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Blinken : un rapprochement entre Israël et les pays arabes est « le meilleur moyen d’isoler l’Iran »

Le chef de la diplomatie américaine explique qu'accords de normalisation et création d'un Etat palestinien sont étroitement liés

Le Secrétaire d'État américain Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, le 9 janvier 2024. (Crédit : Evelyn Hockstein/Pool Photo via AP)
Le Secrétaire d'État américain Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, le 9 janvier 2024. (Crédit : Evelyn Hockstein/Pool Photo via AP)

Un rapprochement entre Israël et les Etats arabes qui, dans leur majorité, ne reconnaissent pas ce pays, serait « le meilleur moyen d’isoler l’Iran et ses supplétifs », a estimé jeudi au Caire le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

« La sécurité et l’intégration (régionale) d’Israël sont liées à l’ouverture d’une voie vers un Etat palestinien », a-t-il encore ajouté lors de l’ultime étape de son marathon diplomatique au Moyen-Orient consacré au conflit entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas.

En 2020, trois nouveaux pays arabes – Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Maroc – avaient signé des accords avec Israël, après l’Egypte et la Jordanie en 1979 et en 1994.

La guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, a interrompu un processus similaire de normalisation entamé entre Israël et l’Arabie saoudite.

Aujourd’hui, « le conflit doit cesser pour que la situation évolue », a plaidé M. Blinken.

A cet égard, il a affirmé qu’Israël avait « démobilisé un nombre important de forces » déployées dans le territoire palestinien, où le Hamas avait pris le pouvoir en 2007.

M. Blinken a assuré cette semaine avoir obtenu du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, rival historique du Hamas et dont l’autorité ne s’exerce que sur certaines parties de la Cisjordanie, une réforme de l’Autorité palestinienne, condition sine qua non posée par les Américains à la réunification des Territoires palestiniens, alors qu’Israël a juré d’éradiquer le Hamas dans la bande de Gaza.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à gauche, rencontre le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à droite, à Ramallah, en Cisjordanie, le mercredi 10 janvier 2024 (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AP)

Les termes de cette « réforme » ne sont toutefois pas clairs alors que de nombreuses voix s’élèvent depuis des années dans les Territoires palestiniens contre ce pouvoir qui devait n’être qu’intérimaire mais se maintient – sans élections depuis des années – faute d’un horizon pour la création de l’Etat palestinien.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage plus de 240 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

Arrivé en provenance d’Israël, M. Blinken a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il est ensuite reparti aux Etats-Unis après s’être rendu dans neuf pays, dont la Turquie et l’Arabie saoudite, ainsi qu’en Cisjordanie.

M. Blinken, qui a par ailleurs accusé l’Iran mercredi de « soutenir » et d' »encourager » les attaques des rebelles yéménites en mer Rouge, a toutefois déclaré au Caire ne pas penser que « le conflit s’intensifie ».

D’après lui, aucun des acteurs régionaux ne le souhaite : « ce n’est pas le cas d’Israël. Ni du Liban. Et, en réalité, je ne pense pas que soit le souhait du Hezbollah » non plus, en référence au groupe terroriste armé libanais.

Des échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas, sont quasi quotidiens à la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre.

Au terme de sa tournée régionale, M. Blinken a assuré que le rapprochement arabo-israélien qu’il prône permettrait d’isoler Téhéran « et ses supplétifs qui causent tant de tort (aux Etats-Unis) et à à peu près tout le monde dans la région », en allusion aux attaques des Houthis du sur des bateaux naviguant en mer Rouge. « Je pense que cette vision est très claire pour beaucoup de dirigeants » du Moyen-Orient, a-t-il martelé.

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