_Sedlacek, iStock par Getty Images)
Illustration, femme enceinte (Crédit : Rostislav_Sedlacek, iStock par Getty Images)

Une nouvelle étude évaluée de l’Université Bar-Ilan, évaluée par des pairs, montre que l’étude du microbiote intestinal des femmes enceintes permet de dire dès le premier trimestre si elles risquent de developper un diabète gestationnel (DSG).

Il s’agit d’une découverte importante pour une meilleure prévention et un meilleur traitement de cette pathologie grave qui peut entraîner des complications pour les mères et leur bébé, estiment les scientifiques.

L’étude s’est appuyée sur un modèle d’apprentissage automatique pour croiser des échantillons de selles et de salive avec les dossiers médicaux de 400 femmes israéliennes au stade des trois premiers mois de leur grossesse.

Celles qui présentaient certains profils de bactéries associés à des acides gras et des marqueurs inflammatoires dans leurs intestins avaient beaucoup plus de risques de développer un DSG.

« Au moment de la rédaction de l’article, nous sommes parvenus à prédire, dans 83 % des cas, les occurrences de la maladie », explique le professeur Omry Koren de la Faculté de médecine Azrieli, chef de l’équipe de recherche.

À ce jour, les femmes enceintes ne sont généralement testées pour le DSG qu’au cours du deuxième trimestre, à 26 semaines en moyenne.

C’est la période de la grossesse où la résistance à l’insuline augmente.

Dans le monde entier, on estime à 10 % environ le nombre de femmes enceintes sans antécédents de prédiabète ou diabète qui sont diagnostiquées diabétiques au moment de leur grossesse.

Dans certains cas, le diabète peut être contrôlé au moyen d’un régime strict et d’exercices physiques, mais dans d’autres, le recours aux injections d’insuline est nécessaire.

Bien que le DSG disparaisse après la naissance du bébé, il entraîne toutefois un risque plus élevé de diabète de type 2 pour la mère, plus tard, et d’obésité pour l’enfant.

Le Pofesseur Omry Koren. (Avec l’aimable autorisation de l’Université Bar-Ilan)

« Nous savons que 50 % des patientes atteintes de DSG deviendront diabétiques dans les 10 années qui suivent leur grossesse », explique le professeur Eyal Sheiner, président du département d’obstétrique et de gynécologie du centre hospitalier de l’Université Soroka.

Sheiner, qui n’a pas pris part à l’étude, estime que la prévention du DSG par l’étude du microbiote intestinal – plutôt que par des analyses sanguines – est une approche intéressante et tout à fait valide, dont il a hâte de voir les développements.

Rebecca Einstein Schorr dit au Times of Israel sa surprise face à cette découverte scientifique et son regret de n’avoir pu en bénéficier lorsqu’elle était enceinte de ses trois enfants, aujourd’hui âgés de 15, 19 et 22 ans.

Cette habitante d’Emmaüs, en Pennsylvanie, âgée de 52 ans, a eu un DSG à chacune de ses grossesses.

« Lors de la première grossesse, en particulier, c’était terrifiant… J’avais l’impression que mon corps me trahissait. Mon bébé n’était pas en sécurité. C’était très perturbant », confie-t-elle.

Rebecca Einstein Schorr. (Autorisation)

Le diagnostic était tombé peu de temps avant Pessah, et elle avait hésité à manger des matsot ou d’autres aliments riches en glucides, de peur de provoquer une hyperglycémie néfaste pour son bébé.

Elle avait mal vécu Pessah et eu des craintes pendant tout le reste de sa grossesse.

Schorr fait partie de ces 10 % de femmes atteintes de diabète gestationnel pour lesquelles le régime alimentaire adapté et l’exercice physique ne suffisent pas et qui ont besoin d’insuline.

« Je suis passée d’une grossesse tout à fait normale à d’incessants contrôles de glycémie et des prises régulières d’insuline au cours de la journée. Il a fallu que je m’adapte. Evidemment, ma priorité était de mener ma grossesse à terme et de protéger le bébé. Mais ce diabète a été un travail à temps plein », précise-t-elle.

Koren a donné des explications complémentaires au Times of Israel depuis Valence, en Espagne, où il étudie les bactéries du lait maternel, dans le cadre d’un congé sabbatique d’un an.

Il a notamment précisé que, lors de l’étude, des souris de laboratoire exemptes de germes avaient reçu des matières fécales des sujets de l’étude.

« Ce sont des souris élevées dans des conditions particulières, qui n’ont jamais vu une bactérie de leur vie », explique Koren.

Les souris qui ont reçu des matières fécales de femmes qui ont développé un DSG ont elles aussi développé des niveaux de glucose plus élevés que les souris alimentées avec les matières fécales de femmes qui n’ont pas développé la maladie.

Pour s’assurer s’il ne s’agissait pas d’un phénomène limité aux Israéliennes, Koren et son équipe ont collaboré avec des chercheurs aux États-Unis et en Finlande.

Des échantillons de matières fécales d’Américaines et Finlandaises enceintes, au stade du premier trimestre, ont été prélevés et insérés dans les souris de laboratoire.

Les résultats ont été identiques.

« Cela a prouvé qu’il s’agissait d’un phénomène universel », ajoute Koren.

Une femme mesure sa gycémie avec un glucomètre. (Crédit : Kwangmoozaa via iStock)

Il ajoute que l’Université Bar-Ilan est sur le point de créer une société qui commercialisera des tests utiles pour prédire les complications de la grossesse, parmi lesquelles le diabète gestationnel.

Mais pour l’heure, son conseil aux femmes enceintes est de suivre un régime alimentaire sain et faible en sucre dès le début de leur grossesse.

Il invite par ailleurs le personnel de santé à surveiller de près les signes de résistance à l’insuline bien avant la 26e semaine.

« En Israël, nous mesurons la glycémie à jeun de toutes les patientes enceintes. Si une femme a un taux de glucose supérieur au seuil, c’est un signal », assure Sheiner.

Schorr, qui souffre maintenant de diabète de type 2, aurait été heureuse de pouvoir bénéficier de cet outil de diagnostic du DSG lorsqu’elle était enceinte.

« Un diagnostic précoce est important, que ce soit psychologiquement ou émotionnellement, parce qu’il donne plus de temps pour se préparer. Lorsque le diagnostic est fait à un moment déjà avancé de la grossesse, cela fait beaucoup de choses en plus à gérer et intégrer rapidement », conclut-elle.

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