Washington pourrait réduire ses troupes en Syrie, ce qu’Israël cherche à éviter
Israël a été informé du plan qui réduirait la présence des soldats américains de 2 000 à 1 000 ; Jérusalem craint que cela n'augmente "l'envie" de la Turquie de contrôler la Syrie

L’armée américaine devrait consolider sa présence en Syrie au cours des semaines et des mois à venir, ont déclaré mardi deux responsables américains à Reuters, dans le cadre d’une opération qui permettrait de réduire de moitié le nombre de soldats présents dans le pays.
Selon Ynet, les responsables du Pentagone ont informé leurs homologues de l’establishment de la sécurité israélienne de la réduction prévue des troupes en Syrie, ajoutant que celle-ci devrait commencer dans les deux mois.
Un haut responsable israélien a déclaré au site d’information que Jérusalem s’efforçait de convaincre Washington de limiter le retrait, craignant que cette décision n’accroisse « l’envie » de la Turquie de contrôler la Syrie, ce à quoi Israël s’oppose.
Les États-Unis ont tenu Israël informé de leurs projets, selon Ynet.
L’armée américaine compte environ 2 000 soldats en Syrie, répartis sur plusieurs bases, principalement dans le nord-est du pays. Les troupes travaillent avec les forces locales pour empêcher la résurgence du groupe terroriste sunnite État islamique (EI), qui s’est emparé de vastes étendues de l’Irak et de la Syrie en 2014, avant d’être repoussé.
L’un des responsables, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que ce regroupement pourrait réduire les effectifs en Syrie à environ 1 000 hommes.

Un autre responsable américain a confirmé le projet de réduction, mais a précisé que les chiffres n’étaient pas encore définitifs et s’est montré sceptique quant à une diminution d’une telle ampleur à un moment où l’administration du président Donald Trump négocie avec l’Iran et renforce ses troupes dans la région.
Les États-Unis ont récemment déployé des avions, dont des bombardiers B-2, des navires de guerre et des systèmes de défense aérienne pour renforcer leur présence au Moyen-Orient.
Trump a déclaré lundi qu’il pensait que l’Iran retardait intentionnellement les négociations sur le nucléaire avec les États-Unis et qu’il devait renoncer à tout projet visant à se doter de l’arme nucléaire, sous peine de subir une éventuelle frappe militaire sur les installations nucléaires de Téhéran.
Parallèlement, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, procède à une inspection générale des troupes américaines déployées à travers le monde.
Le gouvernement syrien dirigé par les islamistes, qui a pris le pouvoir après la chute du dictateur syrien Bashar el-Assad en décembre, a cherché à rétablir les liens de la Syrie dans la région et au-delà.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et soutenues par les États-Unis, ont signé le mois dernier un accord avec Damas sur la fusion des organes de gouvernement et des forces de sécurité dirigés par les Kurdes avec le gouvernement central.
En mars, les États-Unis ont transmis à la Syrie une liste de conditions à remplir pour obtenir un allègement partiel des sanctions, mais l’administration Trump n’a guère eu d’autres contacts avec les nouveaux dirigeants du pays.
Certains responsables de la Maison Blanche ont toutefois tenu à adopter une position plus ferme, invoquant les liens que les nouveaux dirigeants syriens entretenaient auparavant avec Al-Qaïda pour justifier la nécessité de limiter au maximum les contacts.

L’équipe de Trump avait ouvertement évoqué la possibilité de les retirer avant le retour du président à la Maison Blanche.
Au cours de son premier mandat, Trump avait annoncé le retrait total des troupes américaines de Syrie, mais ne l’avait jamais mené à bien. Israël s’est également opposé à cette décision, craignant qu’un retrait américain ne crée un vide de pouvoir dans la région, permettant à Téhéran d’étendre son ancrage militaire près de la frontière israélienne.