Une ministre norvégienne s’engage à protéger la circoncision, après avoir voté pour son interdiction
Siv Jensen a affirmé que le vote était « confus » mais qu’elle voulait s’opposer à la motion, et assure lutter contre l'antisémitisme

La chef du second parti en Norvège a déclaré qu’elle n’introduirait pas d’interdictions contre les circoncisions non-médicalisées des garçons de moins de 18 ans, après avoir voté en faveur d’une motion contre ce rituel.
Siv Jensen, chef du parti progressiste – membre de la coalition du parti conservateur au pouvoir – a voté en faveur de la motion interdisant les circoncisions durant la convention annuelle de son parti le 6 juin, au nord d’Oslo.
Jensen, également ministre des Finances, a ensuite déclaré qu’elle avait l’intention de voter contre la motion, qui a été adoptée à la majorité, mais a expliqué que le vote était « confus ». Elle a aussi déclaré qu’elle « respecte la volonté » de la majorité des membres de son parti qui ont voté en faveur de l’interdiction.
Et pourtant, durant une réunion qui s’est tenue lundi à Oslo, avec un rabbin belge et un rabbin néerlandais, Jensen a déclaré qu’elle n’interdira pas ce rituel.
« Je tiens à vous assurer que ce n’est pas au programme du gouvernement, ni au programme de mon parti, ni à mon programme personnel », a déclaré Jensen au rabbin Menachem Margolin de l’Association juive européenne et au grand-rabbin néerlandais Binyomin Jacobs.

« Que ce soit clair, sous mes ordres, aucune suite ne sera donnée. Ici en Norvège, nous respectons la liberté de religion. Nous nous opposons à l’antisémitisme, nous ne le tolérons pas et nous le combattrons. »
De nombreux européens laïcs considèrent que la circoncision sur les mineurs, réalisée par les musulmans et les juifs, est une violation des droits de l’enfant. Un débat similaire fait rage en Europe, sur la question de l’abattage rituel des animaux, que les juifs et musulmans pratiquants effectuent sur des animaux conscients.
De nombreux partis en Norvège, où l’abattage rituel a été interdit depuis 1929, soutiennent l’interdiction de la circoncision non-médicalisée des garçons.
En 2014, le gouvernement norvégien a introduit un projet de loi sur la circoncision non médicalisée, stipulant que la procédure devait avoir lieu sous la supervision et en présence d’un médecin, mais qu’elle pouvait être pratiquée par d’autres personnes.