Blinken met en garde contre « l’escalade » au Moyen-Orient, un risque pour l’accord sur Gaza
Selon le porte-parole du Département d'État, "tant que le Hezbollah lancera des attaques, Israël se défendra comme n'importe quel pays » ; le déplacement d'Austin en Israël pourrait être retardé
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a demandé jeudi à ce que les parties prenantes au Moyen Orient ne se livrent pas à « de la surenchère » suite à l’explosion d’un très grand nombre d’appareils de communication utilisés par le Hezbollah, que le groupe terroriste libanais impute à Israël.
« La France et les États-Unis appellent ensemble à la retenue et à la désescalade au Moyen-Orient, à tire général et au Liban en particulier », a déclaré Blinken après ses entretiens à Paris avec son homologue français Stéphane Séjourné.
« Nous ne souhaitons pas d’escalade, que ce soit de l’une ou l’autre partie » susceptible de mettre en péril l’objectif de cessez-le-feu dans le conflit de Gaza, a-t-il ajouté.
Selon le site d’information Walla, qui s’appuie sur les confidences de deux responsables israéliens anonymes, ce serait en raison des événements qui se sont produits au Liban et à la frontière ces derniers jours que le Secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, aurait décidé de reporter son déplacement en Israël prévu la semaine prochaine.
Mardi, les premières attaques ont fait une dizaine de morts et des milliers blessées lorsque les pagers des membres du Hezbollah au Liban ont explosé, dans ce qui ressemble à une attaque coordonnée de grande ampleur. D’autres explosions ont ravagé le Liban, mercredi, manifestement contre des radios portatives utilisées par des membres du Hezbollah : selon des responsables libanais, elles auraient tué au moins 25 personnes et fait 450 blessés.
Dans un discours prononcé après ces explosions, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est engagé à poursuivre la lutte contre Israël « jusqu’à ce que cesse l’agression contre Gaza », tout en admettant que l’organisation terroriste avait subi un coup « majeur et sans précédent ».
Le département d’État américain a évoqué les propos de Nasrallah, jeudi, pour justifier l’appel de Blinken contre toute « escalade ».
« Nasrallah pourrait arrêter les attaques terroristes en Israël, et je vous garantis que s’il le faisait, nous ferions comprendre à Israël qu’il lui faut garder le calme de son côté », a expliqué Miller.
« Mais nous retenons qu’il n’a pas arrêté les attaques terroristes, et donc tant que le Hezbollah lancera des attaques terroristes de l’autre côté de la frontière, évidemment, Israël prendra des mesures militaires pour se défendre, comme n’importe quel autre pays le ferait », a-t-il ajouté.
« Nous continuons à tenter de convaincre l’ensemble des parties de ne pas attiser le conflit, de ne pas le laisser devenir incontrôlable et se transformer en une guerre qui, selon nous, ne servirait les intérêts d’aucune des parties en présence, tout ceci dans le but d’obtenir un cessez-le-feu à Gaza de nature à ramener le calme de l’autre côté de la Ligne bleue », a ajouté Miller.
Cette dernière semaine, les autorités israéliennes se sont dites convaincues que seule une action militaire pourrait mettre fin aux affrontements le long de la frontière nord. Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah attaquent quasi quotidiennement les communautés israéliennes et postes militaires situés le long de la frontière, officiellement en gage de solidarité avec Gaza en guerre.
A cette date, les escarmouches ont fait 26 morts côté civils israéliens plus 22 soldats et réservistes. Plusieurs attaques ont par ailleurs été lancées depuis la Syrie, sans toutefois faire de blessé.
Le Hezbollah estime à 478 le nombre de ses membres tués par Israël lors de escarmouches qui se poursuivent, essentiellement au Liban, mais aussi en Syrie. Par ailleurs, 79 membres d’autres organisations terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont été tués.