Villeurbanne : un homme non juif roué de coups dans une violente agression antisémite
La victime a été traitée de « sale juif » et accusée de complicité dans les « massacres à Gaza » par un automobiliste alcoolisé qui venait de percuter une voiture stationnée
C’est une histoire invraisemblable qui a mené à l’agression antisémite d’un homme — qui n’est pas juif — à Villeurbanne, samedi 8 mars. Le Figaro rapporte que Marc, témoin d’un accident de voiture et du délit de fuite du conducteur responsable, a été violemment pris à partie par ce dernier après avoir ramassé le rétroviseur de la voiture stationnée qu’il avait percutée.
Après avoir fui et s’être visiblement garé plus loin, le conducteur est revenu sur les lieux de l’accident et a trouvé Marc en train de réparer les dégâts qu’il avait causés. Alcoolisé, selon la victime, il aurait interpellé Marc en utilisant des insultes à caractère antisémite : « sioniste », « sale juif », la victime a également été accusée d’être responsable de « massacres à Gaza ».
Marc a alors asséné un coup de pied de défense à son agresseur pour s’enfuir. Mais celui-ci l’a rattrapé et l’a roué de coups d’une telle violence que la victime est ressortie de son agression avec une triple facture du bras, de multiples hématomes, et 30 jours d’arrêt de travail.
À sa sortie d’hôpital, Marc a déposé plainte pour « violences aggravées » et « propos antisémites ».
Sur les réseaux sociaux, le maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a réagi en disant son « indignation » et sa « colère face à ce déferlement de violence sur fond d’antisémitisme ».
« Le témoignage de Marc doit nous interpeller. Nous ne devons pas baisser la garde face à l’antisémitisme et la haine qui conduisent toujours à de tels actes », a-t-il ajouté.
« Je lui apporte tout mon soutien », a indiqué le maire, précisant que la police municipale était mobilisée pour retrouver l’agresseur.
Marc a d’ailleurs été reçu à la mairie mercredi dernier par Cédric Van Styvendael. Au quotidien local Le Progrès, le maire a déclaré : « Il est très choqué par ce qu’il a vécu, nous allons lui témoigner notre soutien total. Ce n’est pas de l’instrumentalisation, c’est parce qu’il ne faut jamais laisser passer, ne jamais s’habituer à ça, d’autant plus quand l’agression semble basée sur des critères religieux ».
« À Villeurbanne, nous organisons des rencontres régulières avec les responsables des différents cultes. Il ne faut pas que dans la période actuelle, les reproches entre les différentes communautés se multiplient », a-t-il ajouté.