Une pièce de théâtre aborde la rumeur antisémite qui a secoué Orléans en 1969
La pièce de Luc Tartar est d'une extrême modernité puisqu'elle fait le récit d'une dangereuse « fake news » à laquelle s'est ajouté un antisémitisme virulent

Le théâtre des Feuillants de Dijon accueillera, le jeudi 20 mars prochain, la pièce « Dorphé aux Enfers, Orléans 69 » qui raconte l’histoire d’une rumeur, celle du kidnapping de jeunes femmes dans les cabines d’essayage de six magasins de vêtements, tous tenus par des Juifs, pour être livrées à un réseau de prostitution, en 1969.
Cette rumeur, qui est évidemment teintée d’antisémitisme, raconte que les boutiques de la rue de Bourgogne seraient piégées pour attirer les jeunes femmes blanches dans des tunnels souterrains dans lesquels elle seraient entraînées depuis des trappes installées dans les cabines d’essayage. Elles seraient ensuite droguées, puis forcées de se prostituer.
La pièce met en scène Eurydice, 17 ans, qui ne croit pas à la rumeur. Elle décide de se rendre chez « Dorphé », l’une des boutiques de vêtement incriminée par la rumeur. Là-bas, elle descend dans les sous-sols pour voir les cabines d’essayage et va à la rencontre du commerçant qui décide de l’accompagner. De son côté Jade, sa petite-fille, bouleversée par cette rumeur antisémite, et plus encore par la réaction de sa grand-mère, décide de suivre ses pas.
Le metteur en scène, Luc Tartar, a choisi de raviver cette rumeur, qui s’est par la suite largement répandue et déclinée pour incriminer d’autres minorités, notamment les Roms, et de situer son propos en 2023 autour de deux thématiques d’actualité : l’antisémitisme et le harcèlement.
Le titre de la pièce semble être une référence claire à l’opéra d’Offenbach, « Orphée aux Enfers », inspiré d’un épisode de la mythologie grecque.
Pour plus d’informations, cliquez ici.