Washington met fin à une dérogation accordée à l’Irak pour l’achat d’électricité de l’Iran
L'administration Trump suggère à Bagdad de mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de Téhéran, tandis qu'elle augmente les pressions économiques sur l'Iran pour mettre fin à son programme nucléaire

Washington « n’a pas renouvelé » une dérogation accordée à l’Irak depuis 2018 permettant à Bagdad d’importer de l’électricité de l’Iran voisin malgré les sanctions américaines imposées à Téhéran, a confirmé dimanche une porte-parole de l’ambassade des États-Unis dans la capitale irakienne.
« Le 8 mars, le département d’État américain n’a pas renouvelé la dérogation accordée à l’Irak pour l’achat d’électricité iranienne », a indiqué la porte-parole dans un communiqué envoyé à l’AFP.
La décision « garantit que l’Iran ne bénéficie d’aucun degré de soulagement économique ou financier », selon l’ambassade.
La « campagne de pression maximale » du président Donald Trump « vise à mettre fin à la menace nucléaire de l’Iran, limiter son programme de missiles balistiques, et l’empêcher de soutenir des groupes terroristes ».
« Nous appelons le gouvernement irakien à mettre fin à sa dépendance aux sources énergétiques iraniennes aussitôt que possible, et saluons l’engagement du Premier ministre à parvenir à l’indépendance énergétique » de l’Irak, ajoute l’ambassade des États-Unis.
Depuis 2018, Bagdad, pris en étau entre l’influent parrain iranien et l’allié stratégique américain, bénéficiait d’exemptions de Washington pour acheter de l’électricité et du gaz à l’Iran, et ce malgré les sanctions rétablies par la première administration de Donald Trump à l’encontre de Téhéran.
Les importations de gaz et d’électricité de l’Iran représentent un tiers des besoins énergétiques de l’Irak, pays aux immenses richesses pétrolières mais ravagé par des décennies de conflits, abonné aux délestages quotidiens.

En raison de sa consommation domestique, Téhéran suspend aussi régulièrement ses approvisionnements en gaz à l’Irak, entraînant encore plus de coupures électriques dans le pays de 46 millions d’habitants.
Dimanche, l’ambassade américaine a indiqué que les importations d’électricité de l’Iran représentaient en 2023 « seulement 4% de la consommation électrique en Irak » et ne contribuaient donc pas « de manière substantielle » à l’approvisionnement électrique dont bénéficie la population irakienne.
Les États-Unis n’ont pas communiqué sur le sort des importations par l’Irak de gaz iranien. À l’été 2023 le Premier ministre irakien avait annoncé que son pays réglerait ces importations en fournissant du pétrole à Téhéran.