Buzyn : Le mouvement « gilets jaunes » s’est radicalisé et doit « s’arrêter »
"Conscient de l'instrumentalisation de l'antisémitisme, je crois aussi qu'il ne faut jamais laisser passer le racisme," a pour sa part réagi Jean-Luc Mélenchon
Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a appelé dimanche à ce que les manifestations des « gilets jaunes » s’arrêtent, critiquant vivement la « radicalisation » du mouvement et les propos antisémites contre le philosophe Alain Finkielkraut samedi.
« Le mouvement s’est profondément transformé. Il est en train de dériver. On voit la violence, de semaine en semaine, qui se radicalise, qui est contre les institutions de la République, l’Assemblée nationale, les ministères, les élus, (avec) des propos antisémites régulièrement », a-t-elle dit sur LCI.
« Ces manifestations doivent s’arrêter », a-t-elle encore dit, trois mois après leur démarrage, soulignant toutefois que parmi ceux qui manifestent encore, il y a « quelques personnes de bonne foi ».
Au sujet des injures de « gilets jaunes » samedi contre le philosophe Alain Finkielkraut, la ministre a exprimé son « dégoût ».
Selon elle, l’antisémitisme monte en France « depuis des mois », « avant même les gilets jaunes ». Mais ce mouvement permet « à ces propos de se tenir de plus en plus fréquemment ». « La prochaine étape, ce seront des violences physiques », a alerté la ministre, rappelant que les actes antisémites ont augmenté de 74 % en 2018.
« L’antisémitisme est le symptôme d’une société qui va mal », a insisté Mme Buzyn.
Elle a vivement critiqué le fait que Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise « ne condamne pas » les attaques contre M. Finkielkraut.
« C’est un naufrage, Jean-Luc Mélenchon », a-t-elle lancé, rappelant qu’il « a été républicain, il a été ministre, il a été sénateur, il a été élu européen ».
Sur son compte Twitter, M. Mélenchon a écrit : « Conscient de l’instrumentalisation de l’antisémitisme, je crois aussi qu’il ne faut jamais laisser passer le racisme ».
Agnès Buzyn a en outre considéré que le gouvernement a répondu à la colère des « gilets jaunes », « économiquement » avec les mesures d’aides, notamment sur la prime d’activité, mais aussi « politiquement », avec le grand débat en cours.