Australie : 7 groupes juifs appellent à des sanctions officielles contre Israël
Ces organisations ont publié une déclaration condamnant Israël et appelant le gouvernement australien à prendre des sanctions

Des groupes juifs opposés à la reprise des combats à Gaza ont appelé, fin mars, le gouvernement australien à imposer des sanctions contre Israël.
Les signataires de la déclaration sont : le Jewish Women 4 Peace Action Ready Group, l’Australian Jewish Democratic Society, les membres juifs australiens de l’équipe dirigeante de Sydney Friends of Standing Together, Jews for Palestine WA, Jews against the Occupation ’48, le Jewish Council of Australia et Emet.
Dans leur déclaration, ces sept groupes condamnent « la décision du gouvernement israélien de rompre l’accord sur les otages et de cessez-le-feu négocié en janvier 2025 et de reprendre les horribles bombardements contre les Palestiniens à Gaza ».
Utilisant le hashtag #notinourname [pas en notre nom], ces groupes souhaitent affirmer que tous les Juifs de la diaspora ne soutiennent pas les actions d’Israël.
« Le 2 mars, alors que la deuxième phase du cessez-le-feu aurait dû commencer, le gouvernement israélien a interdit l’entrée de toute aide humanitaire à Gaza », ont-ils déploré. « Le 11 mars, Israël a coupé l’alimentation électrique de Gaza, empêchant ainsi le fonctionnement de la seule usine de dessalement d’eau de la ville. Le 18 mars, l’armée israélienne a lancé une vague de frappes aériennes à Gaza, massacrant plus de 750 Palestiniens (un nombre en augmentation), dont de nombreux enfants. Les survivants de l’attaque israélienne font face à des conditions de santé atroces, avec notamment des amputations sans anesthésie. Les Palestiniens de Gaza souffrent de la famine, de la destruction des systèmes de santé, d’attaques aériennes incessantes et sont désormais soumis à une nouvelle vague de violences. » Israël a partiellement interrompu l’électricité. Le nombre de victimes présentées par les terroristes palestiniens du Hamas n’est pas vérifiable tandis que la grave accusation de famine n’a jamais été prouvée par les ONG qui accusent l’État hébreu de l’utiliser comme une arme contre les Gazaouis.
« Nous rejetons toute suggestion naïve selon laquelle le gouvernement Netanyahu aurait repris les combats afin de rapatrier les otages israéliens. La reprise des bombardements sur Gaza ne fait que mettre davantage en danger la vie des otages, tout en provoquant la mort et la destruction des Palestiniens à Gaza », ont-ils ajouté – des arguments aussi utilisés en Israël par les opposants à la reprise des combats et les ex-otages.
« Nous appelons le gouvernement australien à condamner immédiatement et avec la plus grande fermeté la reprise de la guerre par le gouvernement Netanyahu et à imposer des sanctions à l’État d’Israël », ont-ils conclu.
Le gouvernement australien n’a pas réagi à la demande de sanctions.
Quelques jours plus tôt cependant, l’Australie avait demandé à Israël de « respecter ses obligations » à Gaza. « L’Australie exhorte toutes les parties à respecter les termes du cessez-le-feu et de l’accord sur les otages à Gaza et à les appliquer intégralement », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Penny Wong sur X. « Tous les civils doivent être protégés. Toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire », a-t-elle ajouté.
Wong a également exhorté le Hamas à libérer tous les otages « immédiatement, sans condition et dans la dignité ». Elle a rappelé à la communauté internationale qu’aucune aide humanitaire n’était entrée à Gaza depuis deux semaines. « Nous nous joignons à nos partenaires, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, pour appeler Israël à respecter ses obligations, notamment en matière de fourniture de services de base et de facilitation de l’aide humanitaire », a déclaré la ministre.
« L’Australie soutient les efforts internationaux en cours pour prolonger le cessez-le-feu et exhorte les parties à s’engager de manière constructive dans des négociations en vue d’une cessation définitive des hostilités. »
La sénatrice australienne Lidia Thorpe avait elle appelé Canberra à « adopter une position ferme à l’égard » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale – ce qui ne l’a pas empêché de voyager en Hongrie ce jeudi. Budapest s’est retiré de la CPI. Le Parti travailliste au pouvoir « ne doit pas rester complice, il doit se mobiliser », a dit Mme Thorpe au gouvernement. « Nous avons besoin de sanctions et de conséquences concrètes, et non de paroles en l’air. »