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Washington dénonce la campagne du Likud qui « promeut la haine » contre les Arabes

Le Département d'État évoque aussi les publicités du parti visant les journalistes et ses efforts pour "dissuader les Arabes de voter" avec des caméras dans les bureaux de vote

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Un homme ultra-orthodoxe passe près d'un panneau d'affichage du Likud pour les prochaines élections générales en Israël, le 17 février 2020, montrant les portraits (de gauche à droite) du général à la retraite Benny Gantz, chef de l'alliance politique Kakhol lavan et d'Ahmad Tibi, membre de la Knesset pour la Liste arabe unie, avec une légende qui dit : "Gantz n'a pas de gouvernement sans Tibi". (Ahmad Gharabli/AFP)
Un homme ultra-orthodoxe passe près d'un panneau d'affichage du Likud pour les prochaines élections générales en Israël, le 17 février 2020, montrant les portraits (de gauche à droite) du général à la retraite Benny Gantz, chef de l'alliance politique Kakhol lavan et d'Ahmad Tibi, membre de la Knesset pour la Liste arabe unie, avec une légende qui dit : "Gantz n'a pas de gouvernement sans Tibi". (Ahmad Gharabli/AFP)

Le Département d’Etat américain a critiqué mercredi le parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour avoir « promu la haine » contre les Arabes israéliens lors des deux campagnes électorales de 2019 pour la Knesset.

« Pendant les campagnes électorales nationales d’avril et de septembre, le parti Likud a diffusé des messages promouvant la haine contre les citoyens arabes », indique le rapport annuel du Département sur les droits de l’homme.

Sous le titre « Promotion of Acts of Discrimination », le rapport énumère également un message de chatbot sur la page Facebook de Netanyahu qui dit :  » Les Arabes veulent tous nous détruire, hommes, femmes et enfants ».

Le rapport note que Facebook a temporairement suspendu ce chatbot, et que le Premier ministre a affirmé qu’il n’était pas au courant du message.

Un porte-parole du Likud n’a pas souhaité répondre à une demande de commentaire du Times of Israel.

Capture d’écran d’une vidéo sur Facebook datée du 3 septembre 2019, dans laquelle Netanyahu déclare qu’il y a eu fraude électorale généralisée lors des élections précédentes.

Le 12 septembre 2019, Facebook a suspendu ce chatbot sur la page officielle de Netanyahu pour violation des règles relatives aux discours de haine.

« Après un examen minutieux des activités des robots de la campagne du Likud, nous avons constaté une violation de notre politique en matière de discours de haine. Nous avons également constaté que le bot utilisait abusivement la plateforme dans le laps de temps imparti pour contacter les gens. En conséquence, nous avons temporairement suspendu le bot pendant 24 heures. En cas de nouvelles violations, nous prendrons toute mesure appropriée », a déclaré à l’époque un porte-parole du géant des médias sociaux.

Le Likud a déclaré que l’affirmation selon laquelle les Arabes cherchent à « nous anéantir tous » était une « erreur d’un militant » et a déclaré qu’elle n’avait pas été validée par Netanyahu.

« Le Premier ministre Netanyahu n’a pas vu ces éléments, ne les a pas approuvés, n’est pas d’accord avec eux et s’y oppose », selon une déclaration du Likud à l’époque. « Lorsque le contenu a été porté à son attention, il a demandé à ce qu’il soit immédiatement retiré ».

Dans une interview à la radio le jour suivant, Netanyahu, le président du parti, a répété l’affirmation selon laquelle la déclaration incendiaire était une erreur d’un employé de campagne, soulignant « J’ai des amis dans les pays arabes et je respecte tout le monde. »

Une affiche de campagne du Likud montrant des journalistes (de gauche à droite) : Raviv Drucker, Guy Peleg, Amnon Abramovich et Ben Caspit, « Ils ne décideront pas. C’est vous qui déciderez » dans le centre d’Israël, 20 janvier 2019. (Crédit : Twitter)

Les rapports par pays sur les pratiques des droits de l’homme du Département d’État, qui sont publiés chaque année et comprennent des chapitres sur tous les pays, mentionnent également la campagne controversée du Likud visant plusieurs journalistes israéliens considérés comme hostiles à Netanyahu.

« En janvier, le parti Likud a placardé des panneaux d’affichage avec des photos de quatre journalistes disant ‘ils ne décideront pas’, selon des comptes-rendus des médias », peut-on lire dans le rapport.

« Suite aux attaques dans les médias et les réseaux sociaux par le Premier ministre et son fils, Yair Netanyahu, contre le journaliste juridique de la Douzième chaîne Guy Peleg, qui a couvert les enquêtes Netanyahu, Peleg a reçu une série de menaces sur WhatsApp et les médias sociaux, ce qui a conduit la chaîne à lui fournir un garde de sécurité privé le 30 août ».

Capture d’écran d’une vidéo sur le compte Facebook « Il ne décideront pas » montrant les journalistes Raviv Drucker, Guy Peleg, Amnon Abramovitch et Ben Caspit . (Capture d’écran Facebook)

Le rapport note que fin août, Netanyahu a appelé au boycott de la Douzième chaîne israélienne, accusant le réseau de « mener une attaque terroriste contre la démocratie », tout en traitant les partis politiques rivaux avec plus de ménagement que le Likud ».

Si les élections à la Knesset du 9 avril et du 17 septembre ont été « libres et équitables », le rapport note également les efforts du Likud pour intimider les électeurs arabes en installant des caméras dans les bureaux de vote.

« En avril, le parti au pouvoir, le Likud, a placé des caméras dans les bureaux de vote à prédominance arabe afin de dissuader les électeurs arabes de se rendre aux urnes », indique le document.

« Après les élections, la commission centrale électorale a décidé que l’installation d’appareils d’enregistrement dans les bureaux de vote est interdite et nécessiterait une loi spécifique, que le parti Likud n’a pas pu faire adopter à la Knesset. Lors des élections de septembre, les observateurs ont constaté des irrégularités minimes qui n’ont pas eu d’impact sur le résultat final ».

Le rapport sur les droits de l’homme, qui a également fait la une des journaux en ne faisant plus référence aux résidents palestiniens de Jérusalem-Est en tant que tels mais en les appelant plutôt « résidents arabes » et « citoyens non israéliens », ne couvre pas la campagne menant à l’élection du 2 mars 2020.

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