Canada : Cérémonie contre l’antisémitisme pour la Journée de la mémoire de la Shoah
Deborah Lyons a regretté la "période de deuil prolongée" vécue par les Juifs à travers le monde depuis le 7 octobre et dénoncé les justifications, célébrations et les propos niant ces attaques
À l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, Deborah Lyons, envoyée spéciale canadienne pour la préservation de la mémoire de la Shoah et la lutte contre l’antisémitisme, a expliqué que l’édition de cette année n’avait jamais été aussi importante qu’en 2024 en raison de la hausse de l’antisémitisme depuis les attaques terroristes du 7 octobre contre Israël.
« La cérémonie de cette année a une tonalité particulièrement sombre. C’est presque un avertissement en raison de l’alarmante augmentation de l’antisémitisme partout dans le monde, et encore plus tristement, dans notre cher Canada », a-t-elle déclaré vendredi lors d’une cérémonie au Monument national de l’Holocauste, à Ottawa.
Elle a regretté la « période de deuil prolongée » vécue par les Juifs à travers le monde depuis le 7 octobre et dénoncé les justifications, célébrations et les propos niant ces attaques, qui ont fait près de 1 200 morts dont la plus jeune avait 10 mois.
Si le Premier ministre Justin Trudeau et le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, étaient présents à la cérémonie, ils n’ont pas prononcé de discours.
À la veille de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, on s’est réunis au Monument national de l’Holocauste – pour honorer les victimes et survivants de ce sombre chapitre et se réengager à combattre l’antisémitisme au pays et dans le monde. pic.twitter.com/MUxbEqJdQY
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) January 26, 2024
« Personne ne devrait être victime de persécution, de harcèlement ou d’abus en raison de son identité ou de ses croyances. Face à la propagation de la haine au Canada, quelles qu’en soient les formes et les expressions, nous ne pouvons demeurer silencieux », a dénoncé la gouverneure générale Mary Simon.
« Aujourd’hui, on commémore les victimes de l’Holocauste. Six millions de juifs assassinés par les nazis. Nous avons un devoir de rappeler ce pan atroce de notre histoire collective. Continuons de lutter, plus que jamais, contre l’antisémitisme », a écrit Pascale Déry, ministre québécoise de l’Enseignement supérieur, sur X.
En novembre, des écoles juives de Montréal ont été visées par des coups de feu pendant la nuit et deux cocktails Molotov ont touché une synagogue.
« Les attaques antisémites, notamment à Montréal, sont absolument inacceptables. Cela doit cesser », avait alors déclaré le Premier ministre Justin Trudeau. « Aucun parent ne devrait jamais avoir à dire à son enfant que l’on a tiré sur son école. Aucun rabbin ne devrait avoir à expliquer à sa congrégation que sa synagogue a été attaquée », avait-il poursuivi.
Selon des chiffres donnés par la police de Montréal, le nombre d’actes antisémites sur le premier mois de la guerre a largement dépassé ceux comptabilisés sur toute l’année 2022. Une tendance constatée également ailleurs dans le monde, notamment dans plusieurs pays européens.