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Coronavirus : 250 artistes dans le monde exhortent à la levée du blocus de Gaza

La lettre des artistes - parmi eux Massive Attack, Ken Loach et Peter Gabriel - vise uniquement le blocus israélien : le blocus égyptien et le Hamas n'ont pas été mentionnés

Une photo prise à Rafah dans le sud de la bande de Gaza à la frontière avec l'Égypte montre le chantier de construction d'un mur du côté égyptien de la frontière, le 19 février 2020. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)
Une photo prise à Rafah dans le sud de la bande de Gaza à la frontière avec l'Égypte montre le chantier de construction d'un mur du côté égyptien de la frontière, le 19 février 2020. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)

Plus de 250 artistes à travers le monde exhortent dans une tribune à mettre fin au « siège » de Gaza par Israël dans le contexte de la crise du coronavirus, pour éviter une épidémie « potentiellement dévastatrice », selon eux, dans la « plus grande prison à ciel ouvert du monde ».

Parmi les signataires de cet appel publié sur un site dédié figurent notamment le musicien britannique Peter Gabriel, le groupe Massive Attack, l’essayiste canadienne Naomi Klein, le réalisateur britannique Ken Loach, l’acteur Viggo Mortensen Jr., le poète Taha Adnan, l’actrice française Ariane Ascaride ou l’écrivaine Annie Ernaux.

« Bien avant que l’épidémie mondiale de Covid-19 ne menace de submerger le système de santé déjà dévasté de Gaza, les Nations unies avaient prédit que la bande côtière sous blocus serait invivable dès 2020. Avec la pandémie, les presque deux millions d’habitant.es de Gaza, principalement des réfugié.es, sont confronté.es à une menace mortelle dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde », déplorent les signataires.

Au 13 mai, un total de 20 cas de coronavirus avaient été rapportés à Gaza, selon Haaretz. 14 malades avaient guéri à cette date. Le groupe terroriste du Hamas, à la tête de la bande de Gaza, n’a signalé aucune mort liée au coronavirus. Ce faible nombre pourrait s’expliquer par la jeunesse de la population et par les fortes limitations de voyage dans la zone. Les malades ont été placés en quarantaine aussitôt après avoir été testés positifs, selon le ministère de la Santé de l’enclave côtière.

La bande de Gaza est sous blocus israélien et égyptien depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement terroriste islamiste du Hamas en 2007 – ce qui n’a pas non plus été mentionné dans la lettre.

La missive des artistes vise uniquement le blocus israélien : le blocus égyptien n’a pas été mentionné.

« Bien avant la crise (sanitaire) actuelle, les hôpitaux de Gaza étaient déjà arrivés au point de rupture par manque de ressources essentielles, bloquées à cause du blocus exercé par Israël », relèvent ces artistes, estimant que les « premiers cas rapportés de coronavirus dans la bande de Gaza densément peuplée sont profondément perturbants ».

Le blocus « entrave la circulation des fournitures médicales, du personnel et de l’aide humanitaire fondamentale », accuse cette tribune. « La pression internationale est nécessaire de toute urgence pour rendre la vie à Gaza vivable et digne. Le siège d’Israël doit être levé (…) une épidémie potentiellement dévastatrice doit être évitée », ajoute le texte.

« Ce qui arrive à Gaza est un test pour la conscience de l’humanité. Nous soutenons l’appel d’Amnesty International à tous les gouvernements du monde pour imposer un embargo militaire à Israël jusqu’à ce qu’il respecte pleinement ses obligations selon le droit international », demandent les signataires.

La bande de Gaza est l’une des régions les plus pauvres du Moyen-Orient avec environ 80 % de sa population ayant recours aux aides, selon l’ONU.

Les autorités israéliennes, par l’intermédiaire du COGAT, instance de Défense israélienne responsable des questions civiles palestiniennes, ont fourni de l’aide sanitaire à Gaza pour affronter le nouveau coronavirus et laissent entrer les importations. L’agence a ainsi coordonné la livraison de centaines de kits de dépistage de l’Organisation mondiale de la Santé, ainsi que d’équipements de protection, de médicaments et de désinfectants.

Néanmoins, le 22 avril, deux jours après leur mise en place, le ministre de la Défense Naftali Bennett a annoncé la fin des tests du coronavirus à Gaza, selon le journal Maariv.

L’armée avait déclaré vouloir effectuer environ 50 tests par jour à Gaza – les prélèvements devaient être étudiés au laboratoire militaire de Tzrifin.

La décision de mettre un terme aux tests avait été prise après que l’initiative de l’armée n’ait pas été approuvée au niveau gouvernemental. Bennett n’aurait pas été informé de la décision suite à des problèmes de coordination au sein de l’armée, a rapporté Maariv. Au total, seuls une centaine de tests ont été effectués durant les deux jours du programme. Les tests n’ont pas repris depuis.

Début avril, Bennett avait lié l’effort humanitaire israélien à Gaza à la demande d’Israël de récupérer les dépouilles de deux soldats israéliens détenues par le Hamas depuis 2014.

« Alors que l’on parle de la question humanitaire à Gaza – Israël a également des besoins humanitaires, qui sont principalement la récupération des corps », avait déclaré le ministre de la Défense.

« Et je pense que nous devons entamer un large dialogue sur Gaza et nos besoins humanitaires. Il ne serait pas juste de déconnecter ces choses… Et certainement, nos cœurs seraient ouverts à beaucoup de choses. »

Il n’était pas clair si Bennett faisait référence à une aide directe d’Israël, ou à ses facilités pour permettre le transfert d’autres aides étrangères vers Gaza.

Le Hamas a déclaré que le retour des deux soldats en Israël – ainsi que de deux civils israéliens entrés d’eux-mêmes sur le territoire – nécessiterait la négociation d’un échange de prisonniers, et ne pourrait se faire en échange d’une aide humanitaire.

La série de restrictions liées à la circulation des biens et des personnes à Gaza est en place pour empêcher le Hamas et d’autres groupes terroristes d’importer des armes, ou des moyens de les fabriquer, dans l’enclave.

La levée du blocus – israélien comme égyptien – n’est pas à l’agenda à court terme.

Fin mars, le Qatar avait annoncé une aide d’un montant de 150 millions de dollars à Gaza au cours des six prochains mois.

Jamie McGoldrick, le coordinateur spécial adjoint des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, avait lui indiqué avoir débloqué un million de dollars pour soutenir les efforts de lutte contre le virus à Gaza ainsi qu’en Cisjordanie.

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